Al Manar
« Israël » reconnait le bombardement
de Deir Ezzor 2007 :
Non ce n’est pas un
message pour l’Iran
Leila Mazboudi
Jeudi 22 mars 2018
Serait-ce vraiment
un message adressé à l’Iran cet aveu
tardif mais non très surprenant du
gouvernement israélien d’avoir bombardé
en 2007 un site militaire scientifique à
Deir Ezzor, présenté alors comme un site
nucléaire ?
Une chose est
néanmoins sure : les dirigeants
israéliens voudraient le faire croire.
Ce qui ne veut pas dire que c’est la
vérité pour autant.
Curieusement, cette
reconnaissance a été escortée d’une
importante campagne dans les médias
israéliens sur les détails de l’attaque
de 2007. Le quotidien israélien Yediot
Aharonot lui a consacré 12 papiers à lui
seul.
On peut en déduire que l’aveu et la
médiatisation ont été préparés d’avance.
Sur l’opération
elle-même, est vantée la capacité
d’intelligence et opérationnelle
israélienne à user des alliés pour
réaliser les intérêts israéliens. Il en
découle une tentative israélienne de
redorer ses performances militaires
auprès du public israélien entre autres.
En revanche, sur
les conditions de cette révélation
saugrenue, les détails sont étrangement
prolifiques : c’est l’institution
militaire et non politique qui est
derrière la décision ; elle a été prise
depuis plusieurs mois ; elle a été
reportée après la riposte syrienne au
raid israélien. Un bavardage qui semble
vouloir cacher le coeur du sujet.
On n’est pas obligé
de prendre à la lettre les explications
israéliennes, et on peut très bien être
amené à croire le contraire de ce qui
est dit.
Généralement, les
faits antécédents sont plus sincères
dans l’explication des décisions.
Le plus important a
été sans doute la riposte de l’armée
syrienne au raid israélien qui a couté à
la flotte militaire aérienne israélienne
un avion au moins.
Dans l’équilibre
des forces mesuré au millimètre près par
les stratèges israéliens, cela veut dire
que la force dissuasive israélienne a
été écornée depuis et qu’une nouvelle
équation est établie.
S’en est suivi un fait qui étaye cette
analyse : la visite à la Ghouta
orientale du président syrien Bachar al-Assad,
au volant de sa voiture. Un signe de
triomphe et de confiance qui marque
l’échec des Israéliens qui souhaitaient
sa mort par-dessus tout.
Pourquoi ne pas
afficher sincèrement les vrais objectifs
de cette décision ? Car c’est
reconnaitre les dommages qu’ils ont
causés et cribler davantage cette
dissuasion, basée entre autres sur une
dimension psychologique. En arguant
vouloir adresser la mise en garde à
l’Iran, on lui épargne une écornure
supplémentaire. Le jeu est certes
subtile mais ne saurait cacher l’essntiel:
dans le rétablissement de sa force
dissuasion, Israël a évité le message
militaire.
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