Arrêt sur Info
En 2015, sortir Poutine du Kremlin
« les pieds devant… »
Konstantin Iourievich Douchenov
Photo:
D.R.
Jeudi 1er janvier 2015
A quelques
reprises, ces derniers mois, nous avons
publié des traductions de textes
concernant de près ou de loin la
possibilité d’un renversement du
Président Poutine. Il s’agit à nouveau
du thème du texte ci-dessous. Nous ne
souhaitons entretenir aucune obsession
pathologique à ce propos, mais il faut
admettre que ce sujet demeure
omniprésent au sein du débat politique
russe, et cette fois, il est relancé par
le relais que vient de lui octroyer un
représentant de la presse occidentale.
Quel que soit le jugement que l’on
puisse porter sur les médias
occidentaux, il faut comprendre que la
publication à large échelle de tels
textes ne relève jamais du hasard. Notre
article a été rédigé par Konstantin
Iourievich Douchenov, analyste politique
nationaliste, auteur, publiciste et
directeur de l’agence d’analyse de
l’information «Rus’ Pravoslavnaya»,
(Rus’ Orthodoxe), à laquelle est
attribuée le triple label «patriotique,
monarchiste et orthodoxe». Le texte a
été publié le 29 décembre 2014 sur le
site «La ligne Populaire Russe»,
Rousskaya Narodnaya Linia.
L’Occident espère un
renversement du Président Poutine dans
un proche avenir. Dans les coulisses des
manifestations officielles les
politiciens occidentaux et stratèges du
bloc de l’OTAN réfléchissent intensément
à un scénario préparant une révolte à
Moscou ainsi que les détails de l’étape
«post-poutinienne» de l’histoire de
Russie. Cette information a été publiée
le 27 décembre dans le journal allemand
Bild Zeitung.
Par
ailleurs, l’enjeu principal des
conspirateurs, dans la meilleure
tradition du capitalisme occidental, se
joue sur l’avidité des «actionnaires les
plus gras», leaders du capital
compradore en Russie. Les
marionnettistes occidentaux espèrent que
«suite aux sanctions et aux dommages
occasionnés par les pertes de bénéfices,
la pression sur Poutine de la part des
puissants oligarques se renforce
suffisamment pour qu’il soit obligé de
s’en aller à la fin de 2015 », écrit le
Bild Zeitung.
Toutefois, il est peu probable qu’on
parvienne à faire partir Poutine «tout
simplement». L’Occident, Washington en
tête, furieux des tentatives de Poutine
de faire renaître la puissance russe et
de remanier l’équilibre géopolitique
global paraît assoiffés du sang du
«dictateur du Kremlin» qu’il déteste. Le
premier scénario «dur» d’un coup d’État,
lié à l’élimination physique du
Président de Russie, fut lancé à l’été
2014 par Herbert Meyer, ancien adjoint
du directeur de la CIA [à l’époque du
Président R.Reagan. NdT]. Dans un
article publié dans l’édition
du 4 août 2014 du magazine américain
The American Thinker, il a déclaré
littéralement ceci: «Quand les
oligarques russes comprendront enfin que
le Président de la République Fédérale,
Vladimir Poutine, est leur problème
personnel, et que son ambition leur
coûtera leur prestigieux yacht et leurs
coûteuses maîtresses, les milliardaires
s’occuperont eux-même du changement de
pouvoir». [Bien que l’auteur écrive
qu’il s’agit littéralement des propos
repris dans l’article en langue
anglaise, on notera que la citation
ci-dessus relève d’une réorganisation,
plutôt fidèle, mais pas littérale, des
termes de l’article paru dans le
magazine américain. NdT.]
Meyer, ancien
vice-président du National intelligence
Council des États-Unis, est convaincu
qu’un «lunatique» comme Poutine
n’admettra jamais ses erreurs, le punir
ne l’arrêtera pas, il ira jusqu’au bout
tant que quelqu’un ne lui règle pas son
compte par knock-out. C’est pourquoi,
selon le vétéran des services de
renseignements américains, il appartient
à l’Occident de faire comprendre aux
milliardaires de Russie que Poutine est
leur propre problème, les oligarques se
décideront alors à organiser une
gentille rencontre au cours de laquelle
ils régleront le sort futur de la
Russie. Ils pourront convaincre Poutine
de quitter le Kremlin «fût-ce avec les
honneurs officiels et un salut au son de
21 canons», ou «les pieds devant et une
balle dans la nuque, cela nous est
indifférent» écrit le chevalier de capes
et d’épées américain. Meyer n’a pas non
plus exclu la possibilité de
l’assassinat du Président de Russie dans
un avion, du fait de «rebelles douteux
armés de missiles sol-air».
Les
collègues européens d’Herbert Meyer
préfèrent les expressions plus douces et
neutres, mais finalement, quant au fond,
rien n’est différent. Ainsi, dans le
journal précité, Bild Zeitung il est
écrit que des mesures tout à fait
nouvelles sont nécessaires, et le
journal leur attribue modestement le but
de sauver Poutine d’un danger croissant.
Selon les informations du Bild Zeitung,
la possibilité d’un renversement de
Poutine est prise au sérieux jusque dans
le milieu gouvernemental à Berlin. Le
journal invoque en particulier les
propos de l’expert en politique
étrangère de la fraction CDU/CSU du
Bundestag, Karl-Georg Wellmann,
considérant que «la crise économique et
sociale en Russie représentent un danger
croissant pour l’entourage de Poutine et
pour lui-même».
Dans quelle mesure
les plans des stratèges européens
sont-ils réels? Intervenant à Moscou
dans le cadre d’une conférence de presse
lourde de conséquences, lors de sa
réponse à une question du correspondant
de l’agence Reuters, relative à la
possibilité d’une révolution de palais,
Poutine a répondu sur le mode de la
plaisanterie : «Pour ce qui concerne
les révolutions de palais,
rassurez-vous, nous n’avons pas de
palais. Dès lors les révolutions de
palais ne sont pas possibles. Nous avons
le Kremlin, résidence officielle de la
présidence. Il est bien défendu ; voilà
également un facteur de la stabilité de
notre État. Mais la stabilité est fondée
sur ceci : elle est fondée, et il ne
peut exister aucune base plus solide,
sur le soutien du peuple de Russie».
C’est à dire, sur notre soutien et sur
le vôtre.
Cela signifie que si
nous ne voulons plus de vous, afin que
des canailles de tous acabits dans les
entrailles des services spéciaux
occidentaux ne décident plus à notre
place comment la Russie doit vivre et
qui doit être à la tête de notre pays,
si nous ne voulons pas nous retrouver
telle un collectif massif de
sans-droits, tel que prévu dans les
scénarios conçus par les occupants des
hauts-cabinets à Washington et
Bruxelles, chacun doit comprendre
qu’aujourd’hui même, c’est exactement de
lui que dépend le destin de notre pays.
Ne serait-ce qu’un peu, un tout petit
peu, mais tout de même, réellement de
lui. Et de toi, et de moi, et de chacun
d’entre nous. De notre audace, de notre
diligence, de notre sagesse, de notre
courage et de notre endurance, ou au
contraire de notre bêtise, de notre
couardise, de notre indifférence, de
notre manque de volonté et de notre
égoïsme.
A chacun de faire son
choix. Seigneur, viens à notre aide!
K.I. Douchenov | 29 décembre 2014
Source. : http://russieconservatisme.org/en-2015-sortir-poutine-du-kremlin-les-pieds-devant/
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