Actualités du
droit
Otage français : Quatre membres
d’AQMI
remis en liberté…
Gilles Devers

Samedi 13 décembre 2014
Interrogé sur la
libération par le Mali, en contrepartie
de la libération de Serge Lazarevic, de
prisonniers membres d’Al Qaïda au
Maghreb islamique (AQMI) Stéphane Le
Foll avait répondu : « J’ai entendu ça,
je ne sais pas. Je ne m’aventurerai pas
sur des commentaires sur des choses que
je ne connais pas ».
Alors, voici
quelques précisions pour notre ami Le
Foll.
Quatre membres
(AQMI), qui étaient détenus sous mandats
prononcés par des juges maliens, ont
été relâchés sur
ordre de la puissance coloniale.
Le plus important
est Mohamed Aly Ag Wadoussène, impliqué
dans deux dossiers, dont le premier est
en phase de jugement et le second en
instruction. C’est un déserteur de la
garde nationale du Mali, arrêté par la
sécurité d’Etat le 10 décembre 2011 à
Gao et mis sous mandat de dépôt en mars
2012. Il est poursuivi pour terrorisme,
association de malfaiteurs, prise
d’otages et séquestration. C’est lui
l’organisateur principal de l’enlèvement
le 24 novembre 2011 à Hombori de Serge
Lazarévic et Philippe Verdon, qui a été
assassiné en mars 2013. C’est donc
l’organisateur du rapt et l’assassin de
Philippe Verdon. Il ne sera jamais jugé
et va pouvoir reprendre ses activités.
Les surveillants de
la pénitentiaires sont outrés car
Mohamed Aly Ag Wadoussène, lors d’une tentative d’évasion de
la maison centrale d’arrêt de Bamako,
avait tué un gardien et une jeune femme.
Le contrôleur des services
pénitentiaires,Abdoulaye
Fofana, déplore : « Nous,
surveillants des prisons du Mali, nous
sommes consternés. On pouvait peut-être
laisser Ali ag Wadoussène en prison pour
que la justice termine avec lui. C’est
quand même lui qui a tiré à bout portant
sur notre collègue regretté adjudant
Kola Sofara ».
Vient ensuite Haiba
Ag Acherif, qui est l’aide de camp de
Mohamed Aly Ag Wadoussène. Tous deux
sont membres du sous-groupe dénommé
Katiba Al Ansar, qui est soupçonné de
l’enlèvement et l’exécution le 2
novembre 2013 à Kidal des journalistes
français Claude Verdon et Ghislaine
Dupont.
Les deux derniers
sont des hommes de main du terrorisme,
Oussama Ben Gouzzi et Habib Ould
Mahouloud.
Les deux
principales associations maliennes des
droits de l’homme, l’AMDH et le WILDAF,
ont dénoncé cette prime
à l’impunité : « La paix et la
réconciliation ne peuvent pas passer par
la promotion de l’impunité… S’il faut
échanger un terroriste malien contre un
français, cela signifie que nous n’avons
plus notre raison d’être. S’il s’agit
d’un succès pour la diplomatie
française, pour nous c’est une grave
violation des droits des victimes
maliennes ».
Ce sont les
gardiens de prison, révoltés par ce
mépris de la puissance coloniale, qui
ont laissé fuiter les infos, et devant
l’évidence, le ministre de la Justice du
Mali, Mohamed Ali Bathily a confirmé
benoîtement : « Le Mali ne peut pas ne
pas dire qu’ils ont été libérés, c’est
un fait, tout le monde le sait, ça ne
sert à rien de dénier la réalité ».
Transmis à notre
ami Le Foll.
Le sommaire de Gilles Devers
Les dernières mises à jour

|