Analyse
L'Amérique bascule dans la folie russe
Israel Adam Shamir
Israel
Adam Shamir
Samedi 24 octobre 2020
Les Russes sont
stupéfaits par les vagues de folie qui
déferlent sur les États-Unis. Les
récentes émeutes, les pillages, la
destruction de monuments commémoratifs,
le match électoral féroce et les rumeurs
de guerre civile imminente ne
correspondent pas à l'image que les
Russes se font des États-Unis. Un pays
d'Amérique latine, disons la Colombie ou
le Guatemala, peut-être, mais pas les
États-Unis. Le pays qu'ils admiraient
tant n'est plus, disent-ils. Et ils le
regrettent au lieu de jubiler, comme on
aurait pu s'y attendre. Loin de ressentir
de l'hostilité, pendant de nombreuses
années (au moins depuis le début des
années 60), les Russes ont considéré les
États-Unis comme un modèle à suivre.
Nikita Khrouchtchev, le puissant
dirigeant (1953-1964) qui a abandonné
Staline et retiré ses restes du mausolée
de la Place Rouge, était fasciné par les
États-Unis. Il importait du maïs
américain et considérait cet aliment de
base américain comme la clé de la
prospérité soviétique. C'est à cette
époque que la Russie a découvert le
jazz. Les jeunes les plus brillants de
la Russie se sont mis au diapason de la
mode américaine, comme le rappelle la
pièce de l'époque
Stilyagi (The Hipsters)
de 2008. Sous le "socialisme mature" de
Brejnev, cette fascination pour les
choses américaines est devenue plus
sédentaire, mais elle est restée un
élément important de la contre-culture
et a permis la capitulation rapide de
l'Union soviétique face aux États-Unis à
l'époque de Gorbatchev. L'amour de
l'Amérique est resté une marque de
fabrique des élites russes, mais il a
maintenant été supplanté par la
perplexité. Ils ne peuvent pas
comprendre pourquoi cette grande
civilisation se suicide ; mais de fait,
qui le pourrait ?
Les Russes
perçoivent les États-Unis comme une
société dynamique et ordonnée, faisant
une large place l'individualisme, semant
généreusement sa culture pop et ne
formulant aucune revendication
idéologique. Cette dernière
qualité était si attirante pour les
Russes qu'ils l'ont inscrite dans leur
nouvelle constitution post-soviétique.
L'article 13 stipule que "la pluralité
idéologique est reconnue dans la
Fédération de Russie. Aucune idéologie
ne peut être instituée comme une
idéologie d'État ou obligatoire". Si les
Russes y sont si attachés, c'est parce
que, même si leur propre idéologie
dominante s'est désintégrée et s'est
effondrée, ils se sont sentis obligés de
continuer à lui rendre hommage pendant
de longues décennies. Lors de la
rédaction d'une thèse, d'un article
scientifique ou polémique, l'auteur
devait citer Marx, Lénine et un document
plus récent du Parti, afin de souligner
la continuité de ses propres idées avec
celles des fondateurs. Ils n'y croyaient
pas, mais ils le répétaient par réflexe,
par cœur, parce que c'est ce qu'on
attendait d'eux. L'abandon de ces
devoirs idéologiques a eu un effet
profondément libérateur sur le peuple,
et ils ont naturellement pensé que
suivre toutes les coutumes américaines
les conduirait à la prospérité et à la
liberté américaines.
Même à cette
époque, la nouvelle orthodoxie se
formait déjà aux États-Unis, mais il
fallut quelques années pour que la
conscience de ce changement s'infiltre
dans les esprits russes. En 2010, les
Russes étaient tellement libérés des
limites idéologiques que les Occidentaux
ne pouvaient même plus en saisir les
potentialités choquantes. Les Russes
étaient devenus, et le sont restés
jusqu'à une date très récente,
politiquement incorrects au plus haut
degré.
À l'époque, il
était parfaitement acceptable de rédiger
une annonce pour un appartement à louer
du genre "Russes ethniques exclusivement
; natifs d'Asie centrale et du Caucase
s'abstenir". Les offres d'emploi
précisaient le sexe, l'âge et la taille
du candidat souhaité, comme celle-ci:
"On recherche une secrétaire âgée de 21
à 33 ans et mesurant plus de 173 cm,
pour cabinet d'avocats". Un philosophe
pourrait présenter des arguments en
faveur de l'esclavage. Le meurtre de
masse et le nettoyage ethnique n'étaient
pas inenvisageables. Les Africains
peuvent être décrits comme des "singes",
tandis que les Arméniens et les
Géorgiens sont des "boules de graisse".
À l'époque soviétique, politiquement
correcte, de telles marques d'affection
étaient totalement inacceptables, mais
avec la chute de l'ancienne idéologie,
tout est devenu permis.
Les termes mêmes de
"gauche" et de "droite" ont une
signification totalement différente en
Russie et aux États-Unis. En Russie, la
gauche pousse à la nationalisation, à
l'expropriation des grandes entreprises
et des ressources naturelles, à
l'autonomisation des travailleurs et à
l'amélioration du niveau de vie de la
classe ouvrière. Son slogan pratique est
"Inverser la privatisation d'Eltsine,
restaurer les Soviets". La gauche
américaine avait des idées similaires
jusqu'à ce qu'elle soit transformée par
le marxisme culturel en un culte
minoritaire pour les hipsters et qu'elle
tranche ses liens avec les travailleurs.
La gauche russe est représentée par le
Parti communiste (CPRF), le plus grand
parti d'opposition au Parlement, et par
quelques partis communistes plus petits.
Alors que la gauche américaine est
dirigée par des Juifs, des féministes,
des homosexuels, certains "People of
Colour" de pacotille, et qu'elle lutte
contre la discrimination fondée sur le
sexe et la race, la gauche russe est
essentiellement ethno-russe et lutte
pour une redistribution massive des
richesses et la restitution du pouvoir
des oligarques au peuple
Ce n'est qu'au
cours des dix dernières années que les
Russes ont pris conscience de la
nouvelle idéologie en vigueur aux
États-Unis. Les exigences de la version
américaine du politiquement correct
étaient trop extravagantes pour eux. Le
"wokisme"[1]
est inconnu en Russie, à l'exception de
petites poches de gens branchés de
Moscou qui sont aussi étrangers et
étranges pour le Russe moyen que les
Précieuses ridicules de Molière pour ses
contemporains. Les hipsters russes
attirent plus le ridicule et la dérision
que la peur et la haine.
Cependant, une
personne modérément woke
("éveillée") n'avait rien à reprocher à
la Russie.
Le féminisme
traditionnel n'y a jamais été un
problème : les Soviétiques pratiquaient
l'égalité entre les hommes et les
femmes. Les femmes ont pu voter dès les
premiers jours de la révolution. Il y
avait des femmes ambassadeurs et
ministres, et des femmes cheminots
aussi. Les femmes cadres et PDG
n'étaient pas rares, comme vous pouvez
le voir dans ce film populaire
Moscou ne croit pas aux larmes.
Les femmes russes travaillaient tout
aussi dur que les hommes, comme le
montre
Les filles. Les femmes
russes enviaient autrefois le style de
vie des ménagères américaines des années
50 qui ne travaillaient pas et
s'occupaient plutôt de la maison et de
la famille, mais ce luxe a vite disparu
en Occident aussi.
Personne ne s'est
battu sur la question de l'avortement :
La Russie est très libérale de ce point
de vue, et l'a été pendant de nombreuses
années, au moins depuis 1956. Avant
l'avènement de la planification
familiale, les avortements étaient
extrêmement fréquents ; aujourd'hui, ils
le sont moins, mais ils sont légaux et
couverts par la médecine sociale.
Les Juifs ne
posaient pas non plus de problème, car
la majorité des Juifs russes avaient
déjà émigré en Israël ou en Amérique,
tandis que ceux qui restaient en Russie
étaient les enfants assimilés de
mariages mixtes. Après cela, le lobby
juif russe a disparu (s'il a jamais
vraiment existé). Les Juifs étaient
égaux mais pas dominants. Les Russes
n'étaient pas endoctrinés dans le dogme
de l'Holocauste, ce n'était donc pas un
problème non plus.
Il n'y avait pas de
tensions raciales ; la Russie comptait
très peu de Noirs, et ils étaient
extrêmement bien traités. Il y a une
histoire célèbre, celle
d'Abraham Hannibal, un Africain
importé par le tsar innovateur Peter I ,
qui a fait une belle carrière, a épousé
la fille d'un noble, et dont l'arrière
petit-fils est devenu le grand poète
russe Pouchkine. Il y avait des esclaves
en Russie, mais ils étaient blancs. Les
serfs russes ont été intégrés au reste
du peuple russe après leur libération en
1861. Anton Tchekhov, le dramaturge,
était le petit-fils d'un serf. Les
personnes d'ethnies différentes n'ont
pas été discriminées historiquement. Les
Tatars et les nobles géorgiens,
ukrainiens et polonais étaient acceptés
à égalité à la Cour des tsars, et plus
tard leurs représentants ont siégé au
Parlement soviétique. Ainsi, alors que
les Russes ne parvenaient pas à
comprendre le problème racial en
Amérique, ils ont toujours pu se
féliciter d'être des progressistes de
pointe.
Le "wokisme"
américain est mondialiste et vise à
saper et à supplanter les cultures
traditionnelles. Pourtant, il semblait
s'agir au départ d'une déclaration de
mode innocente. La Russie a commencé à
s'habituer aux nouvelles normes en folie
comme aux autres gadgets de la McCulture
américaine.
La première épreuve
de force a eu lieu à l'occasion de la
gay pride. L'homosexualité ne fait
pas partie de la culture russe, car les
relations sexuelles normales entre
garçons et filles n'étaient pas
fortement limitées. Il y a moins
d'hommes que de femmes en âge de
procréer et un homme peut généralement
trouver une épouse. Les relations
homosexuelles étaient pratiquées dans
les prisons, et non dans les écoles. La
promotion insistante de l'homosexualité
à l'étranger, avec ses défilés de gays,
ses mariages et ses adoptions pour gays,
a apporté la première grande note
discordante dans ce qui était autrefois
l'harmonie idéologique entre la Russie
et les États-Unis. La première querelle
entre la Russie de Poutine et les
États-Unis a éclaté sur ce terrain. En
Russie, les homosexuels sont tolérés,
ils ne sont pas discriminés, mais ils ne
sont pas non plus encensés ; tandis que
le nouveau discours à la sauce "woke"
exige la glorification de
l'homosexualité et n'acceptera rien de
moins. Le refus catégorique de Poutine
d'accéder à cette demande lui a valu de
nombreux points de faveur dans l'opinion
publique russe, et a amorcé le
basculement de la Russie vers
l'indépendance idéologique.
Plus les Américains
insistaient sur une question, moins les
Russes voulaient y adhérer. Une
tentative d'importation de #MeToo en
Russie a été totalement infructueuse.
L'idée générale de harcèlement ne fait
pas recette en Russie. Il n'y a pas eu
de chasse aux sorcières comme avec
Weinstein, pas de procès spectacle pour
divertir les masses. La campagne contre
les hommes n'a même pas été enregistrée
dans la conscience russe. Les hommes
russes sont toujours les rois de leurs
femmes, et les femmes russes sont
censées faire la cuisine, le ménage et
s'occuper des enfants en plus de leur
travail à plein temps. Les hommes sont
censés payer les factures dans les cafés
et ouvrir les portes aux femmes. Les
hommes russes n'ont pas honte mais sont
fiers de leur virilité, et le terme
anglais "toxic masculinity" n'a pas
d'équivalent en russe.
Au fil du temps, la
manie américaine du wokisme a atteint de
nouveaux sommets. L'évacuation de la
culture et la destruction des monuments
aux grandes personnalités historiques
rappellent quelque chose de familier aux
Russes. Il semble que la Russie et les
États-Unis aient évolué dans des
directions opposées, car la folie
furieuse que les Américains embrassent
aujourd'hui est du même tonneau que
celle que les Russes avaient embrassée
puis rejetée il y a cent ans. Après la
grande révolution de 1917, les Russes
ont également dégradé et remisé de
nombreux monuments commémoratifs de leur
passé historique, mais ces attaques
contre l'histoire n'ont pas duré
longtemps, et les monuments ont été
restaurés pour retrouver leur gloire
d'antan. De plus, les Russes
post-soviétiques ont continué à ériger
de nouveaux monuments en l'honneur ds
personnalités qui avaient été
déshonorées et vaincues. Tandis que les
"éveillés" américains détruisaient les
monuments aux généraux de la guerre de
Sécession qui avaient combattu dans le
camp des perdants, les Russes érigeaient
des monuments à la mémoire de l'amiral
Kolchak (qui avait combattu les Rouges
et avait été vaincu et exécuté par eux)
et à celle du général
Mannerheim (qui avait combattu les
Rouges pendant la guerre civile
finlandaise et les Russes pendant la
Seconde Guerre mondiale, mais avait
sagement fait la paix avec Staline). Des
statues de tsars et de dirigeants
communistes embellissent les places et
les jardins des villes russes.
La
chasse aux sorcières menée contre J.K.
Rowling par le lobby Trans fait écho
à des histoires similaires concernant
des écrivains russes qui avaient été
"démasqués" et qui sont "tombés en
disgrâce" dans les années 20 à 30, mais
pour des raisons différentes. Si vous
lisez Le Maître et Marguerite, le
roman de Michael Boulgakov, vous
rencontrerez le critique d'art,
Latunsky, qui traquait l'écrivain
politiquement incorrect. ProletCult et
NaPostu sont les noms de certains des
mouvements "woke" russes de l'époque, et
de nombreux écrivains russes ont eu à
souffrir de leurs exigences étouffantes.
Les universités
américaines ont été le champ de bataille
de la guerre des cultures entre
"éveillés" et portés aux "dérapages", où
le camp des vaincus a été défenestré ou
du moins forcé à partir. Les Russes ont
également traversé cette étape, il y a
70 ans, lorsque Lysenko et Vavilov ont
résolu leurs différends en faisant appel
à Staline. Aujourd'hui, les Russes ne
font plus campagne contre des
scientifiques politiquement incorrects.
Un scientifique russe peut dire et
écrire ce qu'il veut. Il ne perdra pas
son prix Nobel comme
James Watson [accusé de racisme].
Aucun scientifique russe ne sera
qualifié de "discrédité", ou de
"conspirationniste", comme le professeur
Judy Mikovitz [auteure de la vidéo
virale
Plandemic, éliminée par youtube],
encore que les Russes reconnaissent dans
ces termes des relents caractéristiques
de leur passé lointain.
Les Russes se
disputent maintenant sur la question de
savoir à quelle période de l'histoire
russe correspond le stade de l'Amérique
d'aujourd'hui.
Les émeutes et les
problèmes raciaux correspondent à la
dernière période soviétique de la
Perestroïka, les années 1988-1990. Après
quoi il y a eu des émeutes au
Tadjikistan, en Ouzbékistan, en Géorgie.
Les Arméniens se sont révoltés au
Karabagh et les Azéris à Bakou et à
Soumgaït. Il y a eu des émeutes dans les
pays baltes, et les forces de sécurité
ont hésité à intervenir.
La tentative
actuelle de réécriture de l'histoire
américaine par des universitaires
"décoloniaux" ressemble aux campagnes de
1986-1990 visant à réécrire complètement
l'histoire russe. L'Empire tsariste
était alors présenté comme le sommet du
développement, tandis que Staline était
sali comme le destructeur de la culture
russe.
L'âge avancé des
candidats américains à la présidence
fait penser à la période 1984-1986 de la
Russie, où trois dirigeants soviétiques
d'âge avancé sont morts en l'espace de
trois ans. Ce défilé de dirigeants
retraités s'est terminé par l'élection
de Gorbatchev qui était relativement
jeune et capable de parler sans
prompteur. Les Russes comparent Joe
Biden à leur Tchernenko (76 ans) qui a
dirigé la Russie en 1984-1985.
Dans son
nouveau roman L'art du toucher
léger, le spirituel Viktor Pelevin
suggère une autre date :
"L'Amérique moderne
est une Union soviétique de style
Brejnev vers 1979, avec les LGBT à la
place du Komsomol, les grandes
multinationales à la place du Parti
communiste, la répression sexuelle à la
place de l'expression sexuelle, et
l'aube du socialisme à la place de la
mort du socialisme. Il y a cependant une
différence. On a pu échapper à la Russie
soviétique, mais on ne peut pas échapper
à l'Amérique (dans la mesure où son
influence est mondiale). En Russie
soviétique, on pouvait écouter la Voix
de l'Amérique, et il n'y a plus rien
d'équivalent maintenant. Seulement trois
Pravdas légèrement différentes et un
Brejnev immortel et multiface, qui se
bat farouchement avec lui-même pour le
droit de sucer Bibi Nétanyahou".
Le populaire
blogueur Dimitri Olshanski n'est pas
d'accord. Pour lui, l'Amérique est comme
la Russie des années 30. Il passe en
revue les films américains récents :
" Biopic de l'icône
féministe Gloria Steinem... Deux femmes
au début ne s'entendent pas, puis elles
deviennent amies, puis elles atteignent
un fusionnement... Bassam Tariq raconte
l'histoire d'un rappeur pakistanais
terrassé par une maladie héréditaire...
les conséquences d'une catastrophe
environnementale causée par la pollution
industrielle des eaux locales par le
mercure. Féminisme - Lesbianisme -
Greenpeace - Migrants pakistanais", etc.
Ce n'est pas comme la Russie de Brejnev,
où les artistes savaient tromper la
censure et faire passer des sujets
interdits ; c'est la Russie des années
30, où avec une férocité croissante, le
malheureux spectateur se sentait
terrassé à répétition par les images de
fonderie d'acier, de mains d'ouvriers,
d'objectifs à atteindre dans le cadre du
plan".
Olshanski conclut
par un appel à voter pour Trump, car "il
est le seul homme d'État capable de
bloquer le matriarcat, les trente-huit
sexes, le langage canin des "éléments
déclencheurs" et les privilèges, et les
hyper-post-modernistes qui jettent
par-dessus bord Shakespeare et Churchill
".
"Jeter Pouchkine du
bateau à vapeur de la modernité", tel
était le slogan des wokes russes
en 1912...
Apparemment, donc,
certaines hystéries américaines
rappellent à la Russie les années 1912,
1920, 1935, 1970 et 1980. Si on met tout
cela dans le même sac, cela prouve que
la Russie et les États-Unis ont beaucoup
appris l'un de l'autre, et pas toujours
le meilleur. Mais c'est tout simplement
humain : nous adoptons souvent les
mauvaises habitudes de nos amis, et nous
gardons ces habitudes même après nous
être perdus de vue.
Joindre l'auteur:
adam@israelshamir.net
Source:
https://www.unz.com/ishamir/america-repeats-russian-follies/
Traduction et
précisions: Maria Poumier
[1] Le terme est apparu en 2010.
Depuis la mort de George Floyd, ils
sont, en effet, de plus en plus nombreux
à être "woke", autrement dit éveillés,
conscients des injustices et de
l'oppression que vivent les minorités,
avec la volonté d'agir. Salué, le "woke"
est aussi critiqué par certains,
notamment Donald Trump et ses partisans,
comme le sommet du politiquement
correct, un courant de pensée extrémiste
et liberticide.
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