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Chronique

Sous les charmes de l'esclavage

Chérif Abdedaïm


© Chérif Abdedaïm

Lundi 12 mai 2014

Toutes les grandes révolutions se sont faites contre le pouvoir absolu, arbitraire et tyrannique. Toutes se sont faites au nom de la dignité de l’homme, que des puissances despotiques bafouaient.

Tous les grands documents déclarant les droits de l’homme sont le fruit d’une prise de conscience progressive de la dignité inaliénable de tous les hommes et tous, cependant, sont nés au prix de beaucoup de souffrances et de beaucoup de larmes.

Ainsi, l’histoire moderne a connu le despotisme éclairé. Le despote prétendait avoir le privilège de jouir des lumières de la Raison, inaccessibles au commun des mortels. Sa volonté était la source de la loi. Son pouvoir était absolu : il n’avait point de compte à rendre au peuple.

Héritières misérables de ces despotismes sont certaines dictatures dérisoires qui fleurissent à l’époque contemporaine. Elles règnent par la terreur simple, la corruption, la concentration de tous les pouvoirs, le cynisme et la brutalité. Despotisme précaire que celui-ci, puisqu’il peut à tout moment être renversé.

Le despotisme survit aussi dans les régimes autoritaires. Dans ceux-ci, le « despote » — concrètement : un individu ou une minorité — a la hantise de sa sécurité face à un ennemi désigné. Quelques havres de liberté subsistent parfois dans la vie économique, plus rarement dans la vie intellectuelle et culturelle, mais il est interdit d’exprimer une quelconque opposition politique. Le régime autoritaire favorise l’hypocrisie : dans votre for intérieur, vous pouvez penser ce que vous voulez ; il suffit de ne pas être opposant, d’avoir l’échine souple. Bref, ce qui est requis c’est la soumission extérieure.

Dictatoriaux ou autoritaires, ces régimes despotiques ne s’embarrassent guère de constructions idéologiques compliquées pour se justifier. Pourvu qu’ils aient la force, qu’ils ne regardent pas aux moyens, qu’ils n’hésitent pas à recourir à la violence, qu’ils aient une police efficace, ils n’ont guère besoin de se fabriquer des légitimations. Toute coquetterie idéologique est ici pratiquement superflue.

Au XXe siècle, le totalitarisme a poussé le despotisme classique — dictatorial ou autoritaire — à son point d’incandescence. Ce qui n’était que despotisme minable ou artisanal, et donc souvent éphémère, cède la place à un despotisme d’un professionnalisme haut de gamme.

Les trois premiers totalitarismes du XXe siècle — communisme, fascisme, nazisme — ont dès à présent pris place au panthéon des classiques de la perversité. Bien sûr, on recueille les recettes du passé : abus de pouvoir en tout genre, violence, goulags, terreur, répression, suspicion, corruption, etc. Quelque chose de plus est cependant ajouté. Non un simple ingrédient supplémentaire, mais quelque chose d’essentiel.

Le totalitarisme résulte du funeste concours, de la convergence entre la tendance quasi générale à accepter volontairement la servitude et l’offre de produits idéologiques du meilleur effet « domesticateur ». La dictature, l’autoritarisme : on les supporte, on s’y oppose ; le cas échéant, on s’insurge contre eux. Le totalitarisme, lui, anesthésie le moi, subjugue les corps, colonise les esprits et fait scintiller les charmes de l’esclavage consenti. L’idéologie est la drogue qui tue la capacité de discerner le vrai du faux, le bien du mal, et qui inocule un substitut de vérité, habituellement sous forme d’utopie.

Article publié sur La Nouvelle République
Reçu de l'auteur pour publication

 

 

   

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