L'actualité du
droit
COP21 : Ségolène et Jean-Louis
collent Fafa au tapis
Gilles Devers
Mardi 16 février 2016
Et voici mon génial Fafa qui
commence sa fonction de président du
Conseil constitutionnel par une
splendide humiliation. Il renonce à
cumuler cette fonction avec la
présidence de la COP 21, en gardant un
bureau au Quai d’Orsay et tout ce qui va
avec. Une bataille perdue, mais pas la
guerre.
Pour ceux qui ne connaissent
pas trop les affaires du Parti
socialiste, il faut rappeler en quelques
mots le souverain mépris de Fafa à
l’égard de Hollande. Il était Premier
ministre en 1984 alors que Hollande
était encore simple conseiller de
Mitterrand, et Fafa s’est tracassé
pendant des années à constituer son
courant dans le Parti pour lui
assurer son pouvoir, alors que Hollande
n’a jamais su le faire, ce qui reste la
première cause de sa fragilité.
Lorsque, pour 2012, Hollande
avait déclaré sa candidature alors que
DSK était en tête des sondages, Fafa
avait décrit la situation comme les
éléphants du Parti socialiste découvrant
une fraise des bois… Trop sympa.
Les attraits du pouvoir étant
si doux, Fafa - perdant de la primaire -
s’était rangé derrière Hollande, qui
reconnaissant, l’a nommé sinistre des
Affaires étrangères.
Très vite, Le Drian a préempté
l’Afrique, le vrai secteur d’influence
de la France, et Fafa a dû chercher à
s’illustrer sur le reste. Il s’est
ridiculisé sur la
question iranienne, puis sur la
question syrienne,… mais il restait
la COP21. Comme le précédent épisode,
à Copenhague, avait été un échec,
Fafa s’est donné les moyens de la
réussite médiatique : un accord rédigé
au conditionnel, et dénué de procédé de
sanction. Du bidon, déjà remis en cause
par la
justice des Etats-Unis (Amérique
du Nord, territoire indien occupé).
Au final, tout ceci est
secondaire : simplement, Fafa a vu
l’opportunité d’être nommé Prix Nobel de
la Paix, et ça, ça le branche. D’où sa
désinvolture ces derniers jours.
Il n’a pas attendu que le
président de la République prononce la
dissolution du gouvernement, utilisant
sa méthode bien connue de quitter la
réunion avant la fin pour faire les
annonces lui-même à la presse. Donc, il
n’est plus ministre, il va être nommé
président du Conseil constitutionnel par
« fraise des bois », et il reste
président de la COP21 avec un bureau au
Quai d’Orsay.
Le minable Ayrault, amputé
d’une fonction importante, n’a rien dit
car il n’a rien à dire, comme d’hab’.
Ségolène Royal était fumace,
car elle a négocié avec Monsieur Ex pour
voir les compétences du ministère de
l'Environnement élargies aux « Relations
internationales sur le climat ».
Jean-Louis Debré, l'actuel
président du Conseil Constitutionnel, a
dû lui aussi faire comprendre que ce
mélange des fonctions juridictionnelles
et exécutives était impossible.
Hier, Fafa a écrit à « fraise
des bois » pour dire qu’il renonçait à
la fonction de président de la COP21,
alors que « fraise des bois » n’avait
jamais songé lui laisser. L'autorité du
Conseil constitutionnel n'en ressort pas
renforcée, mais s'il faut s’arrêter à ce
genre de détails...
Pour autant, ne croyez pas que
le match en restera là. Fafa garde les
clés des grands réseaux qui vont se
charger de le sponsoriser pour le Prix
Nobel.
- Ségolène a gagné.
- Mouais...
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