Actualités du
droit
Les Enfoirés ? De vieux schnocks,
pitoyables cautions du libéralisme
destructeur
Gilles Devers
Photo:
D.R.
Samedi 28 février 2015
Coluche était un artiste, et les
Restos du Cœur rendent des services
irremplaçables. Oki. Je peux le redire
trois fois, et sur un seul pied, si vous
voulez. C’est clair et net,… mais
excusez-moi de vous dire que ce charity-business
des Restos, c’est une pitié.
C’est l’arriération de la pensée
politique, pour finir de détruire la
solidarité.
Gardons les pieds sur terre. Les
principes sont clairs : il n’y a pas de
liberté sans les moyens de cette
liberté, et il n’y a de démocratie que
solidaire. Les libertés individuelles ne
sont rien sans les droits sociaux.
Respect : ce sont des siècles de lutte
contre les puissances de l’argent.
La solidarité est le premier devoir de
l’Etat. L’alternative à ce modèle, c’est
la violence du libéralisme : « tente ta
chance, et si tu n’as pas les moyens, tu
crèves ». On te reconnaitra le droit de
tendre la main.
La solidarité amicale des réseaux, des
quartiers, des assos – une sœur de la
générosité – est indispensable et
bienvenue. Combien de fois, j’ai pu
constater la force et la réactivité de
cette main qui sauve.
L’abominable charity-business des
Restos du Cœur est d’un autre monde,
celui de la destruction. Ce que j’écris
peut vous révulser, surtout si vous
n’avez tenu cet hiver que grâce aux
Restos, mais laissez-moi vous poser
quelques questions.
1/ La France, cinquième puissance
économique du monde, n’a-t-elle pas les
moyens de nourrir sa population ?
Réponse par oui ou non, please,
pas de baratin.
2/ Alors que le montant des dépenses
publiques en France est de 1 151
milliards d'euros, soit
50 % du PIB, est-il crédible que l’Etat
doive passer le relais
au charity-business des Restos
pour trouver le 0,18 milliard manquant,
le budget des Restos, pour
nourrir les plus démunis ? D’un côté,
1 151 milliards d'euros, de
l’autre 180 millions. On se fiche de
qui ? Une gigantesque escroquerie…
3/ Au nom de quoi cette gloire pour ces
gavés de fric que sont les « Enfoirés »,
qui poussent leur chansonnette débile,
pleurnichant sur TF1 à la gloire de
Coluche et des pauvres,… avec au final
des droits qui ne rapportent que
22 millions, soit en gros 10% du
budget des Restos ? Ces
assujettis à l’ISF ne sont là que pour
leur pub. Vous les avez entendus
protester parce que la France n’a
accueilli qu'une poignée de refugiés
syriens ?
Ce cirque des Restos résulte
d’une manip’ pour débutants. Pour faire
croire que la solidarité étatique ne
marche plus, et qu’il faut donc rompre
avec le modèle de l’Etat social, on
invente le mythe d’un Etat à terre,
persécuté par Bruxelles, et qui ne peut
plus nourrir ses pauvres… Ca me révulse.
L’image lancinante des Restos,
c’est la destruction de l’Etat.
Hier, et pour la première fois depuis
deux décennies, le vernis qui tient
cette mascarade a pété, du fait de la
débile chanson de
notre bien aimé Jean-Jacques,
« Toute la vie », où des papys pleins
aux as font la leçon aux jeunes : « Tout
ce qu'on a, il a fallu le gagner, à vous
de jouer, mais faudrait vous bouger ».
Pour la bonne tenue du blog, je ne cite
ce texte, du niveau « puceau social ».
La polémique va
occuper ce WE les très instruits
plateaux télés, bien encadrés par les
bisounours de l’ordre libéral. Pour
l’occasion, on a sorti du placard la
Sinistre de la Culture, Fleur Pellerin,
qui regrette une « maladresse dans la
formulation » qui n’est que « l’écume
des choses ». L’écume… Pauvre enfant.
Je vais être
cash.
Je souhaite la
disparition de cette farce destructrice
que sont devenus les Restos. Le
même jour, il faudra coller l’Etat
devant le Conseil d’Etat pour faire
juger que l’assistance aux plus démunis
est une mission de service public, et
que la dépense publique doit en
conséquence passer de 1 151,00 milliards
d'euros à 1 151, 18 milliards d'euros.
Cela démontrera que la 5° puissance
économique du monde peut avoir
un Etat solidaire, et que le
libéralisme, un monde de sauvage, est
sans espoir.
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