Actualités du
droit
Tous les partis européens de
gouvernement
ligués contre Syriza
Gilles Devers
Photo:
D.R.
Lundi 26 janvier 2015
Syriza a remporté
hier une magnifique victoire aux
élections législatives grecques. A
minuit pass’, on parle de 36% des
suffrages devant Nouvelle Démocratie
(29%), et peut-être la majorité absolue,
à 151 sièges. Tous mes amis grecs font
la fête, et moi aussi. Une bonne
bringue, ça fait du bien, et demain tout
démarre.
Le programme de
Syriza, c’est d’abord un plan d’urgence,
et nous allons voir cela dans les
semaines qui viennent :
– le salaire
minimum porté de 580 à 751 euros ;
– le seuil
d’imposition remonté à 12 000 euros
annuels,
– le 13e mois de
retraite rétabli pour les retraites
inférieures à 700 euros,
– l’électricité
offerte et des coupons
d’approvisionnement à 300 000 ménages au
moins,
– les habitations
principales protégées des saisies,
– l’accès gratuit
aux soins,
– la taxe sur le
fuel domestique supprimée,
– le nombre de
bénéficiaires de l’assurance chômage
accru.
Syriza a ensuite
des propositions pour systématiser ce
plan anti-austérité, et pour un coût
total de 12 milliards d’euros… compensé
en réduisant le remboursement de la
dette (175 % du PIB), en luttant contre
la fraude fiscale, la contrebande, et en
réaffectant des fonds européens.
Réjouissant.
Le problème est
qu’en trésorerie, la Grèce est à sec, et
qu’il va falloir passer le gué… A
priori, ça va être dur-dur, mais ce
n’est pas impossible car personne ne
veut l’épreuve de force. La Grèce reste
une économie modeste au niveau européen
(je veux dire que ce n’est pas
l’Espagne, elle aussi mal en point), et
Bruxelles – Euh, pardon, la
Bundesbank – ne veut pas jouer la
crise. Si ça se gâte la Grèce laissera
entendre qu’elle quitte la zone euro, ce
qui n’est pas son projet d’origine, et
Bruxelles – Euh, pardon, la
Bundesbank – est prête à faire
beaucoup pour que ça ne casse pas.
Finalement, le gros
périt,… c’est que le plan risque de
marcher,… et ce sont alors les partis de
gouvernement européens vont alors
prendre le relais de Bruxelles – Euh,
pardon, de la Bundesbank – pour
dézinguer la Grèce, car la réussite de
Syriza serait leur naufrage politique.
Que resterait-il au parti
« socialiste », genre Hollande-Macron-Valls,
si Alexis Tsipras réussit ? Mais que
resterait-il aussi à nos deux autres
flans de la politique, l’UMP et le FN ?
Allez, on va suivre
ça de près, en incluant tous les coups
tordus, mais sans complotisme, cela va
de soi… Il n’y a dans ce bas monde que
des âmes pures.
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