RussEurope
Tsipras, acteur du grand basculement?
Jacques Sapir
© Jacques
Sapir
Lundi 6 avril 2015
Alexis Tsipras, le nouveau Premier
Ministre de la Grèce sera le 8 avril à
Moscou. Or, le 9 avril, la Grèce doit
effectuer un payement au Fond Monétaire
International. Les déclarations sur ce
point du Ministre des finances de la
Grèce ne laissent planer aucune
ambiguïté : la Grèce honorera sa créance[1].
Mais, le 14 avril, la Grèce doit
simultanément émettre pour 1,4 milliards
d’Euros de bons du Trésor, renouvelant
la dette à court terme (ce que l’on
appelle faire « rouler » la dette) et le
gouvernement doit payer 1,7 milliards en
pensions et salaires. Or, la Banque
Centrale Européenne a « déconseillé »
aux banques privées grecques d’accepter
de nouveaux bons à court terme émis par
l’Etat grec[2].
On voit que cette visite d’Alexis
Tsipras à Moscou va donc bien au-delà de
la traditionnelle amitié entre la Grèce
et la Russie. Elle pourrait signifier, à
relativement court terme, l’amorce d’une
bascule à l’échelle de l’Europe.
I. La
situation de la Grèce
On sait que la Grèce a conclu un
accord de nature provisoire avec ses
créanciers (l’Eurogroupe mais aussi le
FMI). Aujourd’hui le pays fait donc face
à des difficultés importantes de court
terme comme la fuite des capitaux hors
du système bancaire (12 milliards
d’Euros pour le mois de février) ainsi
que l’incertitude financière sur sa
capacité à effectuer les remboursements
de sa dette. Cette incertitude
financière est une arme à la fois
politique et économique sur le nouveau
gouvernement. Les investissements sont
aujourd’hui fortement ralentis en Grèce,
et les Investissements Directs Etrangers
(IDE) sont au point mort. Dans ces
conditions, l’Eurogroupe (i.e. la
réunion des Ministres des finances de la
Zone Euro) a pris la responsabilité
d’exercer des pressions politiques et
économiques de plus en plus fortes sur
le gouvernement grec.
On sait aussi que les politiques
d’austérité sont un échec non seulement
en Grèce mais dans bien d’autres pays.
Les effets destructeurs de ces
politiques d’austérité, non seulement
dans le cas de la Grèce mais aussi dans
celui du Portugal, de l’Espagne et de
l’Italie, sont aujourd’hui évidents et
parfaitement avérés. D’un point de vue
technique, on peut dire que le
multiplicateur des dépenses fiscales, ce
multiplicateur qui lie les mouvements du
PIB et celui des dépenses budgétaires, a
été grossièrement sous-estimé par les
autorités de l’Union Européenne, et cela
même après la publication de l’étude
fameuse de Blanchard, réalisée au FMI,
et datant de janvier 2013[3].
Il est évident que les politiques mises
en œuvre en Grèce sous le nom de
« Mémorandum » ne fonctionnent pas et
ont de plus des effets destructeurs très
importants sur l’économie. Ces
politiques, et il faut insister sur ce
point, n’ont pas été mises sur pied pour
« aider » la Grèce, mais bien uniquement
pour permettre aux pays créditeurs
d’être remboursés. Ceci a été reconnu
dernièrement dans une note du FMI. Mais,
sur ce point aussi, elles se révèlent
contre-productives. En effet, il est
clair que la Grèce, à la suite des
divers Mémorandums, ne pourra pas
rembourser sa dette. La politique mise
en œuvre pour sortir ce pays de
l’insolvabilité l’a, au contraire, fait
plonger dans l’insolvabilité.
C’est dans ce cadre qu’il faut
considérer les politiques mises en œuvre
par l’Union européenne, et dont le
caractère anti-démocratique, et même
fascisant, se révèle chaque jour un peu
plus. En coupant l’accès à la liquidité
d’urgence qui a été mis en place par la
BCE dès le 4 février dernier, en
refusant toutes les solutions proposées
par Athènes, les dirigeants européens
espèrent que la pression va être telle
sur Alexis Tsipras que ce dernier sera
contraint d’accepter les conditions de
ses créanciers. Ces conditions ne sont
pas économiques, car on a vu qu’elles
ont en réalité aggravée la situation du
pays. Ces conditions sont donc bien en
réalité politiques. A travers
l’acceptation de « réformes » du marché
du travail et des pensions qui ne sont
pas urgentes sur le plan économique,
mais qui permettent de montrer la
capacité des institutions européennes «
d’annuler » politiquement l’essentiel du
programme et du message de Syriza.
C’était là l’essentiel et il faut bien
le comprendre pour saisir toute la
situation. Les dirigeants européens
veulent ainsi annuler le résultat des
élections du 25 janvier si celui-ci met
en péril la politique qu’ils mènent
depuis des années. Ils veulent annuler
ces élections alors même qu’ils se
prétendent de grands défenseurs de la
démocratie. On a ainsi la démonstration
ainsi irréfutable que « démocratie »
n’est qu’un mot dans leur bouche et que,
dans la réalité, ils n’ont de cesse que
de nier cette dernière et de nier la
souveraineté du peuple qui s’est
exprimée dans ces élections. Dans cette
stratégie, l’Eurogroupe n’a donc cessé
de rejeter les propositions de réformes
présentées par la Grèce. Mais, ce
faisant elle a radicalisé les positions
du gouvernement grec. Il faut alors
comprendre pourquoi ce dernier n’a pas
décidé de rupture franche avec les
institutions européennes.
II.
Les raisons de la politique grecque
vis-à-vis de l’Europe
En réalité, Syriza situe son action
à l’intérieur de l’Union
européenne. Certains le font par
idéologie, mais la majorité du parti le
fait par réalisme. L’attachement de la
population, et des élites grecques, à
l’UE est important et il faut en
comprendre les raisons. Les raisons de
cet attachement sont multiples.
Il y a d’abord des raisons d’ordre
géopolitique. Les Grecs se souviennent
de l’isolement dont leur pays fut
victime lors des événements de Chypre en
1973, qui devaient conduire à
l’intervention Turque sur l’île
(opération ATTILA). Ces
événements furent d’ailleurs la cause de
la chute de la dictature des
« colonels ». Il en reste la mémoire en
Grèce des dangers d’un nouvel isolement.
C’est ce que les gouvernements
successifs, de droite ou de gauche, ont
cherché à éviter via l’adhésion de la
Grèce au Marché Commun (sous le
gouvernement conservateur de Caramanlis)
puis le soutien indéfectible aux
différentes étapes de la construction
européenne. Même l’adhésion de la Grèce
à l’Union Economique et Monétaire, c’est
à dire à la zone Euro, peut en réalité
être interprété comme une expression de
cette volonté de ne pas être isolé. On
peut penser que cette crainte de
l’isolement face à la Turquie puisse
désormais être contrebalancée tout
autant par des accords militaires et
politiques avec la Russie que par
l’adhésion à l’Union européenne.
Il y a, ensuite, des raisons
économiques. La Grèce a beaucoup profité
dans la période 1975-2000 des fonds
structurels européens, et nombre des
investissements publics ont été réalisés
grâce aux programmes divers (aides aux
zones insulaires, aux zones de moyenne
montagne, etc…) de l’aide européenne. Le
fait que cette dernière se soit
largement réduite depuis 1995, et
surtout depuis l’entrée des anciens pays
d’Europe de l’est dans l’UE, rend
cependant cet argument bien plus faible
qu’il y a dix ans. Les Grecs ont mesuré
qu’aujourd’hui cette « aide » est de
plus en plus faible alors que les
contrainte imposées par l’Union
européenne sont véritablement
meurtrières.
Il y a, enfin, une raison
idéologique. Les élites modernisatrices
de la Grèce, élites dont Syriza fait en
réalité partie intégrante, ont toujours
considéré que le rattachement à l’Europe
occidentale, c’est à dire au noyau
initial du Marché Commun, était un gage
de mise en œuvre des réformes destinées
à libérer la Grèce de l’héritage
ottoman. On peut discuter à l’infini de
ce qui est, et n’est pas, dans la
culture sociale et politique grecque un
« héritage » de l’occupation ottomane,
mais il n’en reste pas moins que la
présence massive du népotisme, de la
corruption, et plus généralement
d’institutions que l’on peut qualifier
de «molles » et qui permettent le
maintien de ce népotisme et de cette
corruption, est attribuée à cet
« héritage ». De ce point de vue,
l’adhésion à l’Union européenne était la
seule garantie des réformes nécessaires.
Ces trois raisons expliquent que
Syriza soit un parti viscéralement
pro-européen, et que le deuil qu’il doit
faire de l’Europe soit un processus
douloureux. Les dirigeants de Syriza
avaient espéré fédérer autour d’eux des
pays qui souffraient tout autant de
l’austérité, comme l’Espagne, le
Portugal ou même l’Italie et la France.
Ils avaient espéré constituer un grand
« front uni » contre l’austérité à
l’échelle européenne. Mais, ils ont ici
pêché par optimisme. Optimisme quant aux
positions du gouvernement français, qui
s’avère chaque jour un peu plus le
laquais de l’Allemagne. Optimisme quant
aux positions des gouvernements
conservateurs en Espagne et au Portugal,
qui voient en réalité en Syriza un
danger pour leur propre domination sur
leurs peuples. Les dirigeants de Syriza,
mutatis mutandis, se sont
trouvés dans la même position que les
dirigeants bolchéviques persuadés que la
révolution en Russie allait provoquer la
révolution en Allemagne, et restant en
panne de stratégie quand ceci n’arriva
pas. On sait que de ce constat naquit la
stratégie de développement autonome de
l’URSS, avec la NEP, conçue comme une
stratégie alternative devant l’échec de
la révolution en Allemagne. Autour de
cette NEP put se fédérer un bloc
implicite allant des bolchéviques aux
divers modernisateurs (menchéviques,
socialistes-révolutionnaires), bloc qui
devait donner d’ailleurs à la NEP sa
dynamique économique et sociale
extrêmement progressive[4].
De fait, il semble que les dirigeants de
Syriza aient anticipé que leur optimisme
pourrait être déçu. L’alliance politique
qu’ils ont conclue avec les « Grecs
Indépendants » (An.El) signifiait bien
que les concessions qu’ils étaient prêts
à faire pour rester au sein de la zone
Euro auraient une limite. Il est aussi
possible qu’ils aient sous-estimé le
mouvement de résistance nationale qui
s’est manifesté après l’élection du 25
janvier.
Nous en sommes là. Le gouvernement
grec a compris que fors une capitulation
sans condition, une soumission abjecte
aux diktats européens, il ne trouverait
aucun terrain d’accord avec l’Eurogroupe
et la BCE. Le fait qu’il ait évolué dans
sa position quant à la privatisation du
port du Pirée, pour ne pas heurter la
Chine, est une indication que le
gouvernement grec n’attend plus grand
chose de l’Union européenne et se
prépare à compter de plus en plus sur la
Russie et la Chine.
III. Quelle
stratégie ?
Il faut alors envisager ce qui
pourrait se passer dans les prochains
jours, voire les prochaines semaines.
Le gouvernement grec a donc décidé
d’honorer sa créance au FMI. C’est
entièrement compréhensible. Il ne peut
se mettre à dos et l’Eurogroupe et le
FMI. Un défaut vis-à-vis de ce dernier
aurait de plus des conséquences
importantes pour la Grèce, des
conséquences en fait d’autant plus
importantes que la Grèce se trouverait
coupée des financements européens et
forcée, de fait, de sortir de l’Euro. La
décision d’honorer la créance vis-à-vis
du FMI laisse à penser qu’une position
de rupture est en train d’émerger au
sein du gouvernement grec.
Cette rupture cependant, le
gouvernement grec veut en faire peser
l’entière responsabilité sur l’Eurogroupe
et l’Union européenne. Il le veut d’une
part pour des raisons de politique
intérieure et de morale politique. Ayant
affirmé durant la campagne électorale
qu’il ne voulait pas sortir de l’Euro,
il doit agir en sorte d’être expulsé de
cette dernière. D’où le fait qu’il ne
faut pas s’attendre à des gestes de
rupture de la part de la Grèce, mais à
une fermeté sur les principes : il n’est
pas question de renoncer aux promesse
électorales et au programme sur lequel
ce gouvernement a été élu. Mais, le
gouvernement grec veut aussi que cette
rupture soit le fait des institutions
européennes pour rendre moins
douloureuse la brisure du rêve européen.
Le deuil de l’idée européenne, du moins
dans sa forme la plus inclusive, aura
certainement des conséquences. Si la
responsabilité de ce deuil peut reposer
sur Bruxelles et Francfort, il peut en
découler un surcroît de légitimité pour
le gouvernement grec.
C’est ici que prend place la
possibilité de créer une nouvelle
monnaie qui circulerait en même
temps que l’Euro, afin de permettre
au gouvernement grec de réaliser les
paiements qu’il doit faire pour la
population, et de relancer le
financement de l’investissement. Il faut
dire ici que ceci n’a pas eu
d’équivalent. Non que des systèmes de
double circulation monétaire n’aient pas
existé. Mais, ces systèmes ont été à la
fois très instables (une monnaie
finissant par évincer l’autre) et il n’y
a pas d’exemple de cas où une monnaie
supra-nationale ait été contestée par
une monnaie nationale nouvellement
créée, sauf dans le cas de la rupture
d’un pays (Autriche-Hongrie, URSS). Dans
ce cas, la double circulation ne dure
pas plus que quelques semaines. Si le
gouvernement grec décide logiquement,
devant l’étranglement financier dont il
est l’objet, de créer une nouvelle
monnaie, se poseront immédiatement deux
problèmes :
- Quelle stabilité pour la
nouvelle monnaie.
- Quel taux de change entre cette
nouvelle monnaie et l’Euro.
La stabilité de cette nouvelle
monnaie pourrait être garantie par un
fond de stabilisation, lui même issu
d’un prêt de courte durée (2 ans au
maximum). La Russie a déjà dit, par la
voix de son Ministre des affaires
étrangères, qu’elle était prête à
étudier un tel prêt. En fait, on voit
bien que ceci est une manière « douce »
de sortir de l’Euro. Si cette nouvelle
monnaie est stable, elle va rapidement
s’imposer dans la circulation monétaire
interne face à l’Euro tout en
connaissant une dépréciation de 20% à
30%. Cette dépréciation devrait aboutir
à une balance commerciale fortement
excédentaire dans un délai de 6 mois à
un an, garantissant les conditions de
remboursement du prêt. De fait, les
conditions d’une stabilité à moyen terme
de la nouvelle monnaie grecque
apparaissent comme bonnes. Ce fond de
stabilisation pourrait bien être fourni
par la Russie. Cet excédent commercial
pourrait d’ailleurs être aussi accru par
la levée des « contre-sanctions » prises
par la Russie contre les productions
agro-alimentaires des pays de l’UE, une
levée qui pourrait dans un premier temps
concerner la Grèce et la Hongrie. Par
ailleurs, la Grèce devra faire défaut
sur ses dettes libellées en Euro, ce qui
ne sera pas sans poser quelques
problèmes aux pays de l’Eurogroupe et à
la BCE.
Plus généralement, un conflit
irrémédiable entre la Grèce et les pays
de l’Eurogroupe aboutirait à ce que la
Grèce se tourne vers la Russie et la
Chine à la fois pour les investissements
(IDE) et pour les relations tant
politiques qu’économiques.
IV. Un
grand basculement
Une telle solution impliquerait un
basculement dont le sens dépasse de loin
le seul cas de la Grèce. Lors de la
préparation de son voyage à Moscou qui
doit avoir lieu le 8 avril, Alexis
Tsipras a donné le ton le 31 mars en
affirmant que les « sanctions contre la
Russie ne mènent nulle part.»[5].
Cette déclaration était un désaveu très
clair de la politique orientale de
Bruxelles, en particulier au sujet de
l’Ukraine. Voilà qui a de quoi inquiéter
la Commission européenne. Athènes
pourrait alors se décider à défendre les
positions de la Russie au sein de l’UE,
et ce en particulier si l’UE se montrait
agressive avec la Grèce. Il n’est
nullement de l’intérêt de la Grèce de
quitter l’UE. Le gouvernement grec
serait un bien meilleur allié de Moscou
s’il restait membre de l’UE, tout en
contestant systématiquement, et en les
paralysant, toutes les décisions. Or, si
l’on peut en théorie expulser un pays de
l’UE, il faut pour cela obtenir
l’unanimité des autres membres. Il est
clair qu’il y aura toujours un ou deux
autres pays qui refuseront de voter
cette expulsion, ne serait-ce qu’en
raison de la crainte qu’ils pourraient
avoir d’être les prochains sur la liste
des expulsés.
Ce refus d’aller plus avant dans la
confrontation avec la Russie, refus qui
– il faut le savoir – est très largement
partagé en Grèce même par des forces
politiques qui ne sont pas au
gouvernement, pourrait d’ailleurs faire
sortir du bois d’autres pays qui
partagent en réalités ces positions :
Chypre, la Slovaquie ou la Hongrie, par
exemple. Mais, aujourd’hui, l’enjeu de
ce voyage est sans doute encore plus
grand. Il est clair que le conflit entre
la Zone Euro et la Grèce est inévitable,
et que ce conflit peut provoquer une
sortie de l’Euro de la part de la Grèce.
Le voyage à Moscou d’Alexis Tsipras,
mais aussi les relations étroites que
son gouvernement est en train d’établir
avec la Chine et plus généralement avec
les pays des BRICS, représente
potentiellement un moment historique.
Celui du reflux des institutions
européennes de l’UE au profit d’une
avancée, certes timide, certes prudente,
mais néanmoins réelle des puissances
émergentes, comme la Russie et la Chine,
dans le jeu européen. C’est pour cela
qu’il y a bien plus dans ce voyage que
ce que l’œil d’un observateur peut voir.
La crainte de ce grand basculement
doit aujourd’hui commencer à s’immiscer
dans les cerveaux quelque peu embrumés
des dirigeants européens. Quelles sont
alors leurs possibilités ? Ils peuvent
céder, tout ou partie, de ce que demande
Syriza. On l’a déjà dit, une telle
solution porterait en elle la
condamnation implicite des politiques
d’austérité. Il ne faudrait guère
attendre pour que d’autres pays, tels
l’Espagne et le Portugal, adorant ce
qu’hier ils avaient brulé, ne se
décident alors à embrasser les demandes
de la Grèce. Le risque est immense de
voir la politique établie par
l’Allemagne et au profit de l’Allemagne
voler alors par dessus les moulins. Le
gouvernement allemand en est conscient,
et c’est pourquoi il mène un « front de
la fermeté » sur ces points. Mais, à
tenir une position intransigeante avec
la Grèce, ces mêmes dirigeants prennent
le risque d’un éclatement de toute la
construction politique qu’ils ont
accomplie depuis plus de quinze ans. On
le voit, et ceci quelle que soit l’issue
de cette crise, c’est à la fin de la
construction européenne telle qu’elle
s’est faite depuis maintenant près de
vingt-cinq ans que nous sommes en train
d’assister. L’expression « grand
basculement » apparaît donc comme bien
appropriée. Reste à savoir comment les
gouvernants français s’adapteront à
cette nouvelle situation.
Notes
[1]
http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/la-grece-s-engage-a-rembourser-le-fmi_1668428.html
[2]
http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/la-bce-demande
banques-grecques-de-ne-plus-acheter-de-dette-d-athenes-463735.html
[3] Blanchard O. et D. Leigh, « Growth
Forecast Errors and Fiscal Multipliers »,
IMF Working Paper, n°13/1, janvier 2013.
[4] Sapir J., “Éléments d’une
histoire économique de l’URSS: quelques
questions sur la croissance”, in
Historiens et Géographes, n°351,
décembre 1995, pp.191-218. Idem, “La
guerre civile et l’économie de guerre,
origines du système soviétique”, in
Cahiers du Monde Russe, vol. 38,
n°1-2, 1997, pp. 9-28.
[5]
http://www.theguardian.com/world/2015/mar/31/alexis-tsipras-greece-russiarelations
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