France-Irak
Actualité
Répression et massacres au Bahreïn :
en France, c’est « motus et bouche
cousue »
Gilles Munier
Campagne
présidentielle: Jean-Luc Mélenchon en
meeting à Marseille
Mardi 13 juin 2017
Le 23 mai dernier,
48 heures après son entretien avec
Donald Trump à Riyad, le cheikh Hamad
ben Issa al-Khalifa - roi sunnite de
Bahreïn, pays majoritairement chiite
- a donné l’ordre de tirer à balles
réelles sur des manifestants chiites
réclamant des réformes et une monarchie
constitutionnelle. Bilan : 5 morts et
des dizaines de blessés. Beaucoup de
choses en commun avec Trump !
Le 31 mai, il a
ordonné la dissolution de la Société
nationale pour l’action démocratique (Wa’ad)
et la confiscation de ses biens,
troisième parti d’opposition dissout
depuis 2011.
Le 4 juin, il a
fait interdire
Al Wasat, seul quotidien indépendant
de l’île.
Et, le 6 juin, on a
appris la condamnation à mort
de deux jeunes bahreïnis, sur la
base d’aveux obtenus sous la torture.
De toute évidence,
le cheikh Hamad ben Issa al-Khalifa
s’est senti encouragé quand Trump lui a
dit qu’ils allaient avoir tous les deux
: «une relations à très, très long
terme » et qu’ils avaient «
beaucoup de choses en commun »…
A Bahreïn –
siège de la Vème flotte américaine -
tout dissident est accusé d’être un
agent de l’Iran, qu’il soit ou non
chiite, et à fortiori s’il l’est.
Plusieurs centaines d’opposants sont
emprisonnées. Certains ont été déchus de
leur nationalité et expulsés.
Qui se souvient
qu’en février et mars 2011, un
soulèvement populaire au Bahreïn –
appelé Printemps de la Perle – a
fait plus de 55 morts et des dizaines de
blessés ? Qui sait que des troupes
saoudiennes participent à la répression,
féroce ? Malgré ces violations des
droits de l’homme, Hamad ben Issa
al-Khalifa a été reçu à trois reprises,
en grande pompe, par François Hollande à
l’Elysée. Business is business…
Les 9
milliardaires qui possèdent la presse
française
En France, pendant
la campagne présidentielle, la seule
personnalité politique française à
attirer l’attention sur les crimes
commis au Bahreïn a été Jean-Luc
Mélenchon. Dans sa 29ème
Revue de la semaine (371 000
abonnés), il explique ainsi le
silence des médias sur la situation à
Bahreïn : « C’est motus et bouche
cousue car l’argent des pétromonarchies
alimente massivement soit le chiffre
d’affaire des 9 milliardaires qui
possèdent la presse dans notre pays,
soit les entreprises qui concourent par
leur publicité à la vie des médias ».
Sur le même
sujet, lire aussi :
Droits de l’homme à Bahreïn et
déportation du Cheikh Isa Qassim
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