Benjamin Netanyahu
a déjà remaillé toute la Cisjordanie
Le rapt des 3 adolescents israéliens est
un coup monté, selon les Palestiniens
Djamel Bouatta
Mardi 24 juin 2014
L’affaire des enlèvements des 3
adolescents israéliens en Cisjordanie,
dans une colonie juive, est une action
pour discréditer les Palestiniens aux
yeux d’une opinion mondiale lassée par
l’impunité de l’Etat hébreux. Le
ministre palestinien des AE évoque en
effet un “jeu” de la part du Premier
ministre israélien pour susciter la
compassion des pouvoirs occidentaux et
de leurs opinions. Mais aussi et surtout
pour que ses violations quant au droit
des Palestiniens à un Etat national
passent comme un fait accompli
irréversible, indiscutable. Le ministre
israélien des AE, l’ultra anti-arabe et
islamophobe, se comporte déjà comme si
le processus d’Oslo, qui fixe les
feuilles de route des négociations
israélo-palestiniennes, est enterré.
Avigdor Lieberman a, lui, pris les
devants en déclarant dimanche persona
non grata Robert Serry le coordinateur
de l’ONU pour le processus de paix au
Moyen-Orient, au motif que celui-ci a
proposé l’assistance de l’organisation
internationale pour résoudre la crise
des salaires impayés de fonctionnaires
palestiniens à Gaza. Serry souhaitait
transférer un don qatarien de 60
millions de dollars destiné à payer des
employés de services publics sans
ressources depuis plusieurs mois. Le
leader de la droite sioniste n’a jamais
caché son projet de construction du
mythique Grand Israël, du Jourdain à la
Méditerranée, avec à la clef,
l’expulsion de tous les Palestiniens.
Jérusalem, en rébellion ouverte contre
l’ONU et ses organismes spécialisés, est
également mis sur le gril par l’Union
européenne, lassée de voir ses
réalisations dans les territoires
palestiniens partir en fumée et de moins
en moins complexée par la shoah,
registre du commerce d’Israël. L’ONU et
l’UE sont ainsi menacées par Avigdor
Lieberman de ne plus obtenir de visas
diplomatiques. Benyamin Netanyahu a
chargé le secrétaire général de l’ONU
Ban Ki-moon à qui il a signifié qu’il
s’est opposé à ce transfert de fonds
qatariens au Hamas qui administre encore
Gaza, qu’il estime responsable de
“l’enlèvement” le 12 juin des 3 jeunes
Israéliens en Cisjordanie. De fait, le
Premier ministre d’Israël cherche à
réenclencher une nouvelle crise entre
Gaza et la Cisjordanie qui sont parvenus
début juin à constituer un gouvernement
d’union pour mettre un terme aux années
de crise entre les deux principales
factions palestiniennes, le Hamas et le
Fatah, et préparer de nouvelles
élections législatives et présidentielle
d’ici la fin de l’année. La piste du
ministre palestinien est d’autant plus
crédible que les médias internationaux
ne traitent plus que présumé enlèvement
des jeunes Israéliens, alors que
jusqu’ici Netanyahu n’a avancé aucune
preuve que Hamas était responsable de
l’enlèvement ou derrière cette
opération. Maliki, le ministre des AE de
l’Autorité palestinienne, a expliqué au
quotidien saoudien Asharq Al-Awsat de
Djeddah, qu’en l’absence de preuve, il y
a deux scénarios possibles :
l’enlèvement pourrait être un jeu de la
part d’Israël pour redevenir la
“victime”, il pourrait faire partie d’un
autre jeu pour “détourner” l’attention
de son refus d’accéder aux résolutions
internationales imposant l’Etat de
Palestine, reconnu en partie par l’ONU.
S’ils ont été vraiment enlevés, les
adolescents auraient pu être victimes de
“criminels juifs, criminels palestiniens
ou des criminels palestino-juifs” qui
ont effectué le kidnapping pour leurs
propres objectifs personnels, a déclaré
Maliki, sans trop y croire, car
l’enlèvement s’est déroulé dans une
colonie juive de Cisjordanie hautement
sécurisée.
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Publié le 24 juin 2014 avec l'aimable
autorisation de Liberté Algérie.
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