Actualités du
droit
Skinny Puppy réclame 666.000 $ à
l’ami Obama pour les tortures auditives
à Guantanamo
Gilles Devers

Jeudi 13 février 2014
Chez les
tortionnaires, vous avez deux
catégories : la grosse brute épaisse,
genre
Aussaresses – Paul, t’es trop
lourdingue, je t’ai dit mille fois de
casser la gueule aux bougnoules sans
tâcher ta chemise, parce qu’après c’est
moi qui frotte – et le petit instruit
vicelard – Mister president, voici le
Prix Nobel de la
Paix vu votre engagement de fermer
Guantanamo. Le résultat est le même.
Les Etats-Unis
(Territoire indien occupé, Amérique du
Nord), les premiers fauteurs de
troubles de la planète, sont aussi les
premiers tortionnaires, des experts.
Dans les temps
anciens, ils torturaient comme tonton
Paul. Mais c’est devenu un mauvais plan
avancée l’avancée du droit
international. La prohibition de la
torture relève du jus cogens, ce
noyau du droit international, et c’est
un
crime punissable en toute
circonstance.
Le problème est que
le camp de la liberté est obligé de
torturer pour défendre sa liberté, pas
le choix. D’où cette évidence : il ne
faut pas laisser de trace.
Le sympathique
Augusto Pinochet avait été
précurseur. Katia Chornik, de
l'université de Manchester, expliquait :
« De la musique joué » à plein volume
pendant des journées entières pour
infliger des dommages psychologiques et
physiques».Martin Cloonan et Bruce
Johnson, deux chercheurs de l’Université
Cambridge, ont également démontré
l’utilisation criminelle de la
musique. En 1997, le Comité des
Nations unies contre la torture avait
formellement qualifié ce genre de
supplice, fréquemment utilisé par les
troupes israéliennes, de torture.
Depuis, la gentille
armée américaine a généralisée ce
savoir-faire.
Le 22 octobre 2009,
un collectif de musiciens a lancé une
procédure pour que la « Maison-Blanche
(blanche comme une oie ?) publie
la liste
des morceaux utilisés comme instruments
de torture, très centré sur le rock
(AC/DC, Aerosmith, Marilyn Manson,
Metallica, Nine Inch Nails, Rage Against
The Machine ou encore les Red Hot Chili
Peppers), mais aussi la pop (les Bee
Gees, Britney Spears, Christina Aguilera,
Prince…) et le rap (Dr. Dre, Eminem,
Redman…).

Bien sûr, tous ces
auteurs se sont outragés de cette
utilisation de leur musique comme arme
de guerre… Eh bien non, rien du tout. Ce
qui montre le niveau de lucidité
intellectuelle de ces abrutis.
C’est ce qui rend
d’autant plus intéressante la démarche
de Skinny Puppy, réclamant au ministère
étazunien de la Défense 666.000 dollars
de droits de diffusion de sa musique.
Comme preuve, le contexte de cette
pratique institutionnalisée de la
torture et les déclaration d’un des
fans, ancien gardien à Guantanamo.
La suite est
logique : Skinny Puppy demande des
dédommagements au Pentagone pour avoir
« illégalement téléchargé et utilisé
notre musique pour torturer des gens »,
avait expliqué il y a quelques jours
(le Guardian et
la BBC).
Le chanteur explique: « Parce que notre
univers
musical est dérangeant notre
musique est détournée dans un mauvais
sens. Mais on n'est pas d'accord avec
ça", a insisté le groupe dans une
interview au
Phoenix New Times.
Todd, gros naze, tu
nous gaves. Prépare le pyjama et la
brosse à dents de ton maître, ce sera
plus utile.

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