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droit
Panne mémorielle au Panthéon :
La cérémonie se fera devant des
cercueils vides
Gilles Devers
Photo:
D.R.
Samedi 14 mars 2015
Le
président casqué rêve de porter le
costume du
président, et pour ce faire, il
lorgne du côté de la gamelle de
Mitterrand, genre « personne ne
m’aime, mais vous allez voter pour moi,
car je suis le seul qui tienne la
route ». Oki. Sauf qu’il y a un monde
entre un littéraire et un 8° bureau de
la
Cour des Comptes.
Peu importe pour le
rescapé du
Sofitel Manhattan. Tout de go, le
voilà rêvant de remonter la rue Soufflot
(câlez-vous
à 4:00) pour briller comme
Tonton au Panthéon, sur une mise en
scène de
Jack Lang et en compagnie de
Roland Dumas.
Ainsi, alors que
personne ne lui demandait rien, Hollande
le 21 février 2014, avait annoncé
l'entrée au Panthéon de quatre figures
de la Résistance : Pierre Brossolette,
Jean Zay, Germaine Tillion et Geneviève
de Gaulle-Anthonioz. Pourquoi pas ? Ces
quatre sont des grands… Personne n’avait
ressenti une attente massive du pays
pour cette glorification, et chacun voit
le message réducteur entre les bons et
les méchants que veut vendre ce soldeur
de consensus, mais bon… En panne
politique, le « gouvernement » est dans
la course à l’émotion fédérative, alors…
Tout le problème
est que, comme les sales gosses, ce
« gouvernement » décide avant de
réfléchir, ce qui est fâcheux.
Alors que le
transfert des dépouilles au Panthéon,
qui suppose l’abandon de la sépulture,
relève de l’intimité du choix des
familles, notre
président casqué avait annoncé la
chose… avant d’en parler aux familles.
Et vlam ! Les
familles ont réagi comme nous l’aurions
tous fait : le cirque du quartier latin
de Paname, on s’en tape. Elles ont fait
savoir que les dépouilles de Germaine
Tillion et de Geneviève de Gaulle-Anthonioz
resteraient respectivement aux
cimetières de
Saint-Maur-des Fossés et de
Bossey. Les sépultures sont
protégées par les
droits de la personnalité, et ça se
joue en famille. Donc, tu fiches la paix
aux cadavres. Oki ?
En toute logique,
le « gouvernement » aurait dû renoncer,
car que signifie le transfert des
dépouilles s’il n’y a pas de transfert
des dépouilles ? Mais la fatalité
mémorielle du président de souche a fait
le reste : le Panthéon accueillera des
cercueils
neufs et vides… Pour achever cette
farce médiatique, il sera disposé dans
chaque cercueil « une petite urne
contenant de la terre prélevée sur les
tombes ».
On résume ?
Le
président casqué invente de toutes
pièces un scénario de gloire nationale,
qui sombre dans le ridicule le plus
achevé. L’homme de la Gauche moderne,
dont
la main gauche tremble, explique
qu’il a peur de Le Pen. Le Pen, on
verra,... mais pour le moment, ce sont
eux qui nous font peur.
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