France Irak
Actualité
Un programme « Pétrole contre nourriture
»
pour déstabiliser l’Iran ?
Gilles Munier
"Pétrole contre
nourriture": un programme génocidaire
Dimanche 9 juin 2019
Selon le site
Arab News, des discussions
seraient en cours pour obliger l’Iran à
accepter de signer un accord
« Pétrole contre nourriture »
permettant d’« alléger » l’effet
grandissant des sanctions économiques
qui lui sont imposées par les Etats-Unis
et leurs alliés. Espérons qu’il s’agit
d’une fausse nouvelle, d’une
« fake
news »…
Ayant milité pour
la levée des sanctions contre l’Irak,
été placé en garde à vue en octobre 2005
(incarcération de 72 heures pour
interrogatoire), puis
jugé huit ans plus tard pour avoir
« violé » la résolution de l’ONU
dite Pétrole contre nourriture,
je ne peux que mettre en garde les
négociateurs iraniens qui
s’accommoderaient de ce projet dit
« humanitaire » conçu par John
Bolton et ses conseillers
pro-israéliens.
En Irak, les treize
années d’embargo international ont
provoqué la mort de plusieurs millions
de personnes - parmi lesquelles plus
d’1,5 million d’enfants -, ont
détérioré les infrastructures du pays,
et fait imploser la société. Les deux
coordinateurs du programme « Pétrole
contre nourriture » – l’Irlandais
Denis Halliday et l’Allemand
Hans von Sponeck – ont
démissionné, le considérant à juste
titre comme « génocidaire ».
Seize ans après le renversement du
régime baasiste, l’Irak ne s’est
toujours pas relevé des sanctions
imposées par l’ONU, bien qu’habillées en
1995 de dispositions soi-disant
humanitaires.
Dans le
copier-coller du programme « Pétrole
contre nourriture » proposé à l’Iran
- d’après les « sources sûres »
interrogées par Arab News - l’Irak
serait « le point de transit des
exportations de pétrole et des
importations de marchandises ».
L’argent des ventes de pétrole iranien,
déposé sur un compte ouvert à la
Banque centrale irakienne,
permettrait aux Américains « de tout
contrôler », notamment d’interdire
les aides financières accordées à
certaines organisations luttant contre
l’impérialisme occidental et le sionisme
au Proche-Orient.
En Irak et au-delà,
la mise en œuvre de la mouture/Iran de
Pétrole contre nourriture
favoriserait toutes sortes de trafics et
développerait la corruption.
Si le président
Hassan Rohani signe l’accord dont parle
Arab News, il ouvrira la voie à
la déstabilisation progressive de
l’Iran.
Lire aussi :
Affaire « Pétrole contre nourriture »
: procès d’un montage presque parfait
Le sommaire de Gilles Munier
Le dossier
Iran
Les dernières mises à jour
|