Actualités du
droit
Médecine légale : Martin is still
alive,…
mais la presse est morte
Gilles Devers
Photo:
D.R.
Dimanche 1er mars 2015
Martin est mort
hier après-midi, et toute la presse –
avec d’authentiques larmes à l’œil – a
annoncé la mort de Martin. Sauf que
Martin, bien vivant, a fait passer un
démenti via son agence de presse,
TF1.
« Oki, on s’est
trompé, personne ne se fâche ». La ligne
du parti a vite été définie, et par
Martin lui-même, car il ne peut songer
un instant remettre en cause le modèle
économique de notre si servile presse
standard.
La « liberté de la
presse »… Ah l’esprit du 11 janvier… et
Hollande nous faisant pleurnicher
sur cet idéal, relevé de la magnificence
de Voltaire… Sauf que la presse n’est
libre que si elle est économiquement
indépendante, et çà, c’est de la vieille
histoire. Dans notre joli monde
social-libéral, ce qui domine, c’est
la liberté des grands groupes
industriels de museler l’opinion.
La grande presse
française appartient à des industriels
qui ont investi pour défendre leurs
intérêts, et donc l’ordre social :
Bouygues, propriétaire de
TF1 ; LVMH, du
sympathique François Pinault,
propriétaire du
Point et du groupe de presse
financière
L'Agefi ; Dassault, propriétaire
du
Figaro ; Mathieu Pigasse, de la
banque Lazard, Pierre Bergé, le
financeur du groupe PS-SFIO, et Xavier
Niel, de Free, propriétaires de Le
Monde (Occidental) et
L’Obs ;
Patrick Drahi propriétaire de
Libération, la chaîne d'information
israélienne i24news et
L'Express… On peut continuer à rire
avec
Le Provencal, propriété du
philosophe Tapie… Et n’oublions pas tous
les titres pendus auprès de leur
banquier, qui n’ont d’autre solution que
de travailler vite, sans journalistes,
et en cherchant toujours le
spectaculaire, qui permet d’envisager
quelques contrats de pub.
Quelle
misère…
Regardons un peu le
vrai-faux décès de Martin.
L’AFP balance une
info erronée, ce qui est grave. Alors
que cette info est vérifiable par un
simple coup de fil, aucun organe de
presse ne vérifie, et tous se
précipitent vers leur site internet pour
être dans le timing… Aucune
crédibilité…
Blessure mortelle. Alors qu’il était
si facile de vérifier cette info avant
de la publier, comment leur donner le
moindre crédit quand l’info relève d’un
minimum de complexité ?
Le club des huit
patrons qui tient la presse officielle a
décidé de passer l’affaire sous silence,
pour sauvegarder le système. Et tous les
pseudos journalistes se la ferment, car
il faut ramener la paie à la fin du
mois.
Cette lamentable
affaire montre que la faible fiabilité
de la presse officielle française, qui
n'est sûre que pour
la météo et le championnat de D1.
Comme elle ne vérifie rien, nous devons
tout vérifier. Heureusement, il nous
reste la
presse étrangère, les médias
alternatifs, les blogs et les
commentaires des blogs.
Le sommaire de Gilles Devers
Les dernières mises à jour
|