France-Irak
Actualité
Algérie : Ali Belhadj pour une solution
du conflit du Sahara occidental
Gilles Munier
Le cheikh
Ali Belhadj, vice-président du Front
Islamique du Salut (FIS)
Lundi 13 juin 2016
Dans une interview
en arabe à l’agence Quds Press,
le cheikh Ali Belhadj, vice-président du
Front Islamique du Salut (FIS), a
appelé les dirigeants du Front
Polisario à rechercher avec le Maroc
une solution pacifique à la question du
Sahara occidental. « La
séparation n’est pas la bonne décision,
a –t-il déclaré, « parce que si
une communauté qui se sent opprimée par
celui qui tient les brides de son pays
voulait se séparer, il y aurait de
nombreuses communautés qui appellerait à
la séparation dans les pays arabes».
Pour Ali Belhadj,
le régime algérien utilise la question
du Sahara occidental à des fins
politiques, pas pour « défendre une
cause juste ». Il a conseillé au
Polisario d’agir «avec
circonspection » loin de toute «
pression extérieure », et au Maroc
de « reconnaitre des erreurs ».
Partisan du Grand
Maghreb, il a lancé un appel à la
réouverture de la frontière entre
l’Algérie et le Maroc, afin de
«resserrer les liens de religion, de
langue ainsi que les relations
historiques et de parenté » entre
les deux pays.
Dans une autre
interview, accordée au site marocain
Yabiladi , Ali Belhadj a estimé que
« le roi du Maroc et le président de
l’Algérie devraient se mettre d’accord
pour régler toutes les questions ayant
gravement nui aux relations politiques,
économiques et culturelles entre les
deux pays ». Il a ajouté que « la
solution de la question du Sahara
incombe aux responsables et non aux
peuples ».
Ce n’est pas la
première fois que le cheikh Belhadj
prend position sur la question du Sahara
occidental.
En septembre 2010, il avait déjà dit
qu’il doutait de l’attachement du régime
algérien à l’autodétermination du Sahara
occidental au nom du droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes. Un article récent
paru sur le site
Mondafrique semble lui donner
raison: le président Bouteflika – ou
plutôt celui qui parle en son nom -
aurait dernièrement promis à l’Arabie
saoudite de « se montrer moins
agressif dans son soutien à la cause
sahraouie » … en échange
d’investissements en Algérie ! Le
gouvernement de la République Arabe
Sahraouie (RASD) n’a pas réagi. Le
peut-il vraiment ?
A noter aussi que
Amar Saïdani, très controversé
secrétaire général du FLN – proche de
Saïd Bouteflika, frère du président
- n’a pas assisté aux obsèques de
Mohamed Abdelaziz, président du
Polisario et de la RASD,
décédé le 31 août aux Etats-Unis. En
2015, Saïdani avait déclaré que « le
problème du Sahara était du ressort
exclusif des Nations unies».
Ali Belhadj, qui a
passé 20 ans de sa vie dans les geôles
algériennes, n’a jamais reconnu la
dissolution du FIS. A la question
posée par
Yabiladi de savoir si son parti
avait encore une présence en Algérie, il
a répondu : « Le FIS a été interdit
légalement par la loi mais reste présent
dans la société algérienne. Toute
formation politique ayant de solide
ancrage sociétale ne peut être anéantie
par un verdict injuste prononcé par une
fausse justice ». Pour le vérifier,
il suffirait d’organiser en Algérie des
élections véritablement démocratiques...
et surtout non truquées.
Le sommaire de Gilles Munier
Le
dossier Algérie
Les dernières mises à jour
|