Le Saker
Pourquoi les récits anti-russes et
anti-chinois
sont-ils tellement similaires ?
Moon of Alabama
Samedi 31 octobre 2020
Par
Moon of Alabama − Le 29 octobre 2020
Après plus de
quatre ans de Russiagate, nous
apprenons enfin (original payant)
d’où proviennent les allégations du
dossier Steele sur les relations
néfastes entre Trump et la Russie :
Une enquête du Wall
Street Journal fournit une réponse :
Olga Galkina, responsable des relations
publiques russe âgée de 40 ans, a
transmis des notes à un ami et ancien
camarade de classe qui travaillait pour
M. Steele. Le journal s'est appuyé sur
des entretiens, des dossiers des forces
de l'ordre, documents déclassifiés et
identification de Mme Galkina par un
ancien haut responsable de la sécurité
nationale américaine.En 2016, Mme
Galkina travaillait à Chypre dans une
filiale de XBT Holding SA, une société
de services Web surtout connue pour son
unité d'hébergement Internet Webzilla.
XBT appartient à l'entrepreneur Internet
russe Aleksej Gubarev.
Cet été-là, elle a
reçu une demande d'un employé de M.
Steele pour l'aider à déterrer des
informations potentiellement
compromettantes sur les liens du
candidat à la présidence de l'époque,
Donald Trump, avec la Russie, selon des
personnes proches du dossier. Mme
Galkina était amie avec l'employé, Igor
Danchenko, depuis leurs jours d'école à
Perm, une ville de province russe près
des montagnes de l'Oural.
Mme Galkina venait
souvent ivre au travail et a finalement
été renvoyée par son entreprise. Elle
s’est vengée en alléguant que
l’entreprise et son propriétaire Gubarev
étaient impliqués dans le piratage
présumé du Comité national Démocrate. Un
tas d’autres fausses allégations dans le
dossier étaient également fondées sur
les fantasmes de Mme Galkina.
Mark Ames @MarkAmesExiled
-
18:39 UTC · 28 octobre 2020Ainsi, le dossier
Steele qui a lancé 4 ans d'hystérie au
Russiagate parmi la classe dirigeante
américaine a été concocté par deux
alcooliques russes de Perm. Le terme «Gogolesque»
ne suffit pas à décrire la crédulité et
la stupidité grotesques des élites
américaines.
Les contes du
dossier étaient une véritable
désinformation de la part de Russes,
mais pas de la «désinformation russe» du
type
variante américaine de Novlangue.
Le FBI et d’autres
personnes impliquées ont su très tôt que
le dossier Steele était un tas de
mensonges. Mais le sujet a été maintenue
aux yeux du public par des fuites
continues d’absurdités supplémentaires.
Tout cela pour pousser Trump à prendre
de plus en plus de mesures anti-russes,
ce qu’il a fait avec une
générosité sans précédent. Les
accusations concernant une connexion
Trump-Russie étaient le récit de la
« mauvaise Russie » qui poussait et
permettait à Trump de poursuivre la
politique anti-russe de l’administration
Obama / Biden.
Une série similaire
de politiques, lors du «Pivot vers
l’Asie» de l’administration Obama /
Biden et tout au long des quatre années
de Trump est la campagne anti-Chine.
Nous entendons
maintenant beaucoup parler des
accords de corruption de Hunter et
Joe Biden avec des entités chinoises.
Ces accusations viennent avec toujours
plus de preuves et sont beaucoup plus
plausibles que ne le prétend le stupide
dossier Steele. Leur importance est à
nouveau double. Elles seront utilisés
pour faire pression sur le président
potentiel Joe Biden pour qu’il agisse
contre la Chine, mais elles seront
principalement utilisés pour intensifier
un discours public anti-Chine qui crée
un soutien public pour de telles
politiques.
Comme le
souligne Caitlin Johnstone :
Je ne sais pas
comment ni à quel niveau, mais nous
sommes couillonnés. Un récit est
agressivement enfoncé dans nos gorges
sur la Chine exactement de la
même manière qu'il nous a été
agressivement enfoncé dans la gorge il y
a quatre ans ;
deux
nations indociles que le
gouvernement américain envisage depuis
longtemps d'attaquer et de
saper.Le Russiagate n'a
jamais vraiment concerné Trump. Il n'a
jamais non plus été question de la
réunion de son personnel de campagne
avec les Russes, ni d'une vidéo pipi, ni
d'une enquête sur une quelconque forme
de loyauté cachée envers le Kremlin.
Russiagate était un récit
conduisant les États-Unis vers une
nouvelle guerre froide avec la Russie,
la
cible ultime étant son allié bien
plus puissant, la Chine, et assurant que
Trump suive cet agenda. ...
Si Biden arrive,
nous pouvons nous attendre à la même
chose : un président qui fait monter la
tension contre la Russie et la Chine
tout en étant accusé par les partisans
de Trump d'être trop indulgents envers
la Chine. Les deux partis politiques
auront le pied sur l'accélérateur pour
entrer en collision avec une nation
dotée de l’arme nucléaire, sans que
personne ne se trouve à proximité des
freins.
Il est ainsi assuré
que les attaques verbales contre la
Chine, la recherche de nouveaux alliés
anti-chinois comme l’Inde
hindou-fasciste et la dangereuse
militarisation de Taïwan se poursuivront
sous une administration Biden.
Moon of Alabama
Note du Saker
Francophone
En écho à cet
article, on peut mettre quelques
pincettes à l'article
de hier sur Biden et le "dossier" autour
de son fils et de la Chine même s'il a
été poussé par
Dmitry Orlov. Il est probable que
les faits soient véridiques mais il
manque sans doute la vision d'ensemble
d'une relation américano-chinoise tissée
depuis 30 ans.
Traduit par jj,
relu par Wayan pour le Saker Francophone
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