FRANCE-IRAK
ACTUALITE
France : un milliard d’euros pour
la reconstruction
de l’Irak… ou pour la maffia
gouvernementale ?
Gilles Munier
Adel
Abbdel Mahdi, considéré à tort comme
pro-français
Jeudi 24 janvier 2019
Lors de la visite que d’effectuer en
Irak, Jean-Yves Le Drian – ministre
français des AE - la France a
« prêté » 1 milliard d’euros à
l’Irak pour participer à la
reconstruction du pays estimée à 71,9
milliards d’euros.
Pour les centaines
de milliers d’Irakiens victimes des
bombardements de l’aviation française et
des obus des canons CAESAR (6
tirs par minute sur des cibles distantes
de 40 km du front), c’est une
aumône.
Ceux qui suivent
l’évolution de la situation en Irak ne
se font pas d’illusions. Comme pour les
480 millions d’euros « prêtés » à
Haïdar Al-Abadi par Le Drian en 2017,
les Irakiens savent qu’ils n’en verront
jamais la couleur, ou si peu. Ce n’est
pas pour rien que l’Irak est classé
parmi les 10 pays les plus corrompus du
monde.
Cette fois, le
pactole a été augmenté et alloué à Adel
Abdel Mahdi, 76 ans, nouveau Premier
ministre chiite considéré, à tort, comme
pro-français. Ce politicien de 76
ans, sans grand pouvoir, est un
véritable caméléon: il a été
successivement baasiste, baasiste
anti-Saddam, communiste moscoutaire,
communiste pro-chinois, et enfin
pro-iranien... Élu le 24 octobre dernier
- suite aux
élections législatives… de mai 2018
– il n’est toujours pas parvenu à former
un gouvernement digne de ce nom.
Les entreprises
françaises en lice sur le marché irakien
espèrent que le milliard d'euros offert
par Le Drian servira, au moins, à
graisser la patte aux bons décideurs au
sein de la maffia qui accapare les
richesses du pays. Mais, rien n'est
moins sûr.
Dans "Fear :
Trump in the White House", le
journaliste Bob Woodward rapporte les
propos tenus par Donald Trump à ses
collaborateurs, en mars 2017, après
avoir reçu le Premier ministre irakien
Haïdar al-Abadi. Il décrit les
responsables irakiens comme «le
groupe de voleurs le plus accompli
[qu’il ait] jamais rencontré ».
Les
« Gilets jaunes » qui
manifestent à Bassora en savent quelque
chose. En 2018, les ventes de pétrole
ont rapporté près de 60 milliards de
dollars à l’Irak sans que leurs
conditions de vie s’améliorent d’un
iota.
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