Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Une « intifada » de la dignité :
Ahed Tamimi l'adolescente qui affronte
Tsahal
Chems Eddine Chitour
Ahed
Tamimi (photo by Haim Schwarczenberg)
Samedi 6 janvier 2018
« Nous savons
très bien que notre liberté est
incomplète sans la liberté des
Palestiniens. » Nelson Mandela
L'actualité nous sature avec des informations de différentes
pertinences. Nous qui sommes accrocs, à
tort, aux médias occidentaux, par
mimétisme, par paresse et par
aplat-ventrisme, nous considérons comme
du pain béni tout ce qui vient des
médias occidentaux qui formatent nos
imaginaires, et qui nous font injonction
de ce que nous devons aimer,
facebookiser, twitter, d'une façon
panurgienne et de ce que nous devons
gober et de ce que nous devons rejeter.
Ainsi par exemple depuis plus d'un
siècleReuters' nous dit ce qu'il faut
penser suivi par la suite par les
agences comme l'Afp et les agences
américaines.
Le pouvoir
médiatique, si bien identifié par
Bourdieu, consiste en la fabrication
d'un consensus par la sélection et
l'effacement de tout élément qui recourt
à la réflexion. Pour ce qui est des
médias lourds nous sommes saturés
toujours par le même message, la doxa
occidentale est universelle, les autres
médias sont quantités négligeables et
mieux encore, pour discréditer les rares
médias alternatifs, qui tentent de
garder la tête hors de l'eau, sont
diabolisés. Nous avons vu, par exemple,
la chute inexorable du « Monde »
l’un des rares journal qui, à l'époque,
tenait la route en terme d'honnêteté
intellectuelle, se faire lui-même le
triste porte-voix de l'empire et de ses
vassaux, en mettant en place le
« décodex » qui démolit tout ce qui ne
sort pas de la bouche du maître.
Cependant, il nous faut signaler des
agences qui commencent à donner une
information alternative, ce sera le cas
de la chaine «Russia Today» qui,
on l'aura compris, a été très vite
attaquée, en vain !
Ceci étant écrit,
l'objet de cette réflexion est de
rapporter le sort qui est fait, du point
de vue information, à la prouesse de
Ahad Tamimi, une jeune adolescente, qui
refusant le fait accompli, se bat avec
toute la fougue de la jeunesse, pour la
dignité, contre l'injustice qui est
faite à son peuple. Rapportons les faits
et ce qu'en pense un intellectuel
israélien qui est du côté de la justice,
tout en étant en Israël.
La jeune résistante palestinienne
Ahed Tamimi, arrêtée par l'armée
israélienne
Les conséquences d’une colonisation
illégale et d’humiliations au quotidien
amènent à une résistance citoyenne du
fait de l’inanité des dirigeants actuels
de la cause palestinienne . Dans ce
cadre, la résistance est de plus en plus
juvénile. Une intifada au quotidien et
non pas sur instruction des chefs qui
son bien au chaud dans leur confort –
Israël veillant à ce qu’ils ne
manquent de rien- fait qu’à poings nus
les jeunes s révoltent contre le sort
qui leur est fait. Et cela aucun média
main stream n’en parlent définissant en
honnêtes courtiers les causes de cette
belle colère qui est exploitée par le
fait divers qu’elle apporte et non pas
pour le fond de l’affaire palestinienne
qui reste entier
Ahed Tamimi fait
partie justement d'une génération qui
n'a rien connu d'autre que l'occupation
israélienne. A Nabi Saleh, c'est une
réalité quotidienne : la route qui
traverse ce village de 600 habitants
pour rejoindre Ramallah, dessert aussi
la colonie israélienne de Halamish
(1.328 habitants), établie en 1977, sur
des terres palestiniennes privées. D'une
colline à l'autre, Nabi Saleh et
Halamish se font face. Pendant l'été
2008, le captage de sources d'eau, au
profit de la colonie, provoque la colère
des villageois palestiniens spoliés.
A partir de 2009, une marche pacifique
est instaurée, tous les vendredis, par
les familles de Nabi Saleh, pour
dénoncer l'occupation. La confrontation
hebdomadaire avec l'armée israélienne
tourne souvent à la violence. « En 2012,
lit-on sur «Oumma.com» du haut de ses 11
ans, son poing levé contre les soldats
israéliens avait marqué durablement les
esprits, révélant une témérité et une
combativité exceptionnelles à un si
jeune âge, ainsi qu'une conscience
politique d'une rare précocité.
« Cinq ans plus
tard, Ahed Tamimi, la courageuse petite
fille palestinienne, devenue une jeune
activiste aguerrie, entrée résolument en
résistance, la rage au cœur, a été
interpellée et menottée chez elle, en
pleine nuit, devant la caméra de l'armée
israélienne d'occupation qui n'en a pas
perdu une miette. Devenue la bête noire
d'Israël, sa participation à de
nombreuses actions menées contre les
colons et les hommes en treillis,
incarnant le colonialisme forcené de
l'Etat hébreu, ne lui avait valu jusqu'à
présent aucune séquestration, ni
arrestation. Mais quatre jours après
avoir été filmée, à Nabi Saleh, en train
d'affronter deux soldats israéliens,
demeurés impassibles, avec la pugnacité
qui la caractérise, en présence de sa
cousine, Ahed Tamimi a vu l'armée
israélienne faire, brutalement,
irruption à son domicile, dans la nuit
du 18 au 19 décembre, à la manière d'un
rapt, la terrifiante marque de fabrique
de l'ultra-sionisme au pouvoir». (1)
«L'adolescente de
16 ans, dont le dernier coup d'éclat est
devenu viral, sur les réseaux sociaux, à
la fois sur les comptes pro-palestiniens
et pro-israéliens, chauffés à blanc, a
comparu, le 20 décembre, devant un
tribunal militaire israélien. Elle est
poursuivie pour avoir agressé un soldat
et encourt jusqu'à sept ans de prison.
Sa cousine Nor Naji Tamimi et sa mère,
Nariman Tamimi, ont été, également,
arrêtées. Des Israéliens se sont
déchaînés contre Ahed Tamimi, à l'image
du ministre de l'Education Naftali
Bennett, leader du Foyer juif', le parti
ultra-nationaliste et sioniste, qui sans
surprise, la voue aux gémonies,
souhaitant qu'elle croupisse en prison
». (1)
«Ahed Tamimi est une héroïne, une
héroïne palestinienne»
L’écrivain
israélien Gideon Levy connu pour ses
positions pondérées en faveur de
la cause palestinienne, avec le courage
qui le caractérise dit ses quatre
vérités au pouvoir israélien. Il rapporte,
à sa façon, le calvaire de l'adolescente
et qui a amené à son arrestation. Nous
le suivons : « Les Forces de défense
d'Israël ont abattu Hamed al-Masri, 15
ans, d'une balle dans la tête, blessant
grièvement l'adolescent de Salfit qui,
par ailleurs, ne portait pas d'arme.
Vendredi, les militaires ont fait de
même avec Mohammed Tamimi, de Nabi
Saleh, sans arme lui aussi, le blessant,
tout aussi, grièvement à la tête.
Vendredi encore, les militaires ont tué
� toujours d'une balle dans la tête �
Ibrahim Abu Thuraya, amputé des deux
jambes. Et, le même jour, Ahed Tamimi
était, dans la cour de sa maison avec
une amie et a giflé un homme des FDI qui
avait fait irruption chez elle ». (2)
« Du coup, poursuit
l’auteur Israël est sorti de sa colère
vasouilleuse : Mais comment ose-t-elle ?
Les trois victimes de cette fusillade
barbare n'intéressent pas les Israéliens
et les médias ne prennent même pas la
peine d'en parler. Mais la gifle - et le
coup de pied-d'Ahed Tamimi ont déclenché
une colère furieuse. Comment peut-on
oser gifler un soldat des FDI ? Un
soldat dont les amis giflent, tabassent,
kidnappent et-bien sûr - abattent
presque quotidiennement des Palestiniens
? Vraiment, elle a tous les toupets, la
Tamimi. Elle a violé les règles.
Gifler n'est permis que de la part des
soldats. C'est elle, la véritable
provocation, et non pas le soldat qui a
fait irruption dans sa maison. (…) La
fille de Nabi Saleh a fait éclater
plusieurs mythes, chers aux Israéliens.
Le pire de tout, elle a osé détériorer
le mythe israélien de la masculinité.
Brusquement, il se fait que le soldat
héroïque, qui veille sur nous jour et
nuit, avec audace et courage, se fait
vilainement contrer par une fille, aux
mains nues. Que va-t-il advenir de notre
machisme, si Hamimi le met en pièces si
facilement? » (2). Tout d'un coup, les
Israéliens ont vu l'ennemi cruel et
dangereux auquel ils sont confrontés :
une gamine bouclée de 16 ans. Toute la
diabolisation et la déshumanisation des
médias flagorneurs ont volé en éclats,
d'un seul coup, en étant brusquement
confrontées à une gamine vêtue d'un
sweater bleu. Les
Israéliens ont perdu la tête. Ce n'est
pas ce qu'on leur a raconté.. Ahed
Tamimi est une héroïne, une héroïne
palestinienne. Elle est parvenue à
rendre dingues les Israéliens. Peut-être
des filles comme elle seraient-elles en
mesure de secouer les Israéliens.
Peut-être l'intifada des gifles
réussira-t-elle, là où toutes les autres
méthodes de résistance, violente ou non
violente, ont échoué ». (2)
L'odieuse
désinformation de France Télévision dans
ses JT.
L’affaire Ahed
Temmimi a été exploitée d’une façon
différente du point de vue de l’image.
Il y a à la base de tout cela une
révolte que les Palestiniens
tentent eux aussi de se battre pour
montrer par l’image les avanies qu’ils
subissent , quoi de plus normal ? Un
peuple est tenu de vivre sous un
apartheid abject après avoir été spolié
de la grande majorité de sa Terre d’une
façon inexorable. Cependant les
médias aux ordres en font une
autre lecture et le choix des mots est
bien fait. Nul mention du pourquoi
de la révolte. On préfère insister sur
le gène de la méchanceté en présentant
un soldat israélien mordu à la main par
l’adolescente pour lui faire
lâcher prise du fait qu’il tente
d’arrêter un enfant. On utilise aussi
l'image voyeuriste d'une
adolescente avec des tresses
blondes et des yeux bleus qui tranche
avec l'image de la femme voilée
En un mot comme en
mille, les sionistes installés à tous
les postes clés des médias mondiaux
notamment européens et américains
verrouillent l'information et font
toujours apparaître Israël comme
l'opprimé qui supporte des adolescents
déchainés. Nous rapportons le cri de
colère de Daniel Vandhove qui
s’insurge contre la déformation des
faits : «C'est encore et toujours cette
abjecte façon de retourner les faits, de
travestir la réalité et de transformer
la victime en coupable. La semaine
dernière, la jeune résistante
palestinienne Ahed Tamimi était arrêtée
par la soldatesque israélienne, en
pleine nuit (plus commode !) pour avoir
giflé un soldat israélien, puis a été
emmenée, menottée, dans une jeep de
l'armée. Il y a deux ans, lors d'un JT
de France 2, l'ancien présentateur David
Pujadas introduisait, en ces termes, un
reportage sur l'adolescente, alors âgée
de 15 ans : «L'image est une arme au
moins aussi efficace que les fusils.
Celle-ci a fait le tour du monde.
Regardez, des boucles blondes, un visage
d'ange […] Héroïne ou enfant manipulée ?
La fabrique d'une histoire…
L'introduction de ce reportage
(rediffusé sur le blog de France 2)
explique, avec éloquence, que «les
Palestiniens l'ont bien compris, plus
que les pierres, les images sont
devenues une arme redoutable». Le
téléspectateur n'a déjà plus le choix.
Il est prié de comprendre que derrière
ces « boucles blondes, visage d'ange »,
[…] se cacherait peut-être (sans doute)
toute la félonie de la résistance
palestinienne à l'occupation, qui se
sert d'enfants pour mener sa lutte de
libération…(…) Tout au long du
reportage, les commentaires sont d'une
honteuse partialité et ne relatent, en
aucun cas, les faits pour ce qu'ils
sont». (3)
«Cela venant s'ajouter aux nombreuses
allégations, déjà entendues en d'autres
temps, que les Palestiniens se servent
de leurs enfants comme boucliers
vivants, alors que tous les témoins qui
se sont rendus sur place ont pu voir à
diverses reprises - et de nombreuses
vidéos existent sur Internet - que la
plupart du temps, ce sont les
«courageux» soldats israéliens qui
prennent des enfants comme boucliers
humains, quand ils ne sont pas des
dizaines à s'y mettre, harnachés comme
des «Robocops», pour arrêter l'un ou
l'autre qui n'a que son courage pour
toute arme ! Et la sentence tombe:
«Alors, adolescente manipulée ou
caractère bien trempé… ?» La manière
dont sont proposés les images et les
commentaires pousse à faire passer les
occupés pour la menace et les occupants
pour les menacés. (…) À aucun moment de
ce reportage, il ne sera question d'une
armée d'occupation déployée, depuis des
décennies, dans tout le pays, dans tous
les villages, et qui ne lésine pas sur
les moyens pour détruire les
habitations, brimer, blesser, tuer les
Palestiniens, de tous âges, y compris
des enfants, sans autre défense que des
cailloux ! Ni des handicapés, comme on a
pu le voir, encore la semaine dernière à
Gaza. Le téléspectateur est laissé face
à une enfant présentée comme une
diablesse déguisée en ange aussi
redoutable et dangereuse que la
cinquième armée du monde !» (3)
L'Occident
célèbre Malala, et ignore Ahed.
Pourquoi?
Il est à se
demander pourquoi l'Occident qui donne
en toute chose la norme, n'a pas jugé
utile de faire preuve de justice en
mettant à l'honneur le combat de Ahed
Tamimi et lui donner la dimension voulue
comme ce fut le cas de la Yéménite
Tawakkol Karman, à qui fut donnée le
Prix Nobel pour service rendu et de
Malala Yousafzai, la Pakistanaise pour
avoir été blessée. Comme l'écrit Shenila
Khoja-Moolji qui a analysé cette énigme
: « On ne compte plus les campagnes en
faveur de l'émancipation des femmes de
l'hémisphère sud : Girl Up, Girl Rising,
le Sommet G(irls)20, Parce que je suis
une femme, Laissez les filles étudier,
Déclaration des femmes. Lorsque Malala
Yousafzai, une militante pakistanaise de
15 ans, a été atteinte à la tête et à
l'épaule par les balles d'un membre de
Tehrik-e-Taliban, la réaction a été
radicalement différente. Gordon Brown,
l'ancien Premier ministre du
Royaume-Uni, a lancé une pétition
intitulée «Je suis Malala». L'Unesco a
lancé «Stand Up For Malala». Elle a été
partout à l'honneur après avoir été
comptée dans les 100 personnes les plus
influentes par «Time magazine», choisie
comme femme de l'année par «Glamour
magazine, et nominée pour le prix Nobel
de la paix, en 2013, et de nouveau en
2014 où elle l'a finalement obtenu.
Mais, aujourd'hui, nulle campagne
#IamAhed ou #StandUpForAhed, ne fait la
«Une» des journaux. Aucun des groupes
féministes, des groupes de défense des
droits ou des personnalités politiques
habituels n'a publié de déclarations
pour soutenir la jeune fille ou
critiquer l'État israélien. Personne n'a
institué de Ahed day. En fait, les
États-Unis lui ont même autrefois refusé
un visa pour une tournée de conférences.
(…) Pourquoi n'y a-t-il pas pour Ahed le
même tollé international que pour
Malala? Pourquoi la réaction aux
tribulations d'Ahed est-elle si
insignifiante? » (4)
«Il y a plusieurs
raisons à ce silence assourdissant. La
première est le fait que la violence
d'État est globalement reconnue comme
légitime. (…) Une fois considéré comme
une menace, l'individu perd tous ses
droits politiques. (…) La raison
invoquée pour prolonger la détention
d'Ahed est qu'elle «constitue un danger»
pour les soldats (qui représentent
l'Etat) et qu'elle pourrait entraver le
fonctionnement de l'Etat (l'enquête).
(….) Les souffrances d'Ahed mettent,
également, en lumière l'humanitarisme
sélectif de l'Occident, où seulse
certaines personnes et certaines causes
sont jugées dignes d'intervention. (…)
Certaines souffrances sont normalisées
et même «disqualifiées du fait qu'elles
ne sont plus l'exception, mais la
règle». Par ailleurs, des jeunes filles
comme Ahed qui critiquent le
colonialisme et défendent leur nation ne
sont pas le genre de femmes émancipées
qui plaît à l'Occident. Elle se bat pour
la justice contre l'oppression, au lieu
de se battre pour une émancipation qui
ne profite qu'à elle-même. (…) Le martyr
d'Ahed devrait nous inciter à nous
interroger sur notre humanitarisme
sélectif». (4)
Le traumatisme
de la gifle
Naturellement la
gifle infligée par la jeune fille au
soldat harnachée comme un robocoop
contre une adolescente qui le brave à
mains nues a traumatisé les israéliens.
Comment se permettait elle de mordre –
on réchauffe pour la bonne cause des
images d’il ya cinq ans alors qu’elle
avait onze ans- et de gifler un
représentant de l’armée la plus morale
du monde ? Cette gifle est un fait
d’arme et a fait des dégâts dans
l’imaginaire israélien en ce sens
qu’elle déconstruit des mythes, d’abord
celui de la supériorité de l’armée
israélienne ensuite celui de l’esclave
qui ose tenir tête au maitre Enfin celui
de la virilité battue en brèche !!!
De fait les
dirigeants israéliens sont amenés à
comprendre que l’impunité ne passera pas
et que le peuple palestinien –en entier-
même à mains nues est déterminé à
protester pour ses droits maintenant
qu’il sait qu’il n’y a rien à
attendre des dirigeants palestiniens
actuels bien dorlotés par le
pouvoir israélien et pour qui le statut
quo ne perturbe pas leur train de vie,
c’est tout juste s’ils sont
« autorisés » à protester pour la forme
dans une comédie humaine qui serait
risible si elle n’était pas tragique
pour les Palestiniens d’en bas qui
souffrent au quotidien dans leur chair
l’impunité les exactions les brimades
et les passe droits des colons qui se
retrouvent par exemple avec dix fois
plus d’eau que les habitants du village
de Nabi Saleh, village de Ahed Temmimi
qui se révolte d’une façon permanente
contre ce fait accompli
On l’aura compris
la gifle de Ahed Tamimi est mal vécue
par les dirigeants voire les
extrémistes israéliens ! Ainsi
comme rapportés dans la contribution
suivante : «Des dirigeants israéliens
appellent à se venger sur Ahed Tamimi,
et même à la violer, pour la punir de
son atteinte à la «virilité» des soldats
qu'elle a bousculés, devant chez elle.
Les appels à la vengeance se multiplient
contre cette adolescente, qui ne
supporte plus les raids et «incursions»
de l'armée d'occupation chez elle, et
qui a vu mourir ou être grièvement
blessés plusieurs membres de sa famille,
lors de leur résistance pacifique au vol
des terres du village de Nabi Saleh. Le
ministre de «l'Education», Neftali
Bennett a déclaré qu' «elle et sa
famille devaient passer le reste de leur
vie en prison». Le journaliste israélien
Ben Caspit estime, sans la moindre
censure, qu'elle devrait être agressée
sexuellement : « Nous devrions lui faire
payer le prix à une autre occasion, dans
le noir, sans témoins ni caméras» (5)
Pour notre part, il nous semble que
toutes les circonvolutions épistolaires
cachent la vraie réalité des choses ;
ceux qui dirigent les grands médias
sont, tous, à des degrés divers, des
sionistes de profession ou des personnes
terrorisées par les représailles si
elles venaient à s'écarter de la �doxa'
qui veut qu'Israël ne doit pas être
critiqué, quels qu'en soit les crimes.
Même les médias arabes par suivisme et
bêtise n'ont pas donné à cet exploit de
la jeune adolescente, toute l'importance
symbolique. C'est ce qui explique,
pensons-nous, l'étouffement de l'épopée
de cette adolescente qui a redonné de la
dignité au Peuple palestinien. Ahed
Temimi n'est pas la seule. Ce sont des
dizaines de jeunes adolescents qui sont
en prison: Khalida Jarrar députée
palestinienne était en « détention
administrative» pour 6 mois. Elle devait
sortir, en cette fin d'année. La
décision est tombée: les 6 mois sont
renouvelés. Sans raison, elle reste en
prison.
Il faut savoir que
la «détention administrative» met les
Palestiniens en prison pour 6 mois, sans
accusation, sans jugement et surtout
renouvelable à l'infini. Aux dernières
nouvelles, le tribunal militaire
israélien a retenu douze chefs
d'inculpation contre l'adolescente et
prolongé sa garde à vue d'une semaine.
Trop, c'est trop. Pour Ahed et à
tous les enfants dans les prisons
d'Israël: vous êtes dans notre coeur. Il
s'agit, en définitive, d'un problème
d'occupation et tôt ou tard l'Etat de
Palestine verra le jour. Si l'octroi du
prix Nobel était fidèle, à l'esprit de
sa création, Ahed Temimi mérite mille
fois le prix Nobel, comme formidable
tremplin pour la justice.
Souvenons-nous «on» a refusé le prix
Nobel à Gandhi mais Hitler a été sur la
liste des nominés !!!
Note
1.https://oumma.com/jeune-activiste-palestinienne-ahed-tamimi-arretee-larmee-israelienne/
2.Gideon Levy : A Girl's Chutzpah: Three
Reasons a Palestinian Teenage Girl
Is Driving Israel Insane. https://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.830229
20/12/2017
3.
http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/l-odieuse-d-sinformation-de-france-t-l-vision-dans-ses-jt-une-honte-journalistique
4.
http://chroniquepalestine.com/occident-celebre-malala-ignore-ahed/
28 décembre 2017
5.
http://www.europalestine.com/spip.php?article13771
Article de référence : Chems Eddine
Chitour
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5255062
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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