Chronique
L'effet hétérolytique
Chérif Abdedaïm
© Chérif
Abdedaïm
Mercredi 19 mars 2014
Du «printemps arabe» au
«printemps mondial», peu importe le
nombre de victimes. Les prédateurs du
Nouvel ordre mondial s’en fichent
éperdument. Brouiller les cartes,
déstabiliser l’opinion, semer la
discorde là où les conditions sont
propices, l’essentiel c’est le grand
profit des multinationales véreuses qui
se jouent des politiques à leur guise.
Les américains, locomotive des wagons
européens, viennent de nier
catégoriquement les résultats du scrutin
en Crimée. C’est ce qui ressort des
récentes déclarations de Barack Obama
lors d'un entretien téléphonique avec
son homologue russe Vladimir Poutine.
Selon la Maison blanche, Obama a
souligné que le référendum en Crimée
«violait la constitution ukrainienne» et
«ne serait jamais reconnu par les
Etats-Unis et la communauté
internationale». Toutefois, le président
américain a indiqué qu' «il existait une
voie diplomatique pour résoudre la crise
qui permettait de respecter les intérêts
de la Russie et du peuple ukrainien».
Toujours selon la Maison Blanche, le
chef de l'Etat américain «a demandé à la
Russie de soutenir l'envoi immédiat
d'observateurs internationaux pour aider
à empêcher la violence de la part de
tout groupe en Ukraine». Sans scrupule
aucun, le président américain semble
subitement se soucier des «violations»
d’une constitution, alors que dans
d’autres situations, la diplomatie
américaine avait défendu bec et ongles
le principe d’autodétermination des
minorités. Et pourtant, si Obama pense
que ce référendum est «illégal», ce
n’est pas l’avis des observateurs
internationaux qui y ont assisté. Voyons
quelques déclarations : «Ce référendum
est tout à fait légal. La démocratie,
c'est un phénomène, où les personnes ont
le droit de déterminer leur propre
avenir», a déclaré Bela Kovacs. «Nous
reconnaissons certainement le droit des
peuples à exprimer leur opinion»,
ajoute, à son tour, l’eurodéputé de la
Grèce, communiste Charalambos Angurakis.
Aussi, l’observateur finlandais Johan
Backman, le vice-président du parlement
de Serbie, Nenad Popovic et les autres
se sont prononcés en faveur du
référendum. Cela dit, selon les
déclarations de l’observateur
international de la Finlande, Johan
Backman: «Il y a beaucoup de
journalistes occidentaux. Certains
d'entre eux, selon mes données, exercent
une pression psychologique sur les
employés des bureaux de vote», a-t-il
noté. «Il est possible qu’il s'agirait
d’une opération spéciale. Ils posent,
par exemple, des questions étranges aux
représentants des commissions
électorales». Pour sa position honnête
et sans compromis, le président du
Comité antifasciste de la Finlande,
Johan Backman est soumis à la
persécution chez lui. En particulier, le
tribunal lui a interdit d'enseigner à
l'Université de Helsinki. Apparemment,
les Occidentaux, politiques et médias
mainstream, semblent frustrés par cette
nouvelle configuration. Attendons
impatiemment leurs réactions après le
référendum sur la sécession de l’Italie
dans la région de la Vénétie (qui aura
lieu du 16 au 21 mars). Une Vénétie en
Italie, une Savoie en France, une
Catalogne en Espagne, que les
républiques fédérales indépendantes et
souveraines pullulent. Que le monde se
fragmente en petites entités, que des
innocents meurent, l’essentiel est de
faire avancer le grand projet du Nouvel
ordre mondial. Quelle sinistre réalité !
Article publié sur
la
Nouvelle République
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