L'actualité du
droit
CIA : La médecine tortionnaire
Gilles Devers
Mercredi 22 juin 2016
Voici une saine
lecture pour qui s’intéresse aux valeurs
de l’Occident, quand elles sont mises en
œuvre par
la sympathique CIA : «Guide
de l’équipe médicale sur le soutien
médical et psychologique à
l’extradition, l’interrogatoire et la
détention de détenus». Une lecture
effroyable. 35 pages pour expliquer le
rôle de nos médecins des valeurs dans la
pratique des traitements inhumains et
dégradants, bref la torture, parmi
d’autres documents tout aussi accablants
que la CIA a été
obligée de déclassifier, suite aux
actions des activistes étasuniens, my
friends... Prenez le temps de
lire. Là, c'est du vrai de vrai, les
documents à l'état brut.
«Les terroristes
capturés transmis à la CIA pour
interrogatoire peuvent être soumis à un
large éventail de techniques autorisées
par la loi, toutes utilisées par l’armée
américaine dans leur programme
d’entrainement. Elles visent à
"disloquer" psychologiquement le détenu,
maximisant sa sensation de vulnérabilité
et d’impuissance et réduisant ou
éliminant sa volonté à résister à nos
efforts pour obtenir des renseignements
essentiels. Elles incluent : le rasage,
le déshabillage, l’aveuglement,
l’isolement, le bruit de fond ou la
musique forte (à un niveau de décibels
élevé sans endommager l’audition), la
lumière ou l’obscurité continue,
l'atmosphère inconfortable, le
changement des habitudes alimentaires,
l'entravement, la privation de sommeil,
les coups sur le visage, les coups sur
les abdominaux, les jets d’eau, les
positions inconfortables, le walling [méthode
consistant à pousser violemment un
détenu contre un mur], le confinement
étroit et la simulation de noyade.»
Le Guardian
explique le rôle décisif des médecins
pour permettre de pousser au plus loin
ces méthodes. Dans le «guide», les
médecins reconnaissent que
la simulation de noyade «comporte
des risques potentiels, particulièrement
lorsque la procédure est répétée » mais
ils autorisaient des sessions s'étalant
sur deux heures, jusqu'à deux fois par
jour.
C’est l’une des
règles les plus sûres du droit
international :
la torture, en toute circonstance, est
un crime. Vivement qu’on colle ces
salopards – les médecins et leurs
commanditaires – au trou. Ces salopards
qui faisaient même de
l’expérimentation humaine… Des
crimes d'une extrême gravité.
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