Le Saker
Coronavirus – Pourquoi nous devons tout
arrêter
et le faire dès maintenant
Moon of Alabama
Vendredi 13 mars 2020 Par
Moon of Alabama – Le 11 mars 2020
Les pouvoirs en
place dans nos sociétés
« occidentales » ont décidé de ne
rien faire de significatif contre
l’attaque actuelle du nouveau
coronavirus SRAS-Cov-2.
Il n’y aura même
pas de tentative de faire comme la Chine
ou la Corée du Sud qui ont mis toutes
leurs ressources à disposition pour
arrêter la propagation du virus pendant
que c’était encore possible. L’« Occident »
semble à mille lieues de tout cela.
Le Premier ministre
britannique Boris Johnson a
lancé l’idée de « prendre son
parti et encaisser le coup »,
c’est-à-dire de ne rien faire pour
atténuer le choc que l’épidémie va
causer. En Allemagne, la chancelière
Angela Merkel
a déclaré à son groupe parlementaire
que 60 à 70 % de tous les Allemands
attraperont le virus. La plupart d’entre
eux tomberont malades de la maladie de
Covid-19 que le virus provoque. Avec un
taux de mortalité de 1%, cela signifie
que plus de 500.000 Allemands en
mourront. Merkel n’a pas dit comment
elle allait essayer d’empêcher cela.
Jusqu’à présent, son administration n’a
pas fait grand-chose pour empêcher une
nouvelle propagation de la maladie dans
le public.
L’administration de
Donald Trump a fait de son mieux pour
empêcher une détection précoce de
l’épidémie dans l’État de Washington et
probablement aussi ailleurs :
Par chance, le Dr
Chu a pu surveiller la région. Pendant
des mois, dans le cadre d'un projet de
recherche sur la grippe, elle et une
équipe de chercheurs ont recueilli des
prélèvements nasaux auprès des habitants
présentant des symptômes dans toute la
région de Puget Sound.Pour que les tests
puissent être réutilisés afin de
surveiller le coronavirus, ils avaient
besoin du soutien des autorités
fédérales et de l'État. Mais presque
partout où le Dr Chu s'est tournée, les
fonctionnaires ont rejeté l'idée à
plusieurs reprises, comme le montrent
les interviews et les courriels, alors
même que les semaines passaient et que
des épidémies commençaient à apparaître
dans des pays autres que la Chine, où
l'infection a commencé.
Le 25 février, le
Dr Chu et ses collègues ne pouvant plus
supporter d'attendre plus longtemps, ont
commencé à effectuer des tests de
detection du coronavirus, sans
l'approbation du gouvernement.
Ce qui est ressorti
a confirmé leur pire crainte. Ils ont
rapidement obtenu un test positif, d'un
adolescent local sans antécédents de
voyage récent. Le coronavirus s'était
déjà établi sur le sol américain sans
que personne ne s'en rende compte.
Le CDC et la FDA ne
pourront rien faire :
Le message du
gouvernement fédéral a été franc. "Ce
qu'ils ont dit très clairement à Helen
Chu, lors de cet appel téléphonique,
qu'elle arrête et laisse tomber",
s'est rappelé le Dr Lindquist
[l'épidémiologiste de l'Etat de
Washington]. "Arrêtez les tests."
Nos chers
dirigeants suivent cette stratégie en
quatre étapes
(vidéo) :
Dans la première
étape, nous disons "Rien ne va se
passer".Dans la deuxième
étape, nous disons "Quelque chose va
peut-être se produire, mais que nous ne
devons rien faire."
Troisième étape :
Nous disons "Nous devrions peut-être
faire quelque chose, mais que nous nne
savons pas quoi."
Quatrième étape :
Nous disons "Il y a peut-être quelque
chose qui aurait pu être fait, mais il
est maintenant trop tard."
Yascha Mounk suit
mon argumentation et donne un
conseil raisonnable sur ce que nous
pouvons faire pour rendre cette pandémie
aussi viable que possible. Il faut
mettre à l’arrêt tout ce qui peut
l’être. Augmenter la distance sociale
autant que possible. Éviter autant que
possible tous les contacts sociaux en
direct. Le faire dès MAINTENANT !
Un certain Tomas
Pueyo
explique en détail pourquoi nous
devons le faire immédiatement. (J’ai
vérifié ses chiffres et je n’ai trouvé
aucune erreur).
La ville de Wuhan
en Chine a été fermée le 23 janvier.
Douze jours plus tard, le 4 février, les
cas nouvellement confirmés à Wuhan ont
atteint leur maximum et ont diminué à
partir de là. Cela nous donne le temps
nécessaire pour qu’une infection soit
diagnostiquée et comptabilisée, car
l’isolement a accru la distance sociale
et a fait baisser le nombre de nouvelles
infections.
Chaque personne
nouvellement infectée a elle-même
infecté deux ou trois autres personnes.
Le taux de croissance fut donc
exponentiel jusqu’à la fermeture de la
ville. Si la ville n’avait pas été
fermée le 23 janvier, le nombre de cas
aurait été de plus en plus élevé après
le 4 février. Cela se produira dans nos
villes et nos pays, car nos autorités ne
veulent ou ne peuvent pas agir aussi
rapidement et avec autant de
détermination que les autorités
chinoises.
Source : Tomas Pueyo
Pueyo :
C'est l'un des
tableaux les plus importants.Il montre en
histogrammes orange le nombre officiel
quotidien de cas dans la province de
Hubei : combien de personnes ont été
diagnostiquées ce jour-là.
Les histogrammes
gris montrent les véritables cas
quotidiens de coronavirus. Il est
important de noter que ces cas n'étaient
pas connus à l'époque. Nous ne pouvons
les déterminer qu'en regardant le passé.
Cela signifie que
les histogrammes orange vous montrent ce
que les autorités savaient et les gris
ce qui se passait réellement.
Le 21 janvier, le
nombre de nouveaux cas diagnostiqués (en
orange) explose : il y a environ 100
nouveaux cas. En réalité, il y avait 1
500 nouveaux cas ce jour-là, avec une
croissance exponentielle. Mais les
autorités ne le savaient pas. Ce
qu'elles savaient, c'est que soudain,
apparaissaient 100 nouveaux cas de cette
nouvelle maladie.
Deux jours plus
tard, les autorités ont isolé Wuhan.
À ce moment-là, le nombre de nouveaux
cas diagnostiqués quotidiennement était
d'environ 400. Notez ce chiffre : ils
ont pris la décision de fermer la ville
avec seulement 400 nouveaux cas par
jour. En réalité, il y avait 2 500
nouveaux cas ce jour-là, mais ils ne le
savaient pas.
Cela signifie que
nous devons tous agir maintenant, car
aujourd’hui les chiffres dans l’État de
Washington et ailleurs explosent déjà,
même si nous ne savons pas encore à quel
point ils sont réellement élevés. Les
personnes qui sont infectées aujourd’hui
ne deviendront des cas officiels que
dans douze jours ou plus [le temps
d’incubation, NdT], quand ils seront
(espérons-le) diagnostiqués et comptés.
L’essentiel est
maintenant de prendre une certaine
« distance sociale ». Comme nos
gouvernements n’agissent pas de manière
décisive pour y parvenir, il est de
notre responsabilité personnelle de le
faire nous-mêmes. Chacun doit le faire
aussi bien que possible.
Ces chiffres ne
sont pas des fantasmes, mais la réalité
d’aujourd’hui :
L'État de
Washington est le Wuhan des États-Unis.
Le nombre de cas y croît de manière
exponentielle. ...L'Espagne a des
chiffres très similaires à ceux de la
France (1 200 cas contre 1 400, et tous
deux ont 30 décès). Cela signifie que
les mêmes règles sont valables :
L'Espagne a probablement déjà plus de 20
000 cas réels.
Dans la région de
la Comunidad de Madrid, avec 600 cas
officiels et 17 décès, le nombre réel de
cas se situe probablement entre 10 000
et 60 000.
Si vous lisez ces
données et que vous vous dites :
"Impossible, cela ne peut pas être vrai",
pensez simplement ceci : avec ce nombre
de cas, Wuhan était déjà en quarantaine.
La Chine a vaincu
l’épidémie à Wuhan. Quelques cas ont
échappé et les effets se propagent
maintenant dans nos sociétés. Mais nos
chers dirigeants ne s’intéressent pas à
la victoire chinoise et ne reproduisent
pas de manière précoce et décisive ce
que les Chinois ont fait. Beaucoup
d’entre nous devront payer pour cela.
Les communistes ont
fermé une ville pour empêcher une
épidémie mortelle de devenir
exponentielle. Nos dirigeants
néo-libéraux n’ont commencé à s’en
soucier que lorsque
le Dow Jones s’est effondré. Ne vous
attendez pas à ce qu’ils organisent la
fermeture d’une ville, car cela
coûterait de l’argent à leurs pourvoyeur
de fonds. Comme la plupart de ceux qui
vont mourir seront des personnes âgées,
ils sont probablement en train de
calculer combien d’argent les fonds de
pension vont économiser.
Ne pas tout arrêter
garantit que nos systèmes de soins de
santé seront débordés. Cela augmentera
le taux de mortalité de la maladie.
Tomas Pueyo ainsi
que Yascha Munck mentionnent la pandémie
de 1918 et soulignent combien une
politique d’isolement a
fait la différence à l’époque :
Alors que la
maladie se propageait, Wilmer Krusen, le
commissaire à la santé de Philadelphie,
a permis qu'un énorme défilé ait lieu le
28 septembre ; quelque 200 000 personnes
ont défilé. Dans les jours et les
semaines qui ont suivi, les corps se
sont entassés dans les morgues de la
ville. À la fin de la saison, 12 000
habitants étaient morts.À Saint-Louis, un
commissaire à la santé publique nommé
Max Starkloff a décidé d’isoler la
ville. Ignorant les objections des
hommes d'affaires influents, il a fermé
les écoles, les bars, les cinémas et les
manifestations sportives de la ville.
Grâce à ses actions audacieuses et
impopulaires, le taux de mortalité par
habitant à St. Louis fut deux fois moins
élevé qu'à Philadelphie. (Au total,
environ 1 700 personnes sont mortes de
la grippe à St Louis).
Bonne chance à nous
tous.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan,
relu par Jj pour le Saker Francophone
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