PCN-INFO
9 mai 1945 :
la victoire du national-bolchévisme
stalinien !
Partie 2
Luc Michel
Samedi 9 mai 2015
Luc MICHEL pour PCN-Info/
Avec NATSIA EVROPA – PCN-SPO/2015 05 09/
http://www.scoop.it/t/pcn-spo
https://www.facebook.com/PCN.NCP.press.office
« Personne ne
devrait minimiser les sacrifices
réalisés par l’Union soviétique pour
remporter ce que les Russes appellent la
Grande Guerre patriotique. L’URSS a
perdu 27 millions de ses habitants dans
ce conflit, soit plus que les pertes
subies par l’ensemble des Alliés réunis
» (The Economist).
Partie 2 :
PERSONNE NE DEVRAIT
MINIMISER LES SACRIFICES REALISES PAR
L’UNION SOVIETIQUE
Moscou craint fort
justement une volonté de voir minimiser
le rôle de l’Armée rouge et de l’URSS
dans la victoire sur le fascisme. En
effet, « les nouvelles générations
d’Europe occidentale (mis à part les
Allemands) et des Etats-Unis sont tentés
de croire que ce sont le Royaume-Uni et
les Etats-Unis qui ont remporté la
guerre. Les festivités de Moscou, de par
leur envergure, ont pour tâche de les
convaincre du contraire », rappelaient
les IZVESTIA.
Pourtant des voix
s’élèvent pour dénoncer le révisionnisme
atlantiste. « Le rôle prépondérant de
l’Union soviétique dans la défaite
hitlérienne sera-t-il enfin reconnu, ou
bien s’agira-t-il d’un simple rituel de
politesse à la mémoire de civils et
soldats d’un pays étranger, sans que
l’on mesure véritablement ce que nous
leur devons ? » s’interrogeait dès 2005
Jonathan Steele dans THE GUARDIAN (16).
Cet éditorialiste britannique dénonçait
cette forme de révisionnisme historique
concernant la Seconde Guerre mondiale en
la mettant en parallèle avec celle du
génocide nazi : « Si la négation du rôle
de l’Union soviétique et de l’Armée
rouge n’est pas aussi perverse que la
négation de l’Holocauste, elle est
néanmoins largement répandue en Occident
(…) Personne ne peut contester le fait
que, après le débarquement allié en
Normandie les Occidentaux s’attaquaient
à 58 divisions allemandes alors que
l’URSS en affrontait 228. L’Armée rouge
a donc infligé 80 % des pertes à la
machine de guerre nazie – mais combien
d’hommes politiques européens et
américains l’admettent ? ».
Ce refus de
reconnaître à sa juste valeur l’apport
décisif de l’Armée rouge dans la
victoire contre Hitler est tout aussi
mensonger que le discours – typique de
l’idéologie libérale-atlantiste – visant
à placer sur un même plan le nazisme et
le stalinisme. « Les éminents historiens
du XXe siècle que sont Moshe Lewin et
Ian Kershaw ont déjà démontré, dans leur
ouvrage sur le stalinisme et le nazisme,
l’inefficacité d’une telle approche, car
les deux régimes ont des points de
divergence fondamentaux », précisait
encore Jonathan Steele. « Sous Staline,
il n’y avait rien de comparable avec les
concepts et les politiques nazis de
stérilisation des ‘inaptes’,
d’euthanasie des personnes considérées
comme un fardeau pour la société, de
nations ‘sous-humaines’ et de camps
d’extermination des Juifs », rappelle le
journaliste. En d’autres termes, « à la
différence du régime stalinien, le
régime nazi ne peut être perçu comme une
dictature de modernisation. Il est
préoccupé par la renaissance nationale
et la suprématie fondées sur la
purification raciale et la régénération
».
Steele s’en prenait
enfin – en des termes similaires aux
nôtres – aux dirigeants baltes
d’aujourd’hui qui « ont également tort
de prétendre que les régimes
d’avant-guerre dans les Etats baltes
n’étaient pas autoritaires et
chauvinistes et que l’occupation
soviétique était égale, voire pire que
celle des nazis. Il suffit de lire les
mémoires des rares survivants juifs
lituaniens ».
Même arguments chez
l’académicien Alexandre Tchoubarian,
directeur de l’Institut de l’Histoire
universelle de l’Académie des Sciences
de Russie, intervenant, à Moscou en
février 2005, au cours d’une «
conférence consacrée à la période de la
crise internationale d’avant-guerre » et
opposant historiens russes et lettons.
Sur la question de l’adhésion des
républiques baltes à l’Union Soviétique
en 1939-1940, et en réponse aux
arguments du révisionnisme balte, les
savants russes avaient jugé parfaitement
« injustifié de parler d’une
responsabilité égale de l’Allemagne
fasciste et de l’Union Soviétique pour
l’escalade de la crise d’avant-guerre et
d’autant plus pour le déclenchement de
la Seconde Guerre mondiale (…) Les
événements liés à la signature du Traité
soviéto-allemand du 23 août 1939 (Pacte
Molotov-Ribbentrop) doivent être
examinés et analysés, tant des points de
vue politique, idéologique et juridique,
que compte tenu des réalités historiques
concrètes de l’époque », a souligné
Tchoubarian. « Les mesures adoptées par
le régime de Staline pour rattacher les
républiques baltes à l’Union Soviétique
n’avaient été en fait qu’une contrainte
face à la menace militaire grandissante
de la part de l’Allemagne fasciste qui
avait écrasé la France en 1940 », a fait
remarquer Alexandre Orlov, représentant
l’Institut de l’histoire militaire du
ministère de la Défense de la Fédération
de Russie. « Il avait été indispensable
d’empêcher la création d’une tête de
pont allemande à proximité immédiate des
frontières de l’Union Soviétique. C’est
une stratégie d’une limite avancée », a
encore précisé l’historien militaire
russe. Mikhaïl Magkov, directeur du
Centre de l’histoire militaire à
l’Institut de l’Histoire universelle de
l’Académie des Sciences de Russie,
soulignait que « les historiens russes
ont rappelé à leurs collègues lettons ce
conflit global qu’avaient préparé Hitler
et la direction nazie, ces objectifs que
s’étaient assignés les fascistes à
l’époque. Il ne s’agissait pas seulement
de triompher de l’URSS, mais
d’exterminer les gens ».
POURQUOI MINIMISER
LA VICTOIRE SOVIETIQUE ?
En Europe
occidentale même, d’autres voix se sont
élevées pour refuser ce révisionnisme
atlantiste. Ainsi Guy SPITAELS,
Jean-Marie CHAUVIER et Vladimir CALLER,
respectivement Ministre d’Etat et
écrivain et journalistes, dans LA LIBRE
BELGIQUE (17), sous le titre « Pourquoi
minimiser la victoire « rouge » ? », ont
développé une argumentation
difficilement réfutable dont ils
précisent que « ce n’est pas d’ « une
opinion » qu’il s’agit ici, mais de
faits historiques peu connus des
nouvelles générations » : « Pourquoi
réduire aujourd’hui le rôle majeur des
Soviétiques dans la victoire sur le
nazisme en 1945 ? Et l’action des
résistances nationales ? Avec la guerre
froide, l’historiographie occidentale a
surtout crédité les Anglo-Saxons (…)
Pourquoi ce qui était « vérité » en
1945, au moment de la victoire sur le
nazisme, n’aurait-il plus cours
aujourd’hui ? Cette victoire eut pour
principaux artisans l’Armée Rouge et le
peuple soviétique. La moitié au moins
des victimes de la Deuxième Guerre
mondiale étaient soviétiques. Les chefs
nazis avaient prévu la disparition de 30
millions au moins d’ « Untermenschen »
(sous-hommes) soviétiques, et la
déportation d’un autre contingent de 30
millions. Dans les territoires occupés,
ils ont réussi à exterminer 10 millions
de personnes, dont 2,7 millions de
Juifs. La « mort programmée » de 3,3
millions de prisonniers soviétiques rien
qu’en 1941-42 ! Le siège de Léningrad,
les « milliers d’Oradour » en
Biélorussie, en Russie et en Ukraine,
les 70000 villages détruits, les
innombrables massacres perpétrés par les
Einzatsgruppen, les SS, la Wehrmacht et
leurs auxiliaires nationalistes ou
fascistes (polonais, baltes, lettons,
lituaniens, ukrainiens), un génocide
auquel les Soviétiques ont pu soustraire
un million de Juifs (…) Le rôle majeur
des Soviétiques dans la victoire fut
reconnu, en 1945, par les principaux
chefs politiques et militaires des pays
de la coalition anti-hitlérienne – le
président américain Franklin Roosevelt,
le premier ministre britannique Winston
Churchill et le général de Gaulle. Nos
libérations auraient-elles pu avoir lieu
sans les victoires soviétiques
remportées successivement à Moscou,
Stalingrad et Koursk, la grande
contre-offensive qui mena les armées du
maréchal Joukov à planter le drapeau
rouge, à Berlin, sur le Reichstag ? Sans
ces victoires « rouges », le judéocide
nazi n’aurait-il pas continué jusqu’à la
liquidation des 11 à 12 millions de
Juifs d’Europe qui était l’objectif
poursuivi ? Il semblerait qu’on veuille
parler le moins possible, désormais, de
cette contribution soviétique (…)
Les recherches récentes des
historiens allemands, puisant dans de
nouveaux fonds d’archives, confirment et
détaillent le génocide en montrant les
complicités locales, notamment en
Galicie orientale ex-polonaise. Ils
attestent que l’extermination des «
Untermenschen » slaves et les débuts du
judéocide font partie d’un seul et même
processus, inscrit dans l’Histoire de
cette guerre à l’Est aux visées
coloniales et racialistes (…)
Une autre vérité doit être
rappelée. Le « front de l’Est » contre
le « judéo-bolchevisme », selon la
définition nazie du pouvoir soviétique,
n’était pas le fait des seuls Allemands.
Des troupes alliées de Roumanie, de
Hongrie, d’Espagne, d’Italie, de
Croatie, des légions et divisions SS
venues de toute l’Europe, y compris du
pays flamand et de Wallonie, y ont
appuyé l’entreprise nazie, avec la
bénédiction de certains clergés.
Certains historiens se croient
d’ailleurs fondés à parler de « guerre
civile européenne », où l’Europe «
chrétienne et civilisée » se serait
coalisée aux côtés des fascismes «
contre la barbarie bolchevique ». Une
thèse qui convient aujourd’hui à ceux
qui, en Allemagne et parmi les héritiers
des nationalismes collaborateurs en pays
baltes et en Ukraine, ou en Flandre,
entendent réhabiliter les anciens SS et
les mouvements nationaux ou «
antistaliniens » qui se fourvoyèrent
avec Hitler jusqu’à prendre part au
génocide nazi ».
Et ils terminaient
ce réquisitoire implacable par la
condamnation sans appel du révisionnisme
balte : « Ainsi, nous souhaitons
simplement qu’en ces 8 et 9 mai,
journées anniversaires de la
capitulation nazie, certains faits
historiques ne soient pas victimes du
mensonge par omission. Et que l’occasion
ne soit pas saisie pour réhabiliter la
collaboration et ériger des monuments
aux anciens SS ! ».
UN AUTRE VISAGE DU
STALINISME
La propagande
américaine, reprise par ses valets
occidentaux, assimile sans cesse STALINE
et HITLER, l’espoir et l’enfer. Les
Américains, qui n’ont jamais connu la
guerre sur leur sol, ont oublié les 27
millions de morts soviétiques de la
Grande guerre patriotique. Des
historiens partiaux comme FURET, le
renégat COURTOIS ou l’équipe de Thierry
WOLTON accréditent d’ailleurs cette
thèse d’une parenté entre Stalinisme,
Bolchevisme et National-socialisme,
faisant de STALINE « le complice de
HITLER ».
Un livre de Thierry
WOLTON, « ROUGE BRUN » (18), comprend
d’ailleurs un chapitre sur les
Nationaux-bolchéviques russes et
allemands (19), qui est une véritable
insulte à la mémoire des uns et des
autres.
La vérité est que
l’Union soviétique depuis la Révolution
d’Octobre était une citadelle assiégée,
qui avait connu la guerre civile et
l’intervention étrangère. Une réalité
omniprésente à la mémoire de STALINE et
des soviétiques, comme le leader
soviétique le rappelait aux heures les
plus sombres de l’offensive allemande,
lors de l’anniversaire de la Révolution
d’Octobre du 2 novembre 1941 à Moscou :
« Il y a eu des jours où notre pays
connut une situation encore plus
pénible. Rappelez-vous l’année 1918,
date à laquelle nous célébrions notre
premier anniversaire de la Révolution
d’Octobre. Les trois quarts de notre
pays se trouvaient alors aux mains de
l’intervention étrangère. Nous avions
momentanément perdu l’Ukraine, le
Caucase, l’Asie centrale, l’Oural, la
Sibérie, l’Extrême-orient. Nous n’avions
pas d’alliés, nous n’avions pas d’Armée
rouge, – nous étions seulement en train
de la créer ; nous manquions de blé,
d’armement, d’équipement. Quatorze Etats
enserraient notre pays, mais nous ne
nous laissions pas décourager, ni
abattre. C’est dans le feu de 1a guerre
que nous organisions alors notre Armée
rouge et avions changé notre pays en un
camp retranché. L’esprit du grand Lénine
nous inspirait alors pour une guerre
contre l’intervention étrangère. Et
qu’est-il advenu ? Nous avons battu
l’intervention, récupéré tous les
territoires perdus et obtenu la victoire
». (20)
Les pseudo «
arguments » des COURTOIS et autres
WOLTON
relatifs à
la
soi-disant « complicité de
STALINE pour HITLER », à sa « passivité
» qui aurait expliqué ce qu’ils
appellent « l’effondrement des armées
soviétiques devant l’assaut hitlérien »,
sont aujourd’hui confrontés à
l’ouverture des archives militaires
soviétiques à Moscou. Celles-ci ne
concordent guère avec les thèses des
historiens libéraux. Les archives
soviétiques dont nous disposons
confirment la réalité historique de la
figure héroïque d’un STALINE inflexible,
refusant de quitter Moscou alors que les
armées nazies sont à moins de 20
kilomètres du Kremlin.
Un autre visage du
Stalinisme en ressort, qui, dès 1940, se
prépare à faire face à l’assaut
hitlérien.
MOSCOU 1941 : LE
PIEGE STRATEGIQUE TENDU AUX ARMEES
ALLEMANDES
Les éditions
PRESIDIO PRESS, bien connues des
amateurs d’histoire militaire, ont
publié une nouvelle analyse de la
campagne allemande de 1941, la fameuse
Opération Barbarossa, qui finit par
échouer devant Moscou, au mois de
décembre de la même année. « THUNDER ON
THE DNEPR – ZHUKOV-STALIN AND THE DEFEAT
OF HITLER’S BLITZKRIEG », est l’œuvre de
deux auteurs : un historien américain,
Bryan FUGATE, et un historien russe,
ancien officier d’état-major de l’armée
soviétique, le colonel Lev DVORETSKY
(21). « Cela constitue d’ailleurs … un
gage de qualité, car cette « double
vision » est assortie d’une « plongée »
particulièrement bien informée dans les
archives soviétiques récemment
déclassées et les plus originales. De
nombreuses légendes sont ici mises à mal
: l’excellence des généraux allemands et
les entraves supposément mises en
travers de leur route par l’immixtion
politique de HITLER dans leurs décisions
; le caractère central de la boue et du
« général Hiver » dans l’échec allemand,
etc. Non, il apparaît bien en effet que
les Soviétiques, malgré de graves
lacunes et déficiences, disposaient tout
de même de stratèges de bon niveau tels
que Joukov ou Timoshenko, et qu’ils
avaient soigneusement planifié une
partie de leurs actions de retardement
et d’attrition de l’armée allemande ».
(22)
Ce nouveau regard
sur la conduite de la guerre par le
maréchal STALINE fait également
apparaître des faits que les critiques
considèrent comme « troublants »,
notamment le piège stratégique « tendu
aux armées allemandes du centre, que
STALINE et ses généraux ont attiré
devant Moscou pour les y écraser ».
Bien loin des soi-disant « erreurs
politiques et stratégiques » d’un
STALINE paralysé de sympathie pour un
régime nazi qui était la négation même
de la vision de l’homme nouveau que
prônait le Bolchévisme et la Russie
soviétique. « On y apprend aussi des
faits aussi troublants que « parlants »
pour les praticiens du jeu d’histoire
que nous sommes : ainsi le fait que les
bonnes décisions prises par ces deux
généraux soviétiques durant cette
désastreuse année 1941 étaient
principalement le résultat d’études
réalisées en 1940 et dans les premiers
mois de 1941 lors de gigantesques
séances de « kriegspiel » menées au
Kremlin, en présence de Staline, et qui
avaient abouti à la conclusion que, non
seulement les Allemands pouvaient être
stoppés avant Moscou, mais encore qu’il
était alors vain, pour l’Armée rouge, de
contre-attaquer trop tôt. Ces jeux
avaient encore montré qu’une défense en
profondeur devait être disposée tout au
long du Dniepr, dans le but de ralentir
et d’épuiser les Allemands. Le centre de
gravité de ce dispositif allait être
situé sur la petite localité de Yelnia
(nom bien obscur en regard de Leningrad,
Stalingrad et autre Koursk… !), où de
féroces combats se déroulèrent bel et
bien à l’automne 1941. Là, l’Armée rouge
tendit une « embuscade stratégique » au
Groupe d’armées Centre, lequel se montra
dès lors incapable de résister à la
contre-attaque soviétique de décembre ».
(23)
LA POPULARITE DE
STALINE EN RUSSIE AUJOURD’HUI
Ce rôle essentiel,
crucial, de Staline dans la victoire de
1945 explique pourquoi la figure du
Maréchal soviétique s’impose
aujourd’hui, malgré six décennies de
calomnies, dans la mémoire et le cœur
des Russes.
Car il existe une
forme de révisionnisme encore plus
insidieuse, rencontrée chez les anciens
partisans du Gorbatchévisme, et qui est
de nier le rôle de Staline dans la
victoire. De l’avis du politologue
Leonid Radzikhovsky, « si un autre que
Staline avait été à la tête de l’URSS il
n’y aurait peut-être pas eu 30 millions
de morts, mais il n’y aurait pas eu non
plus la Victoire (…) L’apport
gigantesque fait par Staline (et aussi
par son parti et son système) à la
Victoire est indéniable ». « Les mots «
le peuple a vaincu sans Staline » ont un
sens émotionnel, seulement ils n’ont
aucune teneur réelle. Il est clair que
c’est le peuple qui combat, le peuple
qui est organisé, qui est dirigé »,
avait dit le politologue dans une
interview accordée au quotidien
gouvernemental ROSSISKAÏA GAZETA en mai
2005.
L’opinion publique
russe ne s’y trompe pas. Et la politique
du Kremlin l’a bien compris. Ceci dès
2005.
« Depuis des mois,
le Kremlin prépare les cérémonies qui
vont célébrer – dans tout le pays – la
victoire et la grandeur de la Russie
soviétique et la grandeur de son chef
Joseph Staline, redevenu très populaire
sinon clairement réhabilité » soulignait
RFI (24). « Dans les rues de Moscou, des
affiches qui reproduisent le graphisme
des vieilles affiches soviétiques
rendant hommages aux anciens combattants
et à l’URSS victorieuse sont
omniprésentes et réaffirment les grandes
filiations du nationalisme russe :
Koulikovo, la victoire du prince Donskoï
contre les Mongols en 1380 ; Borodino,
la victoire de Koutouzov contre la
Grande armée de Napoléon en 1812 ; et
l’épopée qui fit basculer la Seconde
guerre mondiale de Stalingrad à la prise
de Berlin », c’est-à-dire fort
précisément les axes de la propagande de
guerre stalinienne.
« Cette
réactivation de mémoire est d’autant
plus en phase avec l’opinion russe que
les dernières révolutions paisibles en
Géorgie, en Ukraine ou au Kirghizistan
sont perçues comme des mauvais coups
d’une main invisible américaine qui
aurait favorisé aussi le dernier
élargissement de l’Union européenne à
une dizaine de pays de l’Est... autant
de bouleversements qui ont passablement
réduit la sphére d’influence de
l’éternelle Russie (…) En voulant gagner
la bataille de la commémoration,
Vladimir Poutine cherche aussi à redire
qu’il n’a pas de leçons à recevoir, ni
des Etats-Unis, ni des Européens, et que
son pays reste une grande puissance avec
laquelle il faut encore compter… »,
ajoutait l’éditorialiste de RFI.
CONTINUER LE COMBAT
!
Nous ne sommes pas
de ceux qui sont attachés
sentimentalement aux mythes historiques,
au passé, aux commémorations. L’usage
des « totems de la tribu » – comme les
définissait cyniquement Koestler – n’a
de sens que pour l’action, pour défendre
le présent et forger le futur.
Le 9 mai et le
débat ouvert par les révisionnismes
jumeaux des Atlantistes et des
post-fascistes baltes ou ukrainiens ont
le mérite de nous rappeler que la guerre
commencée en 1917 n’est pas terminée.
Que celle de 1940-45 voyait s’affronter
non pas deux mais trois idéologies. Et
que celle qui a pris le devant sur la
scène de l’histoire – la
libérale-capitaliste avec son hégémon
yankee et son bras armé atlantiste –
fait toujours la guerre aux peuples du
monde. Après la « troisième guerre
mondiale », la guerre froide, qu’ils ont
gagné, les idéologies atlantistes, au
premier rang desquels figurent les
arrogants néo-conservateurs apparentés à
ce fascisme (25) que l’on a cru terrassé
en 1945, entendent mener la « quatrième
guerre mondiale ». Ainsi « les
néoconservateurs américains pensent
qu’ils ont gagné la troisième guerre
mondiale contre l’URSS. Ils se
considèrent aujourd’hui au cœur d’un
nouveau conflit planétaire » (26).
Earl Tilford,
ancien directeur de recherche à
l’Institut d’études stratégiques de
l’armée américaine nous le confirme : «
C’est la quatrième guerre mondiale.
Laissez tomber le côté racoleur et
crapoteux d’Abou Ghraib. Arrêtez de
proférer des slogans idiots comme : «
Bush a menti et des soldats meurent ».
Endurcissez-vous et préparez-vous à une
guerre longue et meurtrière. Cette
guerre, nous n’avons pas le droit de la
perdre ».
La Résistance
soviétique nous indique clairement que
l’impérialisme ne se discute mais qu’il
se combat. « Plus un pas en arrière »
commandait avec raison Joseph Staline.
Luc MICHEL
NOTES ET RENVOIS DE
LA 2e PARTIE :
(16) Jonathan Steele, “History shows
this drive to the east could bring
disaster. Denial of Russia’s role in
defeating Hitler feeds a dangerous
mentality”, THE GUARDIAN, Friday May 6,
2005.
(17) Guy SPITAELS,
Jean-Marie CHAUVIER et Vladimir CALLER,
« Opinion – COMMEMORATION DU 8 MAI 1945.
Pourquoi minimiser la victoire « rouge »
? », LA LIBRE BELGIQUE, Bruxelles, 9 mai
2005.
(18) Thierry
WOLTON, « ROUGE BRUN, LE MAL DU SIECLE
», Ed. J.C. Lattès, Paris, 1999.
(19) Ibid, chapitre
11 : « La Synthèse national-bolchévique.
L’attraction des extrêmes ».
Travestissant
l’histoire, et à la suite de beaucoup
d’autres, WOLTON oublie de préciser que
les Nationaux-bolcheviques allemands ont
été les premiers et les derniers à
résister au REICH nazi, qu’ils ont porté
le triangle rouge, et l’étoile jaune
pour certains, dans les camps
d’exterminations nazis. Et qu’ils n’ont
jamais abdiqués.
(20) J.V. STALINE,
« Discours prononcé à la revue de
l’Armée rouge » (sur la place Rouge à
Moscou), 7 novembre 1941.
(21) Bryan FUGATE et Lev DVORETSKY,
“THUNDER ON THE DNEPR – ZHUKOV-STALIN
AND THE DEFEAT OF HITLER’S BLITZKRIEG”,
Presidio Press, USA (Californie), 1998.
(22) (23) Laurent
HENNINGER, « La Bibliothèque
stratégique, l’art de la guerre », in «
VAE VICTIS », Paris, n° 20, mai-juin
1998.
(24)
Richard Labévière, « La bataille
de la commémoration », RADIO FRANCE
INTERNATIONALE, 6 mai 2005.
(25) Lire sur ce
sujet de Justin Raimondo, “Today’s
Conservatives Are Fascists”,
(ANTIWAR.COM) BEHIND THE HEADLINES,
January 3, 2005.
Extraits: “The idea that today’s
conservatives are in any way defenders
of individual liberty, the free market,
and what Russell Kirk called "the
permanent things", i.e., the sacred
traditions that have accumulated over
time to constitute the core of our
Judeo-Christian culture, is no longer a
defensible proposition. Instead, what
used to be called the conservative
movement has morphed, almost overnight,
into a coterie of moral monsters, whose
political program is one of unmitigated
evil. (...) In any case, by this time
the evidence for the malevolent
transformation of the American Right is
all around us – in the ravings of Fox
News "commentators," in the sheer
existence of Ann Coulter, in the
usurpation of a formerly respectable
political tendency by the greasy
evasions of the "neo"-conservatives.
This change is most starkly dramatized
in three disturbing trends: Widespread
support on the Right for internment of
Japanese-Americans during World War II,
touting Michelle Malkin’s
shoddy-to-nonexistent scholarship, with
the implication that we should be
contemplating the same treatment for
Americans of Arab descent, the
justification of torture when utilized
by the American military in the name of
the "war on terrorism" by "conservative"
legal theorists, and advocacy of a
ruthlessly aggressive foreign policy of
military expansionism, supposedly in
order to spread "democracy" around the
world (...) the totalitarian sickness is
gnawing away at the very vitals of the
American conservative movement. This
cancer germinated as a result of the
Right’s lockstep support for the
worldwide "war on terrorism," which they
take to mean not just the ongoing
conflict in Iraq, but a perpetual war
for perpetual "peace". (...) It is the
banner of a thoroughly degenerated and
corrupt "conservatism" that is, in
effect, fascism – a blueprint for
totalitarianism erected in the name of
fighting "terrorism". (...) Mussolini
never got his thick mitts on nuclear
weapons, and for that we ought to be
grateful: but today’s neocons do have
access to nukes, via their sock puppet
in the White House, and thus represent
an imminent threat. They are not only
waging an immoral and destructive war in
Iraq – a war destructive of U.S.
interests as well as Iraqi lives – but
they are moving on new fronts, from
Syria to Russia and the Caucasus, to
start new conflicts. This is the main
justification and motivating factor
behind their political agenda: tyranny
on the home front and blood-lust abroad
(...) Surely "fascism with a
‘democratic’ face" sums up the Bushian
"global democratic revolution" just as
accurately and succinctly, although
admittedly this fails to capture the
full horror of what the "liberation" of
Iraq actually entails. Perhaps "fascism
with a democratic face – and
bloodstained hands" is more precise”.
(26) Tom Engelhardt,
« La quatrième guerre mondiale a-t-elle
débuté ? », in MOTHER JONES, traduction
française dans COURRIER INTERNATIONAL –
n° 757 – 4 mai 2005.
Copyright © Editions MACHIAVEL/ Luc
MICHEL
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Le sommaire de Luc Michel
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