Al Manar
Désinformation sur la Ghouta orientale :
des chiffres et des enfants…
Leila Mazboudi
Mardi 27 février 2018
Plus de 560 parmi les civils ont été
tués dont 140 enfants : tels sont les
chiffres relayés par les agences
internationales sur le bilan de
soi-disant bombardements sans répit ces
derniers jours contre la Ghouta
orientale. Enclave de l’est de Damas,
occupée par plusieurs milices
terroristes, soutenues par les
puissances occidentales et les
monarchies arabes.
Les chiffres sont
diffusés comme une vérité scientifique,
sans aucune contestation, pourtant les
conditions de leur véracité ne sont pas
réunies. Et pour cause, c’est l’officine
médiatique de l’opposition syrienne pro
occidentale, l’Observatoire syrien des
droits de l’homme qui les publie,
arguant détenir un réseau en Syrie.
Personne n’a jamais
très bien su de quel réseau s’agit-il. A
fortiori, il s’agirait de sites de
coordination des rebelles sur la Toile,
qui ont tout fait pour ternir l’image du
pouvoir syrien. En tout cas, la
crédibilité de l’un et de l’autre
souffre de manquement, ce qui n’empêche
pas les agences internationales de
relayer les bilans établis par l’OSDH.
Cette imposition de
sources incertaines et de chiffres
arbitrairement largués par les médias
constituent le signe indubitable qu’une
campagne de désinformation est en place.
Dans le cas de la
Ghouta, dans la foulée des travaux de
sauvetage médiatisé, on voit certes des
destructions, beaucoup de poussière
blanche, des enfants sauvés, mais
visiblement vivants. Mais on voit très
peu de cadavres. Il suffit de visionner
les reportages de la chaine qatarie al-Jazeera,
farouchement pro rebelles, pour s’en
rendre compte.
Parallèlement à la
guerre terroriste, la Syrie a été
victime d’une guerre médiatique sans
pareille. Elle s’est caractérisée par
des traits communs détectés
régulièrement dans des dizaines voire
des centaines de cas.
Entre autres, la
couverture biaisée n’évoque nullement
les victimes civiles du camp adverse, et
qui ne sont autres ici que les habitants
de Damas, ni les tirs meurtriers qui
s’abattent quotidiennement sur la
capitale.
Plus est-il qu’elle
passe sous silence les cas de miliciens
tués, voire même leur présence dans les
zones en conflits concernés. A lire les
rapports diffusés par ses auteurs, il
n’y aurait que des enfants et des civils
dans la Ghouta orientale.
Cette tactique se poursuit depuis le
début de la crise, lorsque les médias
occidentaux et arabes faisaient tout
pour dissimuler la militarisation
initiale de la contestation en Syrie.
Mais en tête de ces
traits distinctifs de la désinformation
menée en Syrie, figure sans aucun doute
l’exploitation des enfants comme sa
matière première. Surtout pour les
prises de photos et les vidéos.
Dans les cas escomptés, il ne s’agissait
pas seulement de les ressortir pour les
filmer mais aussi de les mettre en
scène.
Les rebelles
excellent dans ce genre d’exercice.
Ce sont les photos d’enfants soi-disant
victimes de l’attaque chimique en 2017
de Khan Cheïkhoune qui ont servi de
prétexte pour l’attaque américaine aux
Tomahawks contre la base militaire
aérienne à Deir Ezzor.
Celles de l’attaque chimique de la
Ghouta en 2013 auraient du déclencher
une offensive américaine contre Damas.
Il est clair que
leur mise en avant ne relève pas d’une
initiative spontanée, mais de conseil
émanant de l’étude méthodique de l’état
d’âme du public dans ce genre de
situation.
Face aux images
d’enfants blessés ou tués, la raison et
le sens critique sont paralysés, et les
réactions sont entrainées dans le sens
voulu.
Face à l’innocence
martyrisée, la pitié dangereuse
l’emporte.
Source:
Divers
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