PCN-AMKP
Elections municipales dans
la nouvelle Turquie ottomane
Inanç Kutlu
Mardi 1er avril 2014
Inanç KUTLU avec PCN-SPO / 2013 04 01 /
http://www.facebook.com/PCN.AMKP
Les turcs sont allés voter ce 30 mars
pour un scrutin municipal qui aura servi
de test au Premier ministre Erdogan et
son Parti de la Justice et du
Développement (AKP).
Au pouvoir depuis 12 ans. Les islamistes
turcs n'ont plus rien à craindre de
l'opposition laïque affaiblie par
l'opération "Ergenekon" qui dure depuis
quelques années et qui aura permis
l'emprisonnement de tous les personnages
clés de l'opposition kémaliste.
LA CORRUPTION ISLAMISTE DERRIERE LA
REVENDICATION DE LA VERTU MUSULMANE
L'inculpation en décembre de dizaines de
proches du régime - dont des patrons ,
élus et hauts fonctionnaires –, ainsi
que l'exigence de l'opposition
concernant la démission immédiate du
Premier Ministre suite à la diffusion
sur internet d'une série de
conversations téléphoniques piratées, ne
font également pas peur à un
gouvernement aussi bien soutenu par
l'Occident - malgré toutes ses dérives
anti-démocratiques - que par le patronat
turc pour son ultra-libéralisme.
En Février 2013, un premier extrait
sonore était révélé sur internet dans
lequel on pouvait reconnaître une
discussion téléphonique entre Erdogan et
son fils Bilal. Le 17 Décembre 2013, une
vaste opération judiciaire était lancée
à l'encontre de plusieurs de leurs
proches. Le Premier Ministre demandait à
son fils de "tout faire disparaître",
évoquant évidemment des sommes d'argent
soustirées des caisses de l'Etat et de
commissions illégales venant de grands
patrons. Tout cela dissimulé au domicile
familial et chez un oncle.
D'autres publications, dont l'une où la
fille de Erdogan, Sümeyye, négocie la
longueur d'une piscine acquise
frauduleusement, une autre où Bilal
parle de pots-de-vin versés par le biais
d'une fondation écran placé sous
contrôle, et encore une autre où le
Premier Ministre discute directement
avec un homme d'affaires pour manipuler
un appel d'offres portant sur la
construction de navires militaires, sont
autant de scandales qui dissimulent très
mal le conflit entre la confrérie
religieuse Gülen et l(AKP.
LA RUPTURE ENTRE L’AKP ET LA CONFRERIE
GÜLEN
L'alliance entre l’AKP et les réseaux
Gülen a été il y a 12 ans la clé pour
destituer le pouvoir républicain tenu
par les kémalistes depuis la révolution
de 1923. Le Premier Ministre dénonce un
"complot", comme il sait si bien le
faire depuis le début de la diffusion
des enregistrements. Il n'accuse pas
l'opposition de calomnies, mais son
ex-confrère Fetullah Gülen de
"trahison".
Les réseaux Gülen représentent la plus
grande force du pays par leur influence.
Fetullah Gülen vît aux Etats Unis et
contrôle en Turquie de puissants relais
politiques, médiatiques avec le journal
Zaman et la grande fédération patronale
Tuskon regroupant 55.000 entrepreneurs
turcs.
LE POUVOIR DE PLUS EN PLUS AUTORITAIRE
DU NOUVEAU SULTAN ERDOGAN
L'autoritarisme qui vire souvent à une
attitude dictatoriale d’Erdogan l'aura
poussé ce Mercredi 19 mars à exiger de
l'autorité
administrative des Télécoms
qu'elle bloque Twitter à 12 millions
d'abonnés. Une semaine après, c'est
Youtube qui était bloqué. Jusque là,
aucune intervention du gendarme
américain qui n'y voit rien de "très
grave"…
Sans oublier que la mort de Berkin Elvan,
symbole de la repression policière,
porte à sept le nombre de personnes
tuées lors des plus grandes
manifestations anti-islamistes en
Turquie.
Le 12 mars des centaines de milliers de
turcs ont manifester pour réclamer la
démission d'un Premier Ministre
considéré comme un assassin.
Les 52,7 millions d'électeurs turcs
inscrits ont fait le siège des urnes.
Après les premiers décomptes, l’AKP du
Premier Ministre Erdogan arrive en tête
avec des scorse de 44%à 48% des
suffrages. Mais on commence à parler de
fraudes.
Une chose est claire en Turquie. Ce qui
aurait pu être une opposition, c'est à
dire les partisans de la République
laïque et moderne, n'existe plus.
Erdogan, homme de main d'un Occident
silencieux face à toutes les injustices
subies par le peuple turc, est et
restera à la tête du gouvernement tant
qu'il répondra aux exigences du
Pentagone d'un point de vue géopolitique
et aussi d'un patronat avide de toujours
plus de profit.
Même l'opposition entre l’AKP et la
confrérie Gülen ne représente qu'une
querelle entre frères ennemis.
La République Turque n'est plus qu'une
zone économique où l'ultra-libéralisme
règne et où l'Islam est un moyen de
contrôler le peuple et que l'Occident
capitaliste applaudi...
Inanç KUTLU
Secrétaire-général adjoint du PCN
En charge du PCN-AMKP
Avrupa Milliyet Komunotarist Partisi /
Réseau turcophone du PCN
http://www.facebook.com/PCN.AMKP
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