PCN-INFO
Victoire des populistes du ʽMouvement 5
étoilesʼ
aux municipales de Rome et de Turin
face aux candidats du gouvernement
italien
Luc Michel
Mercredi 22 juin 2016
Luc MICHEL pour PCN-INFO/
2016 06 20/
« Le M5S (...)
Fondé en 2009 et devenu le deuxième
parti du pays avec 25% des voix dès les
législatives de 2013, il pioche dans ses
propositions à droite comme à gauche, y
compris dans les extrêmes, et continuer
de tisser sa toile aux élections locales
en s'appuyant inlassablement sur la
dénonciation d'une classe politique
malhonnête »
- AFP.
« Ce scrutin est
destiné à laisser une trace dans la
politique italienne, à marquer une
discontinuité et une possible rupture de
système »
- Mario Calabresi, directeur de La
Repubblica.
LES POPULISMES NE
SONT PAS L’ALTERNATIVE MAIS ILS SONT UNE
ETAPE INCONTOURNABLE DANS LA LUTTE
CONTRE LE SYSTEME
Les populistes - de
droite, de gauche, non-alignés - ne sont
pas la solution aux graves problèmes des
peuples européens et à la faillite du
système américano-atlanto-parlementaire
bourgeois. MAIS ils sont un SAS DE
DECOMPRESSION indispensable pour la
rupture définitive de ces peuples avec
le système des partis petit-bourgeois.
APRES VIENDRA LA REVOLUTION EUROPEENNE,
le nouveau 1792 qu'attend notre
continent. PATIENCE, l'Histoire comme
les parturientes a besoin du temps
nécessaire ...
ITALIE. LE
MOUVEMENT 5 ETOILES S’EMPARE DES MAIRIES
DE ROME ET DE TURIN
Virginia Raggi
(notre photo), la candidate populiste du
Mouvement 5 Etoiles, a été
triomphalement élue dimanche maire de
Rome --une première pour une femme-- en
infligeant un véritable camouflet au
Parti démocrate (PD) du chef du
gouvernement Matteo Renzi. Les résultats
partiels, après dépouillement dans 80%
des bureaux de vote, accordent à cette
avocate de 37 ans environ 67% des voix,
loin devant Roberto Giachetti, le
candidat du PD (centre-gauche).
A Turin (nord-ouest), une autre novice
du MS5, Chiara Appendino, 31 ans, a
détrôné avec environ 54% l'expérimenté
maire sortant Piero Fassino, une figure
du PD, qui a dénoncé l'appel de la Ligue
du Nord de Matteo Salvini, allié du
Front national français, à voter pour
les deux candidates du M5S afin de
battre M. Renzi. "Nous avons fait
l'histoire", s'est réjouie Mme Appendino
sur son compte Twitter.
En revanche à Milan
(nord), la capitale économique du pays,
le candidat du PD Giuseppe Sala, ancien
commissaire de l'Exposition universelle,
l'a emporté avec plus de 51% des voix
selon des résultats quasi définitifs. Le
parti de M. Renzi se maintenait aussi à
Bologne (centre), un fief historique de
la gauche, mais n'était même pas au
second tour à Naples (sud-ouest), où le
maire sortant Luigi De Magistris, homme
de gauche atypique et ennemi juré de M.
Renzi, a été largement réélu.
Pour ces élections
partielles, qui concernaient près de 9
millions d'électeurs dans un peu plus
d'une centaine de villes, la
participation, déjà en berne au premier
tour, a accusé un nouveau coup, à Rome
comme ailleurs, dépassant à peine les
50% selon le ministère de l'Intérieur.
"C'est très particulier aujourd'hui, on
a enfin la chance d'avoir quelqu'un de
nouveau qui pourra changer les choses.
Tous les autres ont échoué, on espère
qu'eux, ils y arriveront", a déclaré à
l'AFP Aldo, un retraité de 72 ans, après
avoir voté M5S à Rome.
VERS LE REFERENDUM
D’OCTOBRE
Si la lune de miel
entre M. Renzi et les électeurs italiens
semble bel et bien terminée, une analyse
nationale des résultats restera
délicate: le M5S était absent à Naples,
Bologne et Milan, la droite déchirée à
Rome mais unie à Milan. Pendant des
semaines, le chef du gouvernement a
d'ailleurs tenté de minimiser la portée
du scrutin en répétant que "la mère de
toutes les batailles" politiques reste
pour lui le référendum prévu en octobre
sur sa réforme constitutionnelle. Il
s'est engagé à démissionner en cas
d'échec.
Le M5S y compte
bien. C'est ce discours que Mme Raggi a
répété à l'envi pendant sa campagne,
sans vraiment entrer dans les détails de
son programme -- à l'exception d'une
forte réticence contre la candidature de
Rome pour les JO-2024 -- pour redresser
une ville étouffée par une dette de 12
milliards d'euros ou présenter les têtes
de sa future équipe. Ce dernier point
est pourtant crucial: l'absence de
cadres ayant fait leurs gammes dans la
gestion politique au quotidien est l'une
des raisons du bilan mitigé du M5S dans
les villes de moindre envergure déjà
conquises, comme Parme ou Livourne.
Désormais à la tête de la capitale
italienne et à Turin, le mouvement Cinq
Etoiles va devoir désormais faire la
preuve de sa compétence lui qui
ambitionne de gouverner un jour tout le
pays.
Ce scrutin est
"destiné à laisser une trace dans la
politique italienne, à marquer une
discontinuité et une possible rupture de
système", a prévenu samedi dans un
éditorial le directeur de La Repubblica,
Mario Calabresi. Avec le M5S, "on en
arrive à choisir la fraîcheur et la
sympathie, à considérer l'inexpérience
comme la plus grande des valeurs. Et à
l'associer à l'espérance", a-t-il
estimé, comparant ses militants aux
passagers prenant les commandes d'un
avion pour protester contre les retards
des vols et les avantages sociaux des
pilotes.
D’OU VIENT LE
‘MOUVEMENT CINQ ETOILES’ ?
« Fondé en 2009 et
devenu le deuxième parti du pays avec
25% des voix dès les législatives de
2013, il pioche dans ses propositions à
droite comme à gauche, y compris dans
les extrêmes, et continuer de tisser sa
toile aux élections locales en
s'appuyant inlassablement sur la
dénonciation d'une classe politique
malhonnête » commente l’AFP.
* Lire POPULISME ET
DEMOCRATIE DIRECTE : L’EFFET GRILLO :
in ITALIE: PERCEE PREVUE DU VOTE DE
PROTESTATION ET CRAINTES
D’INGOUVERNABILITE
sur le site de EODE (février 2013)
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-italie-percee-prevue-du-vote-de-protestation-et-craintes-dingouvernabilite/
Luc MICHEL
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