Opinion
Valls célèbre la fête nationale d’Israël
Hicham Hamza
Photo:
D.R.
Mercredi 14 mai 2014
INFO PANAMZA. Du jamais vu
sous la Vème République: le Premier
ministre français a participé à la fête
nationale organisée par l'ambassade
israélienne. La preuve en images.
De nombreuses
personnalités ont tenu à
être présentes aux festivités de Yom
Haatsmaouth organisées hier à Paris
par l’ambassade d’Israël en France.
Le 1er ministre
Valls, invité d’honneur. Il faut
noter la présence
exceptionnelle du 1er
ministre Manuel Valls qui a
tenu à s’exprimer et saluer avec
chaleur l’amitié franco-israélienne,
à l’occasion du 65ème anniversaire
des relations diplomatiques
franco-israéliennes.
Avant d’étreindre chaleureusement
l’ambassadeur d’Israël en France,
Yossi Gal, le 1er
ministre français a tenu à rappeler
l’attachement de la France à une
solution négociée sur la base de
deux Etats pour deux peuples.
Il faut désormais se rendre sur
le blog du service de presse de
l'ambassade d'Israël pour apprendre que
Manuel Valls a "chaleureusement
étreint" le représentant
ultra-droitier du régime de Tel Aviv.
Aucune image d'une telle effusion n'a
été diffusée par les chaînes françaises,
curieusement absentes de la cérémonie.
Mardi soir, au Pavillon Dauphine,
le gratin du personnel politique était
réuni pour célébrer le 66ème
anniversaire d'Israël et aucun média
hexagonal n'a couvert l'évènement.
Hormis le site israélien nationaliste
Arutz Sheva qui a fait état
de la soirée, seul
le Figaro a relayé l'info
basée sur une brève dépêche -laconique
et non contextualisée- de l'Agence
France-Presse. Son rédacteur a omis un
détail rapporté par le diplomate
israélien affecté au service de presse:
la présence du Premier ministre était
bien "exceptionnelle". Pour
cause: c'est la
première fois qu'un chef du
gouvernement français se joint ainsi à
une cérémonie qui, chaque année, réunit
d'ordinaire, au
même lieu ou à la
salle Wagram, les seconds couteaux
de la vie politique française.
Yossi Gal, ambassadeur
d'Israël, 13.05.2014, Paris
Photo: D.R.
Manuel Valls a tenu un discours
particulièrement amical envers un régime
"colonial" et
"ségrégationniste" pratiquant,
selon un ex-rapporteur spécial de l'ONU,
le "nettoyage ethnique". Le
prétexte? La fête nationale d'Israël
récemment
décrite ainsi par le journaliste
israélien
Michel Warschawski:
Je n’ai jamais aimé les
fêtes nationales, où qu’elles
soient. Les nations se sont
construites dans le sang et les
guerres, et ces commémorations ont
souvent une odeur de sang.
Quant à la fête nationale
Israël, que l’on appelle ici « Fête
de l’Indépendance », il va de soi
que je l’abhorre : elle célèbre la
possession de la population indigène
de Palestine et l’expulsion d’une
importante partie de celle-ci. Notre
indépendance, c’est leur Nakba, et
je ne supporte pas le discours,
toujours à la mode dans la gauche
israélienne, selon lequel il y
aurait « deux récits » symetriques
et qui ont chacun leur légitimité.
Ce qu’Israël célèbre
aujourd’hui, c’est la victoire –
pour l’instant en tout cas – d’une
entreprise coloniale, donc
criminelle, soutenue par la
communauté internationale dans le
contexte post-nazi.
Panamza vous propose
de découvrir par vous-même la teneur des
propos du Premier ministre.
Étrange rituel: il ne se passe
plus un mois sans que Manuel Valls ne
témoigne, d'une manière ou d'une autre,
de
l'intensité (révélée
par l'auteur de ces lignes
dès 2011) de son "lien éternel à
la communauté juive et à Israël".
Le 24 mars, cinq jours après avoir
affirmé que
"les juifs de France sont à
l'avant-garde de la République",
il participait à une soirée-spectacle,
à l'Opéra Bastille, de
lancement de "l'association
française et genevoise des amis de
l'Opéra de Tel Aviv" présidée par
le
mécène israélien Ami Sagi (un
proche du gouvernement israélien et
du Congrès juif mondial). But de
l'opération: "lier les sociétés
civiles et israélienne sur le plan
culturel" selon le site
Tribune juive.
Manuel Valls et Ami Sagi,
24.03.2014, Paris
Photo: D.R.
De nombreuses personnalités
étaient présentes : Aurélie
Filipetti et son homologue
israélienne, PPDA,
Pouria
Amirshahi (député socialiste et
président de l'IRIS), Yazid
Sabeg, les
dirigeants d'ELNET-France (ce
lobby israélo-américain qui a
financé le candidat François
Hollande en 2011), le
tandem Goldnadel-Habib, Frédéric
Encel, le journaliste Christian
Malard, le producteur-distributeur
Marin
Karmitz, entre autres.
Bien qu'étant alors ministre de
l'Intérieur (et non des Affaires
étrangères), Manuel Valls a saisi
l'opportunité, entre les deux tours des
élections municipales, pour y tenir un
discours consacré au 65ème anniversaire
des relations diplomatiques bilatérales
entre la France et Israël, indiquant sa
volonté de "renforcer les liens"
entre les deux pays (séquence visible à
partir de 5'35).
Panamza a déjà
consacré plusieurs articles destinés
au citoyen-lecteur désireux d'en savoir
plus sur un sujet totalement passé sous
silence par les médias traditionnels:
la singulière israélomanie du
nouveau Premier ministre de France.
Conseil pratique: avant de vous
plonger éventuellement dans ce sujet
dense et croustillant, la préparation
d'une grande cafetière s'impose.
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absolu pour Israël »
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à l’avant-garde de la République »
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