Russie politics
Attaque déjouée des services
spéciaux étrangers
contre le système bancaire russe
Karine Bechet-Golovko
Vendredi 2 décembre 2016
Le 2 décembre, le FSB a publié une note
informant de l'intention des services
spéciaux étrangers de mener une attaque
contre les grandes banques russes afin
de déstabiliser le système financier
national. La source a été identifiée en
Hollande... c'est-à-dire au cœur de
l'Union européenne. Les mesures
nécessaires ont été prises, mais restent
en suspend des questions, devenues
rhétoriques: nous sommes en guerre
contre la Russie? Quelle est la
légitimité des individus qui prennent de
telles décisions si nous vivons dans un
système démocratique?
Comme
cela a été publié sur le site du
FSB:
Dans une période partant du 5 décembre,
des services spéciaux dont les forces et
le centre de commandement ont été basés
en Hollande, ont préparé une cyber
attaque contre certains grandes banques
russes afin de déstabiliser le système
financier. Ils utilisent pour cela un
hébergeur ukrainien, BlazingFast.
L'attaque était prévue en deux temps:
d'une part l'attaque
cybernétique elle-même et d'autre
part le lancement d'une campagne de
désinformation par SMS, messages dans
les blogs, les groupes sociaux etc,
diffusant de fausses informations sur le
retrait de licence de certaines banques
et leurs succursales, leur banqueroute
etc. dans une zone géographique couvrant
une dizaine de centres urbains.
La
Banque centrale russe et le FSB ont pris
les mesures nécessaires pour prévenir,
ce qui n'est pas une nouveauté. En
novembre, 5 des plus grandes banques
russes ont subi une DDoS-attaque,
considérée comme sans précédent du point
de vue de son ampleur et engageant déjà
des Etats étrangers. Il est évident que
les sanctions, notamment adoptées contre
le système financier russe, n'ont pas
permis d'atteindre le but recherché: son
effondrement. Il faut donc passer à une
phase plus agressive.
Or, si
des services spéciaux étrangers
agissent, au nom d'Etats, de cette
manière contre un Etat souverain, en
l'occurrence la Russie, c'est au minimum
qu'ils considèrent cet Etat comme
ennemi, comme une cible à abattre. Sauf
erreur de ma part, aucun Etat n'a reçu
mandat de sa population, qui reste
encore le Souverain, pour mener ce types
de politique suicidaire.
Si
nous sommes réellement en démocratie,
pourquoi ne pas organiser un référendum
pour demander aux citoyens s'ils veulent
adopter des sanctions contre la Russie?
S'ils veulent que leur pays s'engage
dans une politique de confrontation avec
la Russie, que celle-ci soit militaire,
économique, politique? Aucun de ces
référendums ne sera jamais organisé en
Europe de l'Ouest car chacun connait la
réponse: les gouvernants n'obtiendront
jamais de soutien populaire pour mener
cette politique, qui est actuellement
menée dans l'UE contre la Russie. Quelle
est alors la légitimité de notre système
politique, de notre système de
gouvernance?
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