Russie politics
Elections présidentielles américaines :
les journalistes russes sous pression
des services de sécurité
Karine Bechet-Golovko
Samedi 31 octobre 2020
Les élections
présidentielles américaines se tiendront
dans quelques jours et l'hystérie
globale atteint son paroxysme, d'aucuns
parlant même d'une possible guerre
civile - évidemment si Biden ne passe
pas. L'arrivée au pouvoir de Trump a
profondément perturbé les plans
globalistes et les Démocrates, avec papy
Biden pour incarner le renouveau, sont
prêts à faire exploser le pays, s'ils ne
peuvent gagner dans les urnes, même en
préparant des falsifications sans
précédent grâce aux procédures de vote à
distance, par la poste, etc. Dans ce
contexte particulièrement tendu, les
journalistes, surtout russes, sont sous
haute surveillance, et un reporter
travaillant pour RT s'est vu
sérieusement interrogé par les Services
de sécurité à son arrivée à New York,
tout comme au départ. Sans oublier que
les Etats-Unis veulent renforcer la
procédure de délivrance des visas aux
journalistes. Sous prétexte de "lutte
contre l'ingérence", c'est la liberté de
la presse qui est en jeu. Le monde
global ne peut se permettre qu'un seul
discours, qu'une seule vision du monde.
C'est aussi ça le totalitarisme.
Konstantin Rojhkov, reporter pour RT,
comme journaliste russe, semble
particulièrement être dans le viseur des
services de sécurité américain. Arrivé à
l'aéroport de New York le 15 octobre
pour tourner un reportage à l'occasion
des prochaines élections
présidentielles, il a été interrogé
pendant plusieurs heures avant d'être
relâché.
L'ambassade de Russie à Washington
avait déjà fortement condamné cette
pratique, qui porte directement atteinte
à la liberté de la presse :
«L'interrogatoire [...] est
allé au-delà de la procédure normale
liée à la garantie de la sécurité
publique», a fait savoir l'ambassade
russe, citée ce 17 octobre par
l'agence de presse Tass, avant de
dénoncer «une tentative flagrante du
gouvernement américain de faire
pression sur le représentant d'un
média qui propose au public des
points de vue différents de ceux qui
prévalent aux Etats-Unis».
Mais l'affaire ne
s'est pas arrêtée là. Lors de son
départ, mardi 27 octobre, l'opération
s'est répétée et Konstantin
Rojhkov s'est vu obligé, encore une
fois, pendant une heure, de répondre aux
questions des services de sécurité
concernant son activité
professionnelle.
L'ambassade de Russie à Washington
s'est adressée au Département d'Etat
afin d'avoir des explications concernant
ces pratiques manifestement
discriminatoires à l'encontre des
journalistes russes. Pour l'instant,
sans réponse :
"Nous condamnons
fermement une nouvelle provocation des
services spéciaux américains contre un
journaliste russe. Le 28 octobre,
Konstantin Rozhkov, correspondant de la
chaîne, a informé qu'un jour plus tôt,
il avait été interrogé à l'aéroport de
New York par les forces de sécurité
américaines. Pendant près d'une heure,
il a dû répondre à des questions sur ses
activités journalistiques
professionnelles. (...) Nous demandons
aux États-Unis d'abandonner la pratique
de discrimination à l'encontre des
journalistes sur la base de leur
nationalité. Nous considérons les
actions des autorités américaines comme
une tentative flagrante de faire
pression sur les représentants des
médias. Nous sommes préoccupés par le
fait que le harcèlement des journalistes
devient une pratique courante aux
États-Unis. Nous porterons cette
tendance négative à l'attention des
droits de l'homme et des organisations
internationales. Nous avons demandé une
explication au Département d'État. Nous
notons également que l'ambassade n'a pas
encore reçu de réponses à ses appels
précédents au Département d'État sur des
questions similaires. Nous recommandons
aux travailleurs des médias russes qui
viennent aux États-Unis de garder à
l'esprit le biais des autorités
américaines à leur encontre et le risque
élevé d'actions provocatrices visant à
fabriquer une raison d'accuser les
citoyens russes d'ingérence dans les
affaires intérieures américaines."
Un monde, un
discours. Il n'y a pas de place pour
l'alternative ou le pluralisme.
D'ailleurs, dans cette logique, le
Département américain de la sécurité
intérieure propose de renforcer les
conditions d'obtention des visas pour
les journalistes étrangers. Ce qui, en
effet, réglerait le problème à la base.
Pour une courte durée. Car
l'expérience l'a montré, l'on ne peut
bâillonner longtemps un discours
alternatif et lorsqu'il sort, il n'en a
que plus de poids. Mais les
Etats-Unis, aujourd'hui, ne sont pas
dans un combat stratégique à longt
terme, la question, très concrète, est
celle des élections présidentielles et
du centre du globalisme : le monde
globaliste ne peut se permettre une
seconde défaite des Démocrates et tout
sera mis en place pour que les "bons"
résultats soient obtenus.
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