Russie politics
Syrie : accuser la Russie de crimes de
guerre à Idlib
pour offrir la victoire politique au
monde global
Karine Bechet-Golovko
Jeudi 14 mai 2020
La guerre politico-médiatique
s'intensifie autour de la Syrie : la
coalition américaine doit gagner la
paix, puisqu'elle a perdu la guerre. Et
la reprise d'Idlib aux terroristes n'a
toujours pas été digérée par le clan des
globalistes, qui lance l'artillerie
lourde. Tout d'abord l'ONU se réveille
de sa torpeur covidée pour s'indigner
sélectivement, puis Amnesty
internationale interroge 74 personnes
pour pouvoir accuser la Russie et la
Syrie de rien moins que de crimes de
guerre. Toujours les mêmes "faits"
reconstruits, démentis, puis resservis,
comme si rien ne s'était passé. Une
ronde d'accusation sans fin, dénuée de
fondement, utilisant l'absurde pour
désarmer l'adversaire. Le crime de la
Russie est effectivement impardonnable
et justifie un combat à mort : comment
peut-on lutter contre le monde global,
donc contre les intérêts de la coalition
américaine et en passant contre le
terrorisme ? Non pas en faisant de
grands gestes et en lui permettant de se
propager, mais en l'éliminant. C'est
plus qu'un crime de guerre que de se
tromper d'ennemi, c'est un crime de
lèse-majesté. En mars, l'ONU ressort
des accusations lancées
antérieurement contre la Russie et la
Syrie pour avoir soi-disant
volontairement attaquer des hôpitaux et
des civils. Cette accusation n'est
pas nouvelle et la source est déjà
connue. Nous avions alors écrit un
article à ce sujet (disponible
ici). A l'époque déjà, le journal
Libération, comme aujourd'hui avec
le rapport de l'ONU, tenait un discours
parfaitement engagé ... du côté des
terroristes islamistes. Et pour
renforcer sa position au service des
"rebelles", autrement dit les fameux
"terroristes modérés", ceux qui "font du
bon boulot", ils avaient interrogé
l'UOSSM, qui avait sorti déjà le même
discours que l'on retrouve à nouveau
aujourd'hui sur ces hôpitaux, les
civils, etc. :
"«La région
connaît les pires attaques depuis
quinze mois. Quatre hôpitaux ou centres
de santé ont été détruits dans les
provinces d’Idlib et de Hama», selon
l’Union des organisations de secours
médical (UOSSM). L’ONG franco-syrienne
rappelle que près de 4 millions de
Syriens vivent dans cette zone et des
villages entiers ont été évacués. Les
centres de santé de l’UOSSM reçoivent
actuellement les 150 000 personnes qui
ont dû fuir les bombardements."
Les sources
concordent manifestement et personne ne
veut se demander qui est cette
organisation, l'UOSSM, car sinon l'on
verrait qu'elle est trustée par les
Frères musulmans. La Russie, déjà, avait
contesté la fiabilité de la fameuse
enquête menée par l'ONU, et comme le
dossier est vide, l'affaire s'était
arrêtée là.
Mais le combat,
lui, ne peut si facilement être
abandonné, il s'agit de la domination du
clan atlantiste, et l'on ne plaisante
pas avec ça. Qu'à cela ne tienne,
Amnesty International, en bon petit
soldat discipliné du monde global, vient
en aide au clan, et nous
pond un magnifique
rapport ... basé sur
l'interview de 74 personnes pour
déclarer que la Russie a commis des
crimes de guerre à Idlib. 74
personnes. Ou plus précisément, "aurait"
commis ces crimes. Car l'on accuse en
reculant, chez ces gens-là.
Konstantin
Kossatchev, le président du
comité des relations internationales du
Conseil de la Fédération, a très
justement souligné que les Casques
blancs ayant été discrédité, il faut
bien faire entrer dans le jeu d'autres
institutions hautement indépendantes,
comme l'est Amnesty. La régulation
pacifique de la zone d'Idlib ne plaît
pas à la coalition américaine, qui perd
le terrain diplomatique après avoir
perdu le terrain militaire. Et il ne
doit pas être difficile de trouver 74
personnes qui sont opposées à Assad dans
un pays en guerre. Surtout, rappelons,
que cette zone était un véritable foyer
de terroristes, en faisant un effort,
Amnesty aurait même pu en trouver plus
qui collaborent ou font partie des
groupes terroristes "luttant pour un
monde meilleur et démocratique" sans
Assad en Syrie, de terroristes "luttant
pour les droits de l'homme" qu'Amnesty
est censé défendre.
De la même manière,
Amnesty ressort les fameux bombardements
d'écoles à Alep, qui avaient déjà
servis de Fake, lorsque la Russie et la
Syrie tentaient de libérer la ville de
l'emprise des terroristes (voir
notre texte à ce sujet).
L'information, devenue virale après
avoir été reprise par l'UNICEF et les
grands médias, notamment l'AFP, avait
été commentée par le
porte-parole du ministère russe de la
Défense, photos de drones à l'appui
:
«Nous avons analysé
les preuves photo et vidéo de l’attaque
supposée. La vidéo publiée dans de
nombreuses agences de média occidentales
semble consister de plus de dix extraits
différents, filmés à différents moments
de la journée, et en des résolutions
différentes qui ont été éditées en un
seul clip. (...) La photographie publiée
par l’AFP montre qu’un seul mur de
l’école est endommagé et que tous les
bureaux dans la salle de classe sont en
place. La cloison extérieure que l’on
voit à travers le trou n’a pas de trace
de dommage de fragments de bombes. Dans
une véritable frappe aérienne, cela est
physiquement impossible ; le mobilier
aurait été balayé par l’explosion, et il
y aurait eu des marques de dégâts sur
les murs de la classe et la cloison
extérieure.»
Les mêmes
accusations sont reprises régulièrement,
démenties et démontées, ensuite
remontées et remises au goût du jour
pour être resservies. Comme si rien ne
s'était passé, comme si leur véracité
n'avait pas déjà été remise en cause.
Jusqu'à épuisement de l'une des parties.
C'est la force de ce clan globaliste,
cette capacité à n'avoir aucune éthique,
aucune morale, aucune mémoire, à n'avoir
qu'un but : la destruction de l'autre,
par épuisement, par l'absurde. Car
l'absurde épuise les forces.
L'indignation
des structures globales et de leurs
médias est toujours très sélective.
Quid de l'anéantissement de Raqqa
par la coalition américaine (voir
notre texte) ? Quid de la livraison
de matériel médical par des pays de
l'OTAN dans un hôpital réservé aux
terroristes (voir
notre texte) ? Pourquoi l'aide
humanitaire occidentale fut
principalement orientée vers les zones
tenues par les terroristes, créant de
véritables camps de concentration
en zone américaine (voir
notre texte) ? Pourquoi
retrouve-t-on des armes provenant
de pays de l'OTAN dans les zones
abandonnées par les terroristes (voir
notre texte) ?
Comment se
fait-il, finalement, que toutes ces
questions ne font l'objet ni de
rapports, ni d'enquêtes internationales
? Comment se fait-il que ces
questions n'intéressent pas des
organisations comme l'ONU ou Amnesty,
qui officiellement œuvrent à la
stabilité de l'ordre international et à
la défense des valeurs humanistes ? A
moins qu'elles n'œuvrent principalement
qu'à la préservation d'un certain
ordre international ... Cette question
aussi peut être posée.
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