France-Irak
Actualité
Irak : Pléthore
de personnalités kurdes
candidates à la
présidentielle
Gilles Munier
Fuad Hussein,
prochain président de la République
d'Irak?
(ici au côté de Massoud
Barzani)
Mercredi 26 septembre 2018
En Irak, bien que
ce ne soit pas stipulé dans la
Constitution, le président de la
République doit être kurde, qu’importe
sa confession. C’est une tradition
instaurée par Paul Bremer –
gouverneur de l’occupation -
conseillé entre autres par Brett McGurk
qui, à ses côtés, faisait ses premières
armes dans le pays.
Ils sont donc huit
pour l’instant à briguer le poste, mais
seuls deux ont des chances de
l’emporter:
-Fuad Hussein,
kurde feyli (chiite), né en 1946 à
Khanaqin, candidat du PDK (Parti
démocratique de Kurdistan) de
Massoud Barzani dont il a dirigé le
Cabinet. Nouri al-Maliki et Hadi al-Amiri
le soutiendrait également, attendant de
Barzani un renvoi d’ascenseur lors de
l’élection du Premier ministre.
-Barham Saleh,
soutenu par l’UPK (Union patriotique
du Kurdistan), le clan Talabani… et
Brett McGurk, ce qui risque de ne pas
lui porter chance.
Né en 1960 à
Souleimaniya, Barham Saleh a été
vice-Premier ministre pour la Sécurité
nationale dans le gouvernement
intérimaire nommé par les Américains en
2004, et Premier ministre de la Région
autonome du Kurdistan (2009/2012).
Le 26 août dernier, sur son compte
Twitter, il a rendu une vibrant
hommage au sénateur John McCain.
Le moins que
l'on puisse dire, c’est que les
relations de Barham Saleh avec Massoud
Barzani ne sont pas excellentes.
En caricaturant un
peu, on peut dire que les Américains
font campagne pour le candidat de l’UPK,
organisation réputée proche de l’Iran…
et l’Iran pour celui du PDK dont
l’indépendantisme et les relations
pro-occidentales sont connues !
Les autres
candidats ne sont là que pour se mettre
en valeur, monnayer les voix qui se
porteraient sur leur nom en cas de
second tour, voir se retirer d’ici le
scrutin au profit d’un autre.
Parmi eux, Omar
Barzanji, né en 1960 à Kirkouk, actuel
ambassadeur au Vatican, se présente en
candidat indépendant. Il espère tirer
son épingle du jeu si aucun des favoris
n’obtient les 2/3 des voix des députés
pour être élu.
Moqtada al-Sadr,
qui sponsorise la Coalition pour la
Réforme et le développement (CRD)
regroupant son bloc Sairoun, allié à
Nasr (Al-Abadi), Hikma (Ammar al-Hakim),
Wataniya (Iyad Allaoui), quelques
personnalités sunnites et le Front
Turkmène, a averti qu’il présentera
son propre candidat à l’élection
présidentielle si les Kurdes ne
parviennent pas à s’entendre entre eux.
Résultat des
courses : mardi 2 octobre, si la date du
scrutin est maintenue.
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