France-Irak
Actualité
Irak : Un gouvernement aux allégeances
diverses
Gilles Munier
Samedi 4 octobre 2014
(Afrique Asie – octobre
2014)*
Nouri al-Maliki est devenu
vice-président de la République, une des
27 exigences conditionnant son départ du
poste de Premier ministre. Son
remplaçant, Haïdar al-Abadi, longtemps
porte-parole du Parti Al-Dawa
en Grande-Bretagne où il a vécu de 1970
à 2003, et qui passe pour être un agent
du MI6, a renoncé à sa citoyenneté
britannique début septembre. La
constitution irakienne stipule en effet
qu’un membre du gouvernement ne peut
avoir deux passeports. Sorte de clone
d’Al-Maliki et au courant de nombreux
secrets d’Etat, il aurait dû le faire
plus tôt. Iyad Allaoui, l’ancien Premier
ministre (2004/2005) qui a
autorisé les troupes américaines à raser
Falloujah, n’a jamais caché ses bonnes
relations avec la CIA et le MI6. Il
s’est un jour vanté d’avoir été en
contact avec une quinzaine de services
secrets dans le monde pour renverser
Saddam Hussein ! Chiite laïc, il est
également vice-président.
Cela dit, les Irakiens en ont vu
d’autres. Pour eux, la seule question
est de savoir si cette équipe va libérer
les prisonniers politiques, engager des
discussions avec l’opposition sunnite,
ramener ne serait-ce qu’un semblant de
paix civile. Abadie a ordonné à
l’aviation irakienne de ne plus jeter de
barils d’explosifs sur les populations
civiles de la région d’Al-Anbar. Mais
rien ne dit que Barack Obama fera de
même avec ses drones. Le bilan des
bavures américaines en Afghanistan, au
Pakistan et au Yémen, et la perspective
d’inventions des forces spéciales US au
sol, ont de quoi inquiéter les bagdadis.
Photo: Haïdar al-Abadi
*Source :
Afrique Asie – octobre 2014 – pages 64
et 65
© G. Munier/X.
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Publié le 4 octobre 2014 avec
l'aimable autorisation de Gilles Munier
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