Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Le foulard, la burka et le burkini:
Quand l'Occident se voile la face
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Mercredi 24 août 2016
«Cette
polémique sur le burkini est une
absurdité française ne pouvant être l'oeuvre
que d'esprits tordus .»
David
Aaronovitch, éditorialiste du Times
Cet été décidément, a été riche en
scoops. Il y a le feuilleton journalier
de dizaines de morts pour la plupart
musulmans, il y a les évènements qui
visent à diaboliser la Syrie en la
bombardant illégalement alors qu'on est
copain coquin avec les pourvoyeurs en
armes et en argent de ceux que nous
voulons démolir. C'est en tout cas
l'avis de Bruno Guigue ancien haut
fonctionnaire qui écrit: «Curieux pays
que la France. Ses dirigeants tentent
d'abattre depuis cinq ans, par tous les
moyens, le seul régime non confessionnel
du Moyen-Orient. Ils livrent des armes
aux djihadistes au nom de la démocratie
et des droits de l'homme. Ils bombardent
les populations civiles en prétendant
lutter contre le terrorisme qu'ils
soutiennent par ailleurs. Ils
distribuent des médailles honorifiques
et vendent des avions de chasse aux
sponsors saoudiens de la terreur
planétaire. Mais cette absurdité
permanente de notre politique étrangère
n'offusque personne. (...)Car ce ne sont
pas les événements d'Alep qui
passionnent les foules. Ces
affrontements exotiques auxquels on ne
comprend rien n'intéressent personne;
(...) Le vrai sujet est ailleurs, son
urgence saute aux yeux. Son extrême
gravité nous pétrifie d'angoisse. Le
burkini! (...)» (1)
Le débat que je propose justement aux
lectrices et lecteurs est celui de
l'affaire du burkini, affaire créée de
toutes pièces pour entretenir
l'atmosphère de guerre contre des
Français musulmans pratiquants ou pas où
chaque camp fourbit ses armes trouvant
dans ce filon de l'allogène, ancien
indigène du bon temps des colonies, un
exutoire et ceci à quelques encablures
de la présidentielle ou la pêche aux
voix quand il s'agit de taper sur
l'allogène.
Vu de
l'étranger. Burkini: la France se trompe
de combat
Pour montrer les similarités des
démarches de l'Europe, le journal la
Croix ne boude pas son plaisir pour
nous informer que l'Allemagne veut
interdire la burqa, mais comme le relève
Der Speigel : «En France, la
burqa est interdite depuis des années
sans le moindre résultat. Le pays n'est
pas plus sûr et les musulmans ne sont
pas plus intégrés». La presse étrangère
réagit vivement à la polémique.: «Pour
de nombreux commentateurs, la France se
trompe de cible. Principale raison
invoquée: « Eviter les troubles à
l'ordre public », comme a plaidé le
Premier ministre Manuel Valls dans une
interview accordée à La Provence.
(...) » (2)
« La chroniqueuse du Washington
Post Kathleen Parker estime que les
maires français qui ont choisi
d'interdire le burkini sur les plages se
trompent de combat. L'interdiction du
burkini ne s'explique que par une
raison: l'islamophobie, selon la
Süddeutsche Zeitung. Le quotidien
rappelle que ce maillot de bain « n'est
pas une burka »: Le bannir des plages ne
cherche donc pas ´´à libérer la femme et
à défendre la laïcité, mais signifie
plutôt nous ne voulons pas de vous ici'
(...) le quotidien néerlandophone de
centre droit De Standaard lit
dans la réaction des édiles un aveu
d'échec. « Au nom de la liberté et des
valeurs occidentales, on dicte à des
gens ce qu'ils doivent porter sur la
plage ». Ce que montre cette polémique,
qui´´voit une menace partout », c'est «
un fébrile manque de confiance en soi »
». (2)
« En Espagne, où le port du burkini
est autorisé, la presse s'intéresse
aussi de près au sujet. (...) De fait,
comme le souligne encore l'éditorialiste
du Washington Post Kathleen Parker, la
polémique française autour du burkini
s'inscrit dans ´´une longue tradition du
contrôle des vêtements de plage des
femmes par les hommes´´. Pour elle, ´´le
burkini est devenu le drapeau des
confédérés de la France´´. Comme le
drapeau des confédérés, le burkini
signifie des choses différentes pour les
gens, mais il est devenu un symbole
puissant de l'affrontement culturel
entre patriotes français et immigrés
musulmans au point de devenir un élément
déclencheur pour tous ceux qui veulent
monter sur les barricades.´´» (2)
Les raisons
profondes
L'une des premières choses qui m'a
frappé est que la kabbale ressemble
étrangement à ce qu'ont connu les
Algériens pendant la nuit coloniale.
C'est le même scénario colonial
transposé dans le postcolonialisme. Je
voudrai dans un premier temps proposer
l'analyse lumineuse du docteur Franz
Fanon, psychiatre bien placé pour
étudier les névroses du colonat ensuite
celle de la journaliste du New York
Times qui décortique les raisons
profondes
Pour rappel, le voile (haïk), tenue
vestimentaire faisait partie pendant des
siècles des coutumes vestimentaires des
citadines. Symbole de pudeur et de
décence, ce vêtement, qui tenait une
grande place dans la société, laissa
place sous l'effet de la mondialisation
à des vêtements en provenance du
Moyen-Orient. Ce voile permettait de
réaffirmer l'attachement des femmes à
leur identité et à leurs valeurs
culturelles et civilisationnelles. La
lente mutation nécessaire a fait que les
musulmanes s'emparent de la modernité en
continuant de préserver l'essentiel de
leur credo, c'est -à-dire «lahya»
autrement dit la décence, la pudeur et
le non-exhibitionnisme qu'on veut lui
imposer. Il n'est nullement question de
soumission à un quelconque intégrisme ou
une quelconque soumission
Dans le premier chapitre de sa
Sociologie d'une révolution
«L'Algérie se dévoile», le docteur
Frantz Fanon montre comment le voile est
instrumentalisé par l'administration
coloniale pour assoir son pouvoir. «Nous
allons voir que ce voile, élément parmi
d'autres de l'ensemble vestimentaire
traditionnel algérien, va devenir
l'enjeu d'une bataille grandiose, à
l'occasion de laquelle les forces
d'occupation mobiliseront leurs
ressources les plus puissantes et les
plus diverses, et où le colonisé
déploiera une force étonnante d'inertie.
La société coloniale, prise dans son
ensemble, avec ses valeurs, ses lignes
de force et sa philosophie, réagit de
façon assez homogène en face du
voile(...) Les responsables de
l'administration française en Algérie,
préposés à la destruction de
l'originalité du peuple, chargés par les
pouvoirs de procéder coûte que coûte à
la désagrégation des formes d'existence
susceptibles d'évoquer de près ou de
loin une réalité nationale, vont porter
le maximum de leurs efforts sur le port
du voile, conçu en l'occurrence, comme
symbole du statut de la femme
algérienne. Une telle position n'est pas
la conséquence d'une intuition fortuite.
(...) À un premier niveau, il y a
reprise pure et simple de la fameuse
formule: «Ayons les femmes et le reste
suivra.»» (3)
« Le 13 mai 1958, des musulmanes sont
installées sur un podium à Alger, place
du Gouvernement. Dans une mise en scène
très orchestrée, elles brûlent leur
voile (En 1960, le photographe Marc
Garanger, alors jeune appelé, fut
bouleversé par le travail qu'on lui
imposa: faire des photos d'identité de
Kabyles, voile arraché). Jusqu'à ce que
les gouvernants découvrent que derrière
ces jeunes femmes «européanisées»
pouvaient se cacher des combattantes
déterminées.» (3)
Pour Amanda Tub, du New York
Times, les interdictions du burkini'
en France ont à voir avec bien autre
chose que la religion ou l'habillement
(...) L'évidence de la contradiction -
imposer des règles sur ce que les femmes
peuvent porter sur la base de l'idée
qu'il est injuste pour les femmes de
devoir obéir à des règles sur ce que les
femmes peuvent porter - montre
clairement que quelque chose de plus
profond doit être à l'oeuvre. (...) «Ce
genre de déclaration [celle de Manuel
Valls, NdT] est une manière de
sanctionner [ ce qui est français et ce
qui n'est pas français,» explique
Terence G. Peterson, un professeur de la
Florida International University (...)
Si cette bataille sur l'identité prend
de l'ampleur, elle fait en réalité rage
sous une forme ou une autre depuis des
dizaines d'années dans la société
française, affirme le Pr Peterson. Ce
qui semble être une confrontation sur
une petite question de vêtement
islamique porte en réalité sur ce que
signifie être français.»
On le voit, le professeur Peterson
rejoint Franz Fanon quand il écrit:
«Pendant l'époque coloniale, quand la
France contrôlait de vastes régions
musulmanes, le voile était devenu un '
symbole hyperchargé''. Le voile était
considéré comme un symbole de
l'arriération des musulmans et les
normes vestimentaires féminines
françaises, plus flexibles, étaient
considérées comme un signe de
supériorité culturelle, des façons de
voir qui justifiaient le colonialisme.
(...) Le voile est resté un symbole
puissant de l'altérité quand le
colonialisme s'est effondré après la
Seconde Guerre mondiale et que les
musulmans des pays colonisés ont afflué
en France. Mais maintenant, cette
altérité se joue à l'intérieur même d'un
pays qui tente de définir sa propre
identité postcoloniale. Au fil des
générations, le voile s'est répandu chez
les musulmanes françaises, en tant que
pratique religieuse et, peut-être, comme
symbole de leur héritage culturel
particulier. (...) »
« Le résultat a été que le voile est
devenu le symbole non seulement d'une
différence religieuse, mais du fait que
les Français «de souche» n'avaient plus
le monopole de la définition de
l'identité française. Le symbole du
voile à l'époque coloniale en tant que
signe de l'infériorité musulmane en a
fait une cible commode pour les
arguments selon lesquels l'identité
française «traditionnelle» devait
demeurer non seulement dominante mais la
seule identité culturelle en France.
Beaucoup de Français, au lieu de croire
que ces identités peuvent coexister, les
perçoivent comme nécessairement
concurrentes.(...) Les choses ont
commencé en 1989 avec la fameuse affaire
du foulard (...) Ostensiblement, la
raison était que les foulards étaient
des symboles religieux visibles et
qu'ils contrevenaient donc avec la loi
française sur la laïcité, ou sécularisme
(...) Interdire les foulards dans les
écoles françaises devenait une manière
de gérer l'anxiété générée par les
événements à l'intérieur et à
l'extérieur du pays, et d'affirmer le
droit de protéger les valeurs
françaises.»(4)
On le voit les raisons profondes
peuvent se résumer à un voyeurisme ou le
corps de l’autre doit être exposé à la
lubricité des spectateurs avides
d’exotisme et de sensations fortes comme
l’ont fait la plupart des nations
européennes avec les zoos humains et les
Etats Unis avec les réserves. Ce
mystérieux corps de l’Autre en
l’occurrence est l’objet du combat de
deux types de vision celle d’une vision
fondamentaliste qui fait du corps de la
femme une propriété privée et celle
d’une vision dite moderne débridée qui
tend à faire du corps de la femme au nom
de la liberté une propriété publique .
Les Etats Unis dans la plus pure
tradition du bon temps des colonies ont
fait de même quand ils ont démoli les
structures de l’Afghanistan en
s’attaquant aux structures patriarcales
millénaires en diffusant par leurs GI’s
en décembre 2001 des clips vidéo
incitant la femme à enlever sa burqua !!
Solution Chevènement ou solution des
élites scientifiques françaises
musulmanes?
Que faire? «La France écrit Amanda
Tub du NYT, a un autre choix: elle
pourrait élargir sa définition de
l'identité nationale pour inclure les
musulmans français tels qu'ils sont.
C'est quelque chose qui peut effrayer
beaucoup de Français, qui la vivraient
comme renoncer à une identité
«traditionnelle» confortable et non
comme l'ajout d'une nouvelle dimension à
celle-ci.» Des associations juives
réservent des piscines pour femmes
exclusivement sans que personne, s'en
émeuve. Apparemment, le gouvernement
sort la carte Chevènement pour s'occuper
des musulmans comme le fit un certain
Michel (Sidna Michel pour Ferhat Abbas)
qui gérait le culte musulman dans les
années trente en Algérie. Chevènement
fait une sorte d'unanimité qui
transcende les clivages » (5)
Dans une contribution de Cide, la
«ruée vers Chevènement» fut la véritable
courroie de distribution de toutes les
idées fascistes qui ont fini par
s'imposer aujourd'hui dans le paysage
politico-médiatique français. C'est que
le Chevènementisme est le détroit de
Béring de l'Échiquier politique
français, seul permettant en effet de
passer la ligne de changement de bord,
de l'extrême gauche à l'extrême droite.
(...) En fait, cette attitude résume
toute l'histoire de la République
française. A savoir chanter des valeurs
universelles et agir en tribu gauloise
assiégée par les Sarrasins. Et c'est
justement ce déni de valeurs qui
représente le talon d'Achille et le
handicap premier de son entreprise
coloniale. Dans la mesure où elle n'a
jamais réussi à convaincre ses sujets
coloniaux de la véracité de son
discours. (...) Et c'est ainsi qu'en
toute logique, la France a choisi pour
cette nouvelle «pacification» un de ses
grands serviteurs: Jean-Pierre
Chevènement. Et son souverainisme bénin
s'est transformé avec le temps en une
brèche maline dans le sillage de l'État
de droit. (...) De Philippot jusqu'à
Zemmour en passant par Polony et
Finkielkraut, du moment en effet que
vous versiez dans la haine ethnique et
xénophobe, la caution morale
chevènementiste vous est d'une grande
utilité pour crédibiliser vos
élucubrations, les rendant par-dessus
tout conformes à la démocratie et à la
République». (5)
Cette contribution des élites
scientifiques mérite d'être connue .
nous lisons «Alors que Manuel Valls a
appelé les musulmans, à plus de
'discrétion dans la manifestation de
[leurs] convictions religieuses''» des
médecins, des avocats et des patrons
musulmans ont choisi de prendre
publiquement position Pour
l'astrophysicien Abd-al-Haqq Guiderdoni,
c'est un travail d'éducation qui doit
être entrepris. Il insiste sur
l'interprétation du Coran, souvent perçu
comme violent, en particulier à cause
des événements ayant eu lieu à l'époque
de l'écriture du texte sacré:«Ces
événements ont été pour partie
guerriers, et donc violents. Il ne
s'agit pas de les supprimer du texte -
il est absurde de vouloir 'réformer' le
Coran comme on en a lu la proposition -
mais de les placer dans cette
perspective relative, où ils ne peuvent
pas devenir des normes, sinon des normes
symboliques, celles du combat contre
soi-même pour s'améliorer.» L'école, qui
a permis à l'élite musulmane de
s'élever, a donc un rôle essentiel pour
situer «le fait religieux dans sa
dimension originelle (...) et
intellectuelle».(5)
«A l'heure où médias et politiques
regardent ces Français issus de
l'immigration avec toute la hauteur d'un
regard paternaliste, eux ont emprunté le
chemin de l'ascension sociale,
retroussant leurs manches. Il faut
valoriser les exemples féminins, affirme
Inès Safi polytechnicienne, physicienne
au Cnrs, qui permettent de 'déconstruire
un discours essentialiste'' et de ' se
servir de la force de la suggestion
positive''» pour lutter contre la
dévalorisation de l'image de ' la femme
musulmane''». (...) Abdel Rahmane
Azzouzi, chef du service urologie du
centre hospitalier universitaire (CHU)
d'Angers enfonce le clou: «L'Etat
français n'a jamais voulu un islam de
France, C'est le signe que [les
politiques] considèrent toujours l'islam
comme une religion étrangère à la
République.» Il préconise un financement
émancipé des Etats d'origine de la
communauté musulmane: «Je ne veux plus
voir une seule âme étrangère rôder
autour du Cfcm. L'islam de France doit
être géré par des Français uniquement.
La maison commune, c'est la France, pas
le Maghreb!»(5)
Le ton est donné, les autorités
devraient de notre point de vue, de plus
en plus écouter non pas ce qui font,
d'une façon ou d'une autre, de l'Islam
un fonds de commerce pour des positions
sociales, mais l'Islam des Lumières de
ceux qui ne doivent rien au système, qui
ont prouvé leur compétence et qui de ce
fait apporteront une réelle valeur
ajoutée. Naturellement, il ne faut pas
verser dans la facilité, du y a qu’à
pour tomber dans un islam sans épaisseur
un islam mondain laïco-compatible
C’est un fait que le fond rocheux
malgré les dénégations hypocrites, des
uns et des autres est profondément
chrétien, il n’est que de constater les
dix jours fériés d’origine chrétienne
fruit d’un deal douloureux entre une
Eglise prépondérante et une République
qui a laïcisé les fondements de la
société d’alors avec ses haltes
religieuses qui segmentent les
espérances du chrétien De plus il est
compréhensible que le citoyen français
lambda à qui on fait miroiter le grand
remplacement, l'invasion, se sente
assiégé notamment par un discours
apocalyptique diabolisant l’islam. Seul
un dialogue éclairé, apaisé, désarmé
permettra d’aboutir à une république
réellement équidistante des
spiritualités. Les gouvernants devraient
faire confiance aux élites
scientifiques françaises d'espérance
musulmane pour accompagner ce
nécessaire aggiornamento qui tout en
gardant les fondamentaux s'adapte en
lieu et en temps et permettant ce que
les Canadiens appellent des
accommodements raisonnables loin de
toute exploitation politicienne.
1.
http://www.mondialisation.ca/burkini-le-choc-des-civilisations-a-lheure-du-pastis/5541452
2.
http://www.courrierinternational.com/article/vu-de-letranger-burkini-la-france-se-trompe-de-combat
3.
http://information.tv5monde.com/terriennes/viols-voiles-corps-de-femmes-dans-la-guerre-d-algerie-3406
4.
http://reseauinternational.net/burkini-et-crise-de-lidentite-francaise-vus-par-le-new-york-times/#IbWG6K7uLQG8vJJb.99
5.
http://www.alterinfo.net/De-Jacques-Soustelle-a-Jean-Pierre-Chevenement-Miseres-et-decadences-du-colonialisme-francais_a124684.html
6. Français musulmans, ils veulent
peser dans les débats publics Le Monde
17.08.2016
Article de référence
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_
chitour/248253-quand-l-occident-se-voile-la-face.html
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
enp-edu.dz
Publié le 24 août
2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
Le dossier
Algérie
Les dernières mises à jour
|