Opinion
Les mondialistes adorent la carpe farcie
Israël Adam Shamir
Israël
Adam Shamir
Lundi 26 mars 2018
Nos grands-parents
se trouvaient face à un dilemne quand
ils avaient à décrire certaines parties
du corps en pleine activité physique.
Les « mots obscènes » sont restés tabou
au moins jusqu’à ce que D. H. Lawrence
brise l’interdit dans L’Amant de Lady
Chatterley, et le mot de quatre
lettres f*** n’est devenu imprimable que
tout récemment. Et pourtant, voilà que
nous avons de nouveaux mots interdits,
ou des mots dont on ne peut se servir
qu’à ses risques et périls. Les « juifs », en
voilà un. Parler des juifs peut s’avérer
lourd de conséquences. Les juifs
n’aiment pas qu’on les pointe du doigt,
sauf si c’est en des termes extrêmement
flatteurs. Vous pouvez vous faire
expulser de facebook ou d’autres réseaux
sociaux pour avoir dit « les juifs ». Ou
bien perdre votre emploi. Déjà un siècle
plus tôt, c’était une démarche
dangereuse, cela pouvait provoquer un
ostracisme social. Si bien qu’on éprouve
un besoin permanent d’euphémismes.
-
Sémite est un premier euphémisme,
toujours en vigueur, depuis le XIX°
siècle, car nous le maintenons dans
l’imprécatoire « antisémitisme »
-
Le clergé préfère écrire « les
francs-maçons » plutôt que « les
juifs ».
-
« Khazar » est un terme populaire
sur les réseaux sociaux, grâce à
Arthur Koestler, auteur de La
Treizième Tribu. Il prétendait que
les juifs modernes descendaient des
Khazars turcs qui furent judaïsés au
XII° siècle.
-
Le surnom « ashkénaze » se
rapportait à l’origine aux juifs
d’Europe centrale ; les juifs
d’Europe orientale, originaires de
Lituanie et d’Ukraine, l’adoptèrent
avec joie malgré les objections des
juifs allemands. De nos jours c’est
juste un euphémisme pour juif, avec
un bonus supplémentaire : les juifs
orientaux qui ne sont pas très
haut-placés (ceux qui sont en dehors
des circuits de l’argent et du
commerce) s’associeront volontiers
aux dénonciations Ashkénazes.
-
« Sioniste » est un terme populaire
dont on abuse, comme dans
l’expression « les juifs sont très
bien, ceux que je n’aime pas, c’est
les sionistes ».
-
« Reptilien » ou « Illuminati » sont
les mots qu’on emploie quand tout le
reste tombe à l’eau.
-
Il y a un grand problème avec ces
termes. Ils prouvent clairement que
vous avez peur d’employer le mot en
« J ». Et les juifs savent comment
s’y prendre avec les gens qui ont
peur. Il suffit de marmonner « voilà
un affront antisémite », et le gars
s’effondre, dans un paroxysme de
déni. Il y a un second problème : ça
n’a guère de sens de qualifier les
juifs bolchéviques de sionistes.
Les juifs eux-mêmes
ont proposé quelques euphémismes de leur
cru : « hébreux » ou « israélites » ont
été leurs termes préférés, mais ils
n’ont pas creusé de sillon profond dans
le monde anglophone. Cependant,
« hébreux » devint la désignation
officielle des juifs en Russie ; tandis
que le sobriquet juif était devenu hors
la loi, quoique survivant en Pologne et
en Ukraine.
Maintenant les US
ont fabriqué un nouveau mot :
« globalistes » [« mondialistes", plus
fréquent en français]. Le Huffngton
Post a qualifié le touit de Donald
Trump sur la démission du « globaliste
Gary Cohen » d’antisémite. Ce qui prouve
bien qu’un « globaliste » (mondialiste )
n’est guère qu’un juif. Par exemple, les
mondialistes adorent la carpe farcie.
Le néologisme a
bien plu à Ann Coulter, et elle a
diverti ses nombreux lecteurs avec ses
touits ; Paul Newman n’est qu’un
« demi-mondialiste », « Combien de
mondialistes ont joué un rôle dans le
combat contre le harcèlement mâle »,
« Israël, dernier refuge des
mondialistes ». Ces touits ont donné
lieu à des milliers de « like » et de
reprises, et ont provoqué une
condamnation rageuse des …
mondialistes.
Mahmoud Abbas, le
président de la Palestine, a créé un
euphémisme accidentellement. Il a
qualifié l’ambassadeur US en Israël de
“fils de pute” (son of a bitch).
Et son Excellence le très honorable
ambassadeur David Friedman a dit que
c’était une insulte antisémite.
A propos, la
création d’euphémismes est une façon
très juive de manier les tabous. Pour
commencer, les juifs ont banni le nom de
Dieu, יהוה, puis son substitut, et le
substitut du substitut, et le substitut
du substitut du substitut. De nos jours,
les juifs religieux se réfèrent à Dieu
en l’écrivant en italique, de façon
oblique.
L’ensemble du
politiquement correct (PC) est une
extrapolation de cette attitude juive
rejaillissant sur d’autres groupes. Dans
la culture PC, le mot « nègre » a été
déplacé par « Noir », puis par « noir »
sans majuscule, et enfin « Afro -
Américain » [suivi par
Africain-Américain]. De sorte que le PC
a créé une nouvelle barrière autour de
l’interdit.
L’idée de barrière
préventive est un autre concept juif. Un
juif n’a pas le droit de cueillir des
fruits le jour du sabbat. Parfait ; en
conséquence, les juifs ont créé une
barrière autour de cet interdit,
interdisant de grimper aux branches d’un
pommier le samedi (shabbat).
L’idée étant que si vous grimpez sur un
pommier, vous pourriez être tenté de
cueillir une pomme. Puis une nouvelle
barrière interdit de grimper à aucun
arbre le jour du sabbat. Autrement, vous
allez vous habituer à grimper dans un
sapin le jour du sabbat, et un beau
jour, vous grimperez sur un pommier.
Le PC est une
barrière supplémentaire. Si aujourd’hui
vous parlez d’une personne « noire »,
demain vous risquez d’être tenté de
parler de « juifs ». Et si vous vous
référez à des personnes juives,
peut-être que vous le ferez en des
termes peu flatteurs ? Le concept de
micro-insultes et de micro-agressions
complète la barrière.
Et nous voici face
à une barrière toute neuve: une
référence aux banquiers, aux prêteurs et
même aux mondialistes est désormais
interdite, comme on le voit dans le cas
de George Soros. Les Hongrois parlaient
de lui en termes de banquier mondialiste
et le monde juif s’est précipité pour le
dédendre. Non qu’il soit très aimé par
ses pairs juifs, ce n’est pas le cas,
mais il faut absolument qu’ils colmatent
la brèche dans la barrière. Vous avez
compris la logique ; aujourd’hui vous
qualifiez Soros de mondialiste et
demain… vous allez appeler juif un juif.
C’est ce que vient
de faire le président Poutine. Dans un
entretien avec Megyn Kelly, il a répondu
à sa question sur les treize juifs
signalés par le procureur Mueller pour
leur supposée interférence dans les
élections US : « ils ne représentent pas
les intérêts de l’Etat russe. Peut-être
que ce ne sont pas des Russes, mais des
Ukrainiens, des Tatars, des Juifs avec
la citoyenneté russe. Vous devriez
vérifier ».
Il a été férocement
attaqué. L’organisation juive dirigeante
ADL a mentionné les Protocoles des
Sages de Sion, c’est leur réponse
standard chaque fois qu’un juif est
mentionné, et ont ajouté : « et
n’essayez pas d’accuser les juifs
d’interférence dans les élections
américaines ! »
C’est
particulièrement piquant, car s’il y a
bien un pays étranger qui interfère
activement dans la politique et les
élections US, c’est avant tout autre
l’Etat juif et ses acolytes. Les amis
américains d’Israël, Sheldon Adelson et
Jeff Katzenberg, sont les plus gros
donateurs ; de façon générale, les juifs
dépensent plus d’argent pour les
élections présidentielles aux US que
pour aider les juifs nécessiteux. Les
diplomates israéliens interfèrent
activement dans les élections
américaines à tous les niveaux, comme
l’écrit le site juif
Mondoweiss. Mais vous ne
pouvez dire cela que dans des
publications marginales prêts à être
rayées de Google et de Twitter.
Et en Israël,
l’énergique jeune MK Xenia Svetlova
(membre de la Knesset au titre de
l’Union sioniste) a accusé Poutine
d’antisémitisme et a appelé Netanyahou à
protéger les juifs. Cela n’a rien de
personnel, car Xenia a grandi à Moscou,
a travaillé pour des chaînes de TV
russes, a même aimé la Russie, mais
quand elle est entrée en politique, il a
bien fallu qu’elle prouve qu’elle
n’était pas un pion de Poutine. Et elle
appelle à une intervention israélienne
en Syrie contre Assad et contre Poutine,
et pour la condamnation de
l’antisémitisme de Poutine.
Les Tatars et les
Ukrainiens n’ont pas été vexés par les
paroles de Poutine. Les juifs russes en
Russie ont également laissé dire. Pour
une bonne raison ; le tabou sur le mot
« juif » n’est pas universel, il
n’existe pas en Russie. La Russie est la
terre de bien des ethnicités
autochtones, environ 150, depuis la
Yakoutie jusqu’à Morva, et les gens
parlent les uns des autres sans effroi.
Les Juifs en
Russie sont juste une ethnie, ou nation,
parmi d’autres. « Les Russes », ce sont
ceux qui sont ethniquement russes, la
nation la plus nombreuse dans la
Fédération russe, et non pas « les
citoyens de la Russie », comme vous
pourriez le croire.
Cette attitude peut
étonner un Américain ou un Français.
Mais elle n’est pas complètement
inconnue en Europe, où les Wallons et
les Famands peuplent la Belgique, tandis
que Basques et Catalans vivent en
Espagne. Cela n’empêche pas un Français
de Bretagne ou de Provence d’être avant
tout un Français, et un Breton ou un
Provençal en second lieu. Aux US, la
notion d’appartenance ethnique est
propre aux immigrants récents, Grecs ou
Polonais ; les Américains ont la race et
la religion comme facteurs constituants
de l’identité.
En Russie,
l’identité ethnique s’était renforcée
depuis le temps de Staline: elle était
enregistrée sur les cartes d’identité.
Je me l’explique par ses perceptions
personnelles : en tant que natif de
Géorgie, pays de la Transcaucasie,
Staline avait grandi dans la tradition
locale de la conscience ethnique. Pour
les Russes proprement dits, cette
identité ethnique n’a pas grande
importance. Ils la connaissent, mais
n’en tiennent pas grand compte. Voilà
pourquoi en Russie moderne, l’ethnie ne
figure plus sur les pièces d’identité.
Bien entendu,
quand Megyn Kelly mentionne les “Russes”
incriminés par Mueller, elle voulait
dire “citoyens de Russie », et non pas
«“ethniquement Russes”. Moi-même, comme
la majorité des vieux émigrés je parle
des « Russes » pour les gens haitants en
Russie ou venant de Russie, ou même les
gens qui viennent de l’ancienne Union
soviétique. En Israël, chaque personne
dont les origines se trouvent dans le
périmètre de l’URSS sont qualifiés de
Russes, ce qui chagrine fort les juifs
russes. Ils voudraient qu’on les appelle
Juifs en Israël et Russes en Russie,
mais hélas, c’est juste le contraire, on
les appelle Juifs en Russie et Russes en
Israël.
Les nationalistes
ethniquement russes auxquels s’adresse
mon collègue Anatoly Karlin voudraient
garder l’ethnonyme « russes » pour eux
seuls, mais ils ne sont pas dangereux,
vous pouvez vous asseoir sur leurs
lamentations, ce ne sont pas des
mondialistes pour vous.
Maintenant, pour la
première fois dans l’histoire, les
Russes se font entraîner à s’en tenir à
l’usage américain du terme. C’est
Facebook qui fait le travail, en tant
que plateforme dont des millions de
Russes se servent. Facebook ne se borne
pas à ouvrir la Russie au business
américain et à lui voler ses données,
mais est un formidable outil pour faire
rentrer le politiquement correct dans la
tête des Russes. Chaque fois que vous
faites allusion aux noirs, aux juifs ou
même aux Ukrainiens, vous risquez de
vous retrouver exclu pour une semaine ou
un mois.
Aussi étrangère que
soit cette attitude aux Russes, elle
peut leur être inculquée, comme à nous
tous. Ces petites punitions amènent
petit à petit l’hégémonie juive en
Russie. Elles ne servent pas seulement à
protéger les juifs ou les noirs de
micro-insultes, car bannir des mots
produit un puissant effet mental. Toute
personne qui vous dit ce qui peut ou ne
pas être licite agit en tant
qu'autorité. Cette façon de soumettre
les gens à votre commandement s’appelle
la programmation neurolinguistique (PNL)
et la CIA est à l’avant-garde de la
magie noire par les mots.
Les Israéliens et
les juifs en général ne respectent pas
ces tabous. Il est parfaitement normal
pour Israéliens et juifs de parler « des
juifs », ou pire. Feu MK Ze’evi,
ministre de droite et populaire,
appelait Martin Indyk, l’ambassadeur US
en Israël « le gamin juif » (יהודון);
l’assistant de Netanyahou évoquait un
autre ambassadeur US dans les mêmes
termes. Les Israéliens parlent librement
des noirs, et les déportent aussi en
tant que tels. Ils ne se privent pas
d’interdire aux non-juifs de louer des
appartements, ouvertement. Ce mépris du
tabou donne aux juifs un pouvoir
supplémentaire dans leurs rapports avec
les gentils, comme l’indifférence à la
Matrix donnait des pouvoirs surnaturels
à Néo.
Les Palestiniens
aussi s’assoient sur le tabou. Ils
n’hésitent pas à crier: "Vlà les juifs!"
quand les soldats israéliens foncent sur
leurs villages dans leurs jeeps. Les
Américains d’origine palestinienne
respectent l'interdit, quant à eux,
strictement, ils ne murmurent jamais le
mot défendu en J (à moins de vouloir
dire quelque chose de sympa sur un ami
juif); autrement, ils parlent de
sionistes. Voilà pourquoi les
Palestiniens de Palestine sont libres,
et les Palestiniens aux US ne le sont
pas, comme tous les Américains.
Il faudrait le
briser, ce tabou sur le mot "juif". Tant
que ce ne sera pas fait, les juifs
continueront à dominer le discours et la
société US, les Palestiniens
souffriront, les banquiers
engraisseront, l’immigration légale et
illégale continuera imperturbablement.
Dire "les juifs" aura un effet
libérateur, comme de prononcer le nom de
Rumpelstiltskin [le Nain
Tracassin du conte de Grimm, qui ne
supporte pas qu’on dise son nom]. Et
c’est bien plus court.
Israel Shamir
can be reached at adam@israelshamir.net
This article was
first published at The
Unz Review.
Traduction : Maria
Poumier
Le sommaire d'Israël Shamir
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