Le Saker
Bref rapport sur la guerre
entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan
The Saker
Mercredi 21 octobre 2020
Par The Saker − Le 15 octobre 2020 −
Source
The Saker
Comme beaucoup
l’ont prédit, malgré l’accord signé à
Moscou, la situation sur le terrain dans
la guerre entre l’Arménie et
l’Azerbaïdjan s’est aggravée, les
Arméniens ont affirmé que des drones
azéris avaient attaqué des missiles
balistiques tactiques arméniens sur leur
sol, les Azéris l’ont confirmé, en
disant qu’il s’agissait à la fois d’un
avertissement et d’une attaque
préventive pour protéger les civils
azéris.
L’essentiel est
ceci : l’Azerbaïdjan a maintenant
officiellement attaqué le sol arménien –
et non le sol du Karabakh – et l’Arménie
a maintenant le droit de faire appel à
l’OTSC.
Jusqu’à présent, les Arméniens ne
l’ont pas fait, mais maintenant ils
le peuvent et, je crois, le feront
probablement.
Un autre
développement intéressant est que les
États-Unis ont accusé la Turquie d’être
impliquée dans cette guerre. Cela
signifie que les trois pays, la Russie,
la France et les États-Unis déclarent
désormais que les Turcs – et / ou leurs
«bons terroristes» de Syrie – sont
impliqués. Aliev, le dirigeant
azerbaïdjanais est indigné et accuse
tout le monde de mentir.
Enfin, les médias
azéris et turcs ont affirmé que les
Kurdes combattaient désormais du côté
arménien. Cependant, il n’y a pas eu de
sources vérifiables pour cette rumeur
probablement fausse.
Quant au leader
arménien Pashinian, il a accusé Aliev
d’être «Hitler».
Qu’est-ce que tout
cela signifie ?
Eh bien, d’une
part, il était inévitable que le tout
premier accord de cessez-le-feu soit
rompu. Dans de telles situations, ils le
sont généralement.
Le vrai risque
maintenant est que la Russie doive
intervenir. Il existe trois
scénarios les plus probables pour une
telle intervention :
-
Opération de maintien de la paix
: cela ne serait possible que si
toutes les parties au conflit
acceptent une telle opération. À ce
stade, cela est encore peu probable,
mais cela pourrait changer assez
rapidement. Cependant, la Russie
n’enverra des soldats de la paix que
si les parties conviennent d’une
solution politique à long terme à ce
conflit. À l’heure actuelle, ils
préfèrent se battre jusqu’à la
dernière balle, mais cela changera
bientôt pour les deux parties.
-
Opération de rétablissement de la
paix : pour que cela se
produise, l’ONU devrait accepter de
donner un mandat à la Russie en
vertu du
chapitre VII de la Charte des
Nations Unies. Bien qu’il semble que
la Turquie n’ait actuellement aucun
soutien au Conseil de sécurité de
l’ONU, la haine des États-Unis et du
Royaume-Uni pour tout et n’importe
quoi venant de la Russie mettra
probablement un double veto – avec
un possible veto français en plus !
Juste pour éviter que la Russie ne
réussisse quoi que ce soit, y
compris apporter la paix dans la
région.
-
Intervention militaire de l’OTSC :
en d’autres termes, la Russie
frapperait les forces et les moyens
azéris pour arrêter l’agression
contre l’Arménie. C’est quelque
chose que la Russie évitera
absolument, si elle peut, puisque la
Russie n’a absolument aucun désir de
détruire son excellent partenariat
avec l’Azerbaïdjan et son
partenariat très ténu et instable
avec la Turquie, par exemple, en
Syrie.
Ce que la Russie
fera ensuite est évident. En utilisant
des moyens ouverts ou secrets, elle
tentera d’influer sur la situation sur
le terrain de manière à forcer les deux
parties à accepter une opération de
maintien de la paix dirigée par la
Russie.
Le principal
problème à l’heure actuelle est Erdogan
qui passe la plupart de son temps à
faire des déclarations incendiaires et
demande que la Turquie soit incluse dans
toutes les négociations. Ce que veulent
les Turcs, c’est que la Turquie négocie
au nom de l’Azerbaïdjan et que la Russie
négocie au nom de l’Arménie et du
Haut-Karabakh. Jusqu’à présent, la
Russie a catégoriquement refusé cette
option.
Alors, où
allons-nous à partir d’ici ?
Eh bien, les choses
vont probablement empirer avant de
s’améliorer. Ou bien elles
s’aggraveront, avant de s’aggraver
beaucoup. J’espère la première
option, mais si la Turquie et / ou
l’Azerbaïdjan continuent de frapper
l’Arménie ou si l’Arménie reconnaît «l’Artsakh»
alors tous les paris sont ouverts. Nous
ferions mieux de prier pour que les
têtes froides prévalent des deux côtés
et que la Russie puisse faire à Erdogan
une offre qu’il ne pourra pas refuser.
Par exemple, les Russes pourraient
déclarer que le contingent russe en
Arménie protégera désormais l’espace
aérien arménien avec des systèmes de
défense aérienne russes – terrestres ou
aériens. Si, sans raison apparente, les
avions Azéri et / ou Turc commençaient à
tomber du ciel, Erdogan pourrait
reconsidérer sa décision.
Nous le saurons
bientôt.
The Saker
Traduit par jj,
relu par Hervé pour le Saker Francophone
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