Opinion
Les quatre hérésies du sionisme
d'après le Rebbe Rashab
Judaïsme contre Sionisme
Illustration :
Rabbi Sholôm DovBer Schneershon זצ״ל,
dit le « Rebbe Rashab »,
cinquième Grand Rabbin de la dynastie
hassidique
de Loubavitch
Lundi 27 avril 2015
Le Rebbe Rashab זצ״ל s'était très
vite rendu compte des dangers du
sionisme pour le peuple juif, et plus
particulièrement ses éléments les plus
jeunes. À une époque où les Juifs
étaient physiquement oppressés en
Europe, le Juif lambda recherchait une
solution facile, et le sionisme était la
réponse la plus séduisante. Le Rebbe
Rashab l'avait très bien compris et
fonda le réseau de Yéshivôth « Tomchei
Tmimim » pour contrer cette fausse
solution et offrir une réponse aux
souffrances juives qui était
véritablement conforme à la Tôroh, à
savoir, l'étude de la Hassidouth
et du Talmoud. (Aujourd'hui, étant donné
que les Loubavitchs ont retourné leur
veste et sont des alliés et soutiens
indéfectibles du sionisme et de l'Entité
Sioniste, les Yéshivôth « Tomchei Tmimim »
font partie des plus grands centres
d'endoctrinement au sionisme religieux,
alors que c'est précisément pour
combattre la Haskalah et le sionisme que
le saint Rebbe Rashab les a fondées.) La
philosophie de sa Yéshivoh donnait au
Juif lambda qui s'interrogeait les
outils pour trouver sa vraie identité en
tant que Juif.
Le Rebbe Rashab
considérait le sionisme comme étant pire
que le mouvement de la Haskalah. Le
Maskil de la génération ayant précédé le
sionisme qui avait dévié de la Tôroh
savait qu'il péchait et qu'afin d'être
un bon Juif il devait se repentir et
observer les Miswôth. Le sioniste
était pire, parce qu'il avait vendu son
identité religieuse pour une identité
nationaliste, tout en prétendant être un
bon Juif, alors que l'on est Juif
uniquement en vertu de la Tôroh et des
Miswôth. L'idéologie antisioniste
du Rebbe Rashab était basée sur quatre
points majeurs :
-
le rejet du décret de l'exil par les
sionistes,
-
leur rejet de l'espérance
messianique,
-
leur dissémination des connaissances
profanes (la « culture »), et
-
leur rejet total de la Tôroh et des
Miswôth qu'elle contient.
Le premier point,
leur rejet de l'exil, se réfère à
l'idéologie sioniste selon laquelle
chaque Juif peut et doit mettre fin à
l'exil, faisant ainsi du sionisme le
début de la rédemption. Ainsi, le Rebbe
Rashab fit clairement comprendre que
celui qui légitime, autorise ou soutient
le sionisme il n'est donc plus en exil !
Et ce rejet de l'exil amène
automatiquement à souscrire au deuxième
point, à savoir, rejeter l'espérance
messianique, la venue du Messie étant
étroitement liée à l'exil et notre
repentance. Étant donné que d'après le
sionisme chacun peut se libérer par ses
propres moyens, la repentance (Téshouvoh)
et Moshiah (le Messie) ne sont
alors plus du tout indispensables. Le
Rebbe Rashab insista énormément sur
cette position du sionisme et démontra1
comment elle transgresse le douzième des
treize principes de foi du Judaïsme, à
savoir, « Je crois d'une foi parfaite
en la venue du Messie, et quand bien
même il tarderait, j'attendrais chaque
jour qu'il vienne ».
Le Rebbe Rashab
mena ouvertement la guerre contre le
sionisme sous toutes ses formes, aussi
bien religieuses que laïques. Certains
dirigeants orthodoxes de son temps
furent modérés dans leur position et ne
combattirent et dénoncèrent que le
sionisme laïc (comme le font encore bon
nombre de dirigeants aujourd'hui) car
ils craignaient d'intensifier la
controverse. Ils préféraient soi-disant
remettre tout cela entre les mains d'HaShem.
Mais Rabbi Meisel de Lodz, Rabbi Hayyim
Soloveitchik de Brisk, le Rebbe Rashab
et d'autres soutinrent tous la position
intransigeante que le sionisme était
mauvais et à combattre même sous sa
forme religieuse, qui est même pire que
sa version laïque. Ils prirent soin
d'informer tout le monde des dangers que
représentait le sionisme pour le
judaïsme.
En fait, si nous
revenons aux quatre points principaux
d'opposition du Rebbe Rashab au
sionisme, nous voyons très bien que le
sionisme religieux est tout autant
hérétique que le sionisme laïc. Alors
que les sionistes laïcs souscrivent aux
quatre hérésies susmentionnées, les
sionistes religieux souscrivent au moins
aux deux premières hérésies, car, qu'ils
l'admettent ou pas, en embrassant le
sionisme ils ont débarrassé leurs
épaules du joug de l'exil et souscrivent
donc à la thèse selon laquelle ils sont
maîtres de leur propre destiné et que la
repentance n'est plus nécessaire, ce
qui, en retour, équivaut à renier le
douzième principe de la foi juive, à
savoir, l'espérance en la venue du
Messie (car pourquoi l'attendraient-ils
encore, s'ils ont décrété la fin de leur
exil ?). Or, comme l'ont dit nos Sages,
quiconque renie ne serait-ce qu'un seul
principe de la foi juive, une Miswoh,
etc., quand bien même il adhèrerait à
tous les autres principes et
respecteraient toutes les autres Miswôth,
c'est un Kôfér (mécréant) par rapport à
l'intégralité de la Tôroh !
1Voir `Iggérôth Qôdèsh du
Rebbe Rashab, page 206, lettre 86
Le sommaire de Sionisme vs Judaïsme
Les dernières mises à jour
|