Algérie en phase
avec le mouvement du monde
L’épouvantail
Marine Le Pen :
Le pouvoir réel est
dans les mains du néo-libéralisme
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Jeudi 4 mai 2017
«A force de tout
voir l'on finit par tout supporter...A
force de tout supporter l'on finit par
tout tolérer... A force de tout tolérer
l'on finit par tout accepter... A force
de tout accepter l'on finit par tout
approuver!»
Saint Augustin
Danièle Mitterrand a dit un jour dans
une confidence comment le vrai pouvoir
n'est pas celui du président: «Après
1981, je demandais à François
Mitterrand: «Pourquoi maintenant que tu
en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que
tu avais promis? Il me répondait qu'il
n'avait pas le pouvoir d'affronter la
Banque mondiale, le capitalisme, le
néolibéralisme. Qu'il avait gagné un
gouvernement, mais non pas le pouvoir.
J'appris ainsi qu'être le gouvernement,
être président, ne sert pas à
grand-chose dans ces sociétés sujettes,
soumises au capitalisme. J'ai vécu
l'expérience directement durant quatorze
ans. En France, on élit, et les élus
font des lois qu'ils n'ont jamais
proposées et dont nous n'avons jamais
voulu. La France est-elle une
démocratie? Une puissance mondiale? Je
le dis en tant que Française: cela ne
veut rien dire».»
«Cette citation est
donnée pour montrer qu'en fait, tout est
sous contrôle, les puissances de
l'argent peuvent créer des hommes de
gauche, de droite, de l'extrême droite
«rien ne change sur le fond». En fait,
le problème n'est pas de savoir si
Macron passera. C'est une certitude. Il
y a 15 jours bien avant le premier tour
j'avais la certitude que Macron devait
passer.» (1)
Franklin Roosevelt,
président des Etats Unis nous avait
averti: «En politique, rien n'arrive par
hasard. Chaque fois qu'un évènement
survient, on peut être certain qu'il
avait été prévu pour se dérouler ainsi.»
N'étant pas à une contradiction près,
pourvu qu'elle passe et ayant constaté
que deux Français sur trois sont contre
la sortie de l'euro, Marine Le Pen
profite du deal signé avec Dupont Aignan
pour rétropédaler parlant dans une
confusion totale de monnaie nationale
commune unique. Robert Menard maire
d'une ville tenue par l'extrême droite
apporte de l'eau au moulin en disant que
ce n'est plus une priorité. La nièce
aussi a donné le calendrier quelques
années pour la sortie, en clair un
mandat de cinq ans pour les
négociations; il n'est plus question de
retrait clair et net; Macron et Le Pen
sont deux créatures créées par ceux qui
tirent les ficelles. Leurs projets au
fond sont identiques sauf que le
carburant de Le Pen est le racisme
ethnique et l'islam et l'autre, et plus
insidieux, le racisme social qui fait
lancer des travailleurs contre d'autres.
Les politiques ont depuis bien des
années mis en oeuvre une partie du
programme FN: l'exclusion sous toutes
ses formes, la montée des sentiments
communautaires, l'opposition entre les
salariés, l'accroissement de la
précarité.
La kabbale contre Mélenchon
On fait le reproche
à Mélenchon de travailler pour la
troisième mi-temps avec ses déclarations
où il s’engage pas d’une façon claire.
Monsieur Mélenchon ne veut pas perdre le
capitale des 19 ,58 % chèrement acquis
et ne veut pas les disperser et
s’affaiblir.
Théophraste R. du
site Le Grand Soir déconstruit
cette kabbale et renvoie dos à dos
ceux qui versent des larmes de
crocodile sur les risques de dérive de
droits de l’homme ,dans la patrice
censée être celle des Droits de l’Homme
et du citoyen et tout ceux qui ont des
&mois de gazelles effarouchées, il écrit
: «Les mêmes qui ont reproché à J.-L.M.
le vice rédhibitoire d'être un candidat
«autoproclamé» le pressent avec
fébrilité au lendemain du premier tour
d'appeler à voter pour un candidat
autoproclamé à qui cette critique n'est
jamais faite (...) Les mêmes qui ont
promu Marine Le Pen comme mâchoire utile
pour un vote forcé, découvrent (les
médias sont admirables dans ce rôle
depuis quelques jours) que le FN est ce
qu'en disait J.-L.M. quand il alla
affronter (sous leurs quolibets et leurs
croche-pieds) Marine Le Pen à
Hénin-Beaumont il y a 5 ans. Les mêmes
qui trouvaient bien des défauts à Macron
et oubliaient de nous alerter sur M.L.P,
s'avisent (J.-L.M. éliminé par elle)
qu'elle est la peste brune et que Macron
est tout propre, tout neuf. Les mêmes
qui se sont acharnés contre J.-L.M.
pendant la campagne électorale en
épargnant Marine Le Pen supplient
J.-L.M. de soutenir Macron contre elle »
(2)
Les mêmes qui ont
mis le feu à la plaine comptent sur
J.-L.M., ses soutiens, ses électeurs
pour éteindre l'incendie afin de
pouvoir, eux et leurs pareils, installer
leurs bureaux dans des palais intacts de
la République distribués par le
banquier. Les mêmes ont peur pour leur
carrière plus que pour la France. A voir
ces mêmes, pour qui J.-L.M. était
l'adversaire principal, on comprend que
le mot «chienlit» est une contraction de
trois mots. Les mêmes nous disent déjà
qu'être dégoûtés du règne des coquins et
des copains, des traîtres à leur parole
et à leur programme, des toutous de
Merkel, des serviteurs de l'Otan, cela
signifie voter pour le FN. Mais ils
savent bien, ils en conviennent entre
eux, que Marine Le Pen est leur
créature, que J.-L.M. était l'antidote
pour les présidentielles. Ils n'en ont
pas voulu, comme ils n'en voudront pas
pour les législatives, ce troisième tour
qu'ils ont commencé à préparer avec les
mêmes discours, le même ennemi. Macron
sera élu le 7 mai, par la banque, les
médias, les gogos et votre nouveau fonds
de commerce: le frileux troupeau des
chienlits» (2)
Dire non au
désastre
Un texte bien écrit
que celui d'Edwy Plenel, sauf qu'il
semble jouer à se faire peur.
Rassurons-le Macron passera; son texte
est avant tout pédagogique: «Contre Le
Pen, nous voterons Macron le 7 mai.
(...) Voter contre Le Pen en votant
Macron, ce n'est pas voter pour le
programme de ce dernier. C'est voter
pour défendre la démocratie comme espace
conflictuel, traversé d'intérêts
divergents et de causes concurrentes, où
peuvent s'exprimer librement ses
contradictions, son pluralisme, sa
diversité, ses revendications et ses
espoirs, y compris face aux politiques
d'une présidence Macron. Rien de tel
avec l'extrême droite, dont nous avons
suffisamment documenté sur Mediapart le
programme électoral, l'héritage
idéologique et les pratiques politiques
pour savoir que ses postures
démagogiques et racoleuses recouvrent
une volonté explicite de remise en cause
de nos valeurs républicaines communes -
aussi imparfaite soit leur réalisation -
de liberté, d'égalité et de fraternité.
(...) » (3)
« C'est peu dire
que nous étions prévenus. En janvier
2015, faisant le bilan de la première
moitié du quinquennat de François
Hollande dans l'un de nos ouvrages
collectifs, Mediapart écrivait
ceci: «La France est à la merci d'un
accident historique: l'élection à la
présidence de la République, en 2017, de
la dirigeante d'extrême droite Marine Le
Pen. Il ne s'agit là ni de pronostic, ni
de prévision, encore moins de pari.
Simplement d'une analyse froide de
l'ampleur sans précédent de la crise de
représentation politique, de la
dévitalisation de notre démocratie, de
l'épuisement des projets tant au sein de
la droite républicaine que des gauches
de gouvernement ou radicale. Oui, ce
dérèglement politique majeur rend
possible l'accident électoral.» (3)
La double
imposture
Bruno Guigue a une
position plus nette et plus rugueuse
même si lui aussi ne donne pas de
consigne de vote. Car l'électeur qui le
suit doit bien voter, il renvoie dos à
dos les deux imposture s: «Pour lutter
contre l'extrême-droite, écrit-il, il
faut aussi lutter contre Macron et ceux
qui le soutiennent. Et si l'on veut
purger la France du nationalisme
identitaire, il faudra d'abord tordre le
cou à l'oligarchie qui est son tas de
fumier. C'était couru d'avance. A
l'issue d'un premier tour truqué, nous
voilà sommés de faire barrage au
´´fascisme´´. La boucle est bouclée. En
contrôlant la presse, les milliardaires
ont préempté le cerveau des électeurs.
Le citoyen est conduit par la main,
comme un enfant, vers l'urne où il
déposera son bulletin ´´Macron´´. On lui
dit qu'il faut le faire pour sauver la
République, et il le croit. Aucun
risque, l'élection du gigolo est
assurée. Mais cela ne suffit pas. Il
faut encore s'acharner sur ceux qui
résistent au décervelage. (...)C'est la
´´libre circulation des capitaux´´,
comme disent les traités européens. Les
travailleurs sont mis en concurrence les
uns avec les autres, et le capital se
déplace là où les perspectives de profit
sont les plus alléchantes. Porte-parole
officiel de l'oligarchie, Jacques Attali
a utilisé une belle formule. Cette
affaire, a-t-il dit, est
´´anecdotique´´. Le pire, c'est que ce
margoulin a raison. Ce drame qui frappe
700 familles, hélas, c'est l'écume des
jours, c'est la rubrique des chiens
écrasés du capitalisme. (;..) « (4)
« Qu'on se le dise!
Poursuit-il. Si vous ne votez pas pour
le freluquet, c'est que vous êtes un
copain des SS. ´´Non, pas ça, pas ça!´´
s'égosille en meeting le chouchou du Cac
40. A défaut de résister aux
multinationales, Macron aura au moins
inventé une parodie d'antifascisme, la
gueulante au micro tenant lieu d'acte de
résistance, avec sa voix éraillée de
post-adolescent qui se prend pour
Radio-Londres. Macron, rempart contre le
´´fascisme´´? On pourrait discuter de ce
vocabulaire, mais si Le Pen c'est le
fascisme, alors Macron c'est Von Papen.
Que l'on sache, le Casanova de la
finance est le serviteur attitré d'une
oligarchie qui a sorti le FN de la
naphtaline, l'a nourri au grain, et
l'engraisse tous les jours en dévastant
la société française. Même si elle en
profite, ce n'est pas l'extrême-droite
qui a mis les travailleurs en
concurrence, détruit les emplois
industriels et plié devant le diktat des
marchés financiers. C'est cette même
bourgeoisie, cramponnée à ses privilèges
de classe, qui prétend aujourd'hui nous
guérir d'un cancer dont elle est la
cause. Qu'elle assume ses turpitudes!
(...) Macron a besoin de Le Pen pour se
faire élire, car il est minoritaire dans
le pays. Le Pen a besoin de Macron pour
occuper la fonction protestataire que le
PS lui a offerte et que Mélenchon a
failli lui ravir. Pour lutter contre
l'extrême-droite, il faut aussi lutter
contre Macron et ceux qui le
soutiennent» (4)
Un éditorial de
Réseau international nous apprend
que: «Les Français sont piégés, et ce
n'est pas la première fois. La seule
nouveauté aujourd'hui, c'est que c'est
la première fois qu'ils en prennent
conscience. (...) Pourquoi ce malaise
aujourd'hui, alors que nous voyions
venir la configuration actuelle depuis
bien longtemps? Peut-être parce que les
Français pensent qu'il est trop tard
pour revenir en arrière, se sentant
comme pris dans une nasse. (...) Il y a
cependant un espoir. Non seulement
certains Français n'auront rien oublié,
mais ils en auront tiré des leçons.
(...) Rappelons-nous ce que fut la
stupeur du monde occidental pendant
l'élection présidentielle américaine de
2000, avec les fraudes massives dans
l'Etat de Floride en faveur de George W.
Bush. D'autres pays dits démocratiques,
comme l'Allemagne de Merkel, l'Autriche,
l'Espagne et tant d'autres ont, par la
suite, montré que les pratiques de
fraudes électorales n'étaient pas
l'apanage des républiques bananières.
(...) Dans le cas présent, en France, la
conclusion qui s'impose est la suivante:
que vous votiez ou non, ou quel que soit
le candidat pour lequel vous voterez,
les jeux sont déjà faits. Si c'est
Macron qui doit passer, il passera; si
c'est Le Pen, ce sera Le Pen, tout le
reste c'est du théâtre.» (5)
Ne voulant pas
brusquer son électorat qu'il a eu tant
de mal à rassembler quand même, un
électeur sur cinq, Jean-Luc Mélenchon a
mis en garde les électeurs de la «France
insoumise» contre la «terrible erreur»
«A mon avis, la France va se débarrasser
de Marine Le Pen à cette élection
présidentielle, et nous, dans un mois,
nous allons tous ensemble nous
débarrasser de la politique de
M.Macron», a-t-il déclaré. «Le sondage
fait auprès de ses soutiens montre qu'il
y a trois tiers: un tiers pour soutenir
Macron, un tiers vote blanc, un tiers
pour l'abstention. Malgré cela tous les
sondages prévoient 60% pour Macron et
40% pour Le Pen.
Deux projets qu'ils ne peuvent pas
refuser «offerts» aux électeurs
Macron sûr de lui
ne négocie rien: «Lorsqu'il s'est mis en
marche, Emmanuel Macron a dit qu'il ne
croyait plus au clivage entre la gauche
et la droite. Lorsqu'il est entré en
campagne, il a expliqué que les anciens
partis de gouvernement étaient pleins de
trop de contradictions pour survivre à
une compétition qui serait celle de la
recomposition de la démocratie
française. Bref, il admet de lui-même
que le rapport de force 60/40 entre
Marine Le Pen et lui, tel qu'il ressort
des sondages, est l'expression d'une
réalité qui n'a rien d'accidentelle.
Emmanuel Macron, ce faisant, dit-il
autre chose qu'une vérité d'évidence?
Depuis dimanche dernier, il est clair en
effet que le front républicain a vécu
dans sa version traditionnelle(6).»
En fait, Macron
semble être équidistant de deux
extrêmes, une extrême droite qui promet
le chaos, et une extrême gauche
humaniste. «Dans ce nouveau schéma qui
oppose France fermée et France ouverte,
on ne voit pas très bien la place
réservée à cette gauche radicale à
laquelle Jean-Luc Mélenchon et ses
Insoumis viennent d'offrir un drapeau
flambant neuf. A sa façon, Emmanuel
Macron dédiabolise Marine Le Pen. Il
l'installe dans le rôle auquel elle a
toujours aspiré, c'est-à-dire celui de
leader d'un rassemblement national
ouvert aux débris d'une droite
décomplexée (...) Sur cette base, en
effet, la perspective d'une majorité
absolue macronienne dans la future
Assemblée nationale devient alors
envisageable. (...) On peut tout
reprocher à Emmanuel Macron, mais dans
la partie qui se joue depuis quelques
jours, il faut bien reconnaître que sa
cohérence est entière là. Dans la
défense un brin barbare de ses propres
intérêts, dans la perception des futures
lignes de force du grand jeu politique,
il prend son risque comme le font
d'ailleurs, dans leur registre propre,
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon,
preuve que ceux-là aussi sont encore
vivants. Bref, il assume. Mais personne
ne pourra prétendre que, dans l'art de
la conquête, il aura joué petit bras.»
(6)
Les calculs politiciens de la
droite
Pour la droite il
vaut mieux avoir en face un candidat
dont le programme n’est pas si différent
de ce qu’ils proposent. Ils se font une
virginité de chevaliers sans peur et
sans reproche en appelant à voter contre
Le Pen sachant que l’élection est pliée.
Ce qui les intéresse c’est de revenir
dans le jeu politique par une autre
porte après la débâcle voulue par l’un
des leurs Fillon pour ne pas le nommer.
En gagnant les élections ils
s’imposeront à Emmanuel Macron pour
gérer leur cohabitation
Pour le site
Challenges Emmanuel Macron est
quasiment assuré de l'emporter le 7 mai,
mais nombre d'électeurs LR rechignent à
voter pour lui. Ils espèrent une
victoire serrée. Avec quelques
arrière-pensées. Pour l'heure, les
enquêtes d'opinion (qui ne se sont pas
beaucoup trompées) le créditent, selon
les jours, selon les instituts, de 60% à
62% d'intentions de vote. Quand on
regarde les reports de voix entre le
premier et le second tour, on observe
que les électeurs de Benoît Hamon jouent
le jeu de la raison, de l'Europe, en se
reportant à 80% pour Emmanuel Macron.
Même si ses options sont beaucoup plus
libérales, c'est un cousin. En
revanche,... du côté des Républicains,
les chiffres sont assez déconcertants,
voir affligeants. Ils ne sont que 45% à
déclarer voter Macron au deuxième tour,
31% devraient s'abstenir et 24% voter Le
Pen! Pourtant, Emmanuel Macron est un
cousin germain, un cousin très proche.
Nombre d'économistes, d'élus
républicains, de juppéistes, affirment
que, dans le fond, il n'y a pas, sur les
questions économiques et
internationales, beaucoup de différences
entre le programme d'AJ et celui d'EM!».
(7)
On le voit, bien,
certains dirigeants comme Alain Juppé,
Bruno Le Maire, Thierry Solère, ont
appelé à voter sans réserve pour
Emmanuel Macron, demandant «qu'aucune
voix ne manque «. Mais d'autres ont
préféré les formules alambiquées. Ces
derniers, comme nombre d'électeurs LR
souhaitent une victoire serrée pour le
candidat de En Marche!, que la droite
puisse alors espérer une victoire. Et in
fine imposer une cohabitation à Macron.
Avec François Baroin comme Premier
ministre!» (7)
Un dernier sondage
concernant les élections législatives de
juin donne pour les Républicains près de
200 sièges , une vingtaine pour
le FN , moins d’une dizaine pour chacun,
le PS et les ceux de la France insoumise
Un débat en forme de
pugilat
Ce ne fut pas un
débat entre présidentiables. Les
journalistes Christophe Jakubyszyn et
Nathalie Saint-Cricq ont été peu
présents dans le débat d’entre deux
tours. L’exercice du débat encadré par
des journalistes est-il dépassé ? «
Inexistants », « inutiles », « portés
disparus »… Christophe Jakubyszyn et
Nathalie Saint-Cricq, les deux
journalistes qui ont animé le débat
d’entre deux-tours de la présidentielle
n’ont pas vraiment su trouver leur place
mercredi soir, et les critiques n’ont
pas été tendres avec eux. En 1981,
François Mitterrand voulait des
journalistes très présents, ça a duré un
quart d’heure avant de revenir au face à
face traditionnel où les candidats
débattent. C’est ce qu’attendent les
téléspectateurs. Au bout d’un moment, ça
devient compliqué de transiter à chaque
fois par les journalistes alors qu’ils
sont face à face. » En somme, les
journalistes de ce débat deviennent les
garants de l’égalité du temps de parole,
accrochés à leur chronomètre ». (8)
Nous avons vu dès
le départ la hargne de Le Pen qui est
venu déverser sa logorrhée concernant
les immigrés, les Arabes , et
naturellement l’islam en nous rappelant
la fameuse phrase de tous ses discours
de Caton l’Ancien Delenda
Carthago est « Carthage doit
être détruite » Mutatis mutandis
Marine Le Pen d’une façon convulsive
pourrait dire « Delenda Islam est
» , « L’Islam doit être détruit ».
En fait elle est à plaindre mais
elle ne peut rien faire contre son
ADN reçu en héritage de son père un
criminel de guerre passible d’un
Tribunal Pénal International mais qui
bénéficia de toutes les lois d’amnistie.
Bref, avec Le Pen il n’y a pas eu de
nouvelles annonces, sinon qu’elle a
lamentablement cafouillé concernant « la
sortie de l’Euro » convertie en
monnaie commune et monnaie nationale.
Elle donne l’exemple de la Grande
Bretagne qui se porte mieux depuis
qu’elle est sortie de l’euro, sauf que
cette dernière avait sa propre monnaie.
Quand à Macron, il
faut bien le dire une première lecture
du discours qu’il développe est
cohérente, mais dans ce genre de
discours il est important de faire
plusieurs lectures . Macron est un
banquier il est là à sa façon non pas
pour s’en prendre aux Arabes aux
mélanodermes ni même aux musulmans, son
combat c’est de mettre au pas les
travailleurs, quelques soient leurs
ethnies, et espérances religieuses Ce
qui compte pour Macron est comment
mettre au pas une armée d’esclave
taillable et corvéable à merci
Macron droit dans
ses bottes n'en a cure, il renvoie dos à
dos Mélenchon qui s'est proposé aussi
pour le poste de Premier ministre à
condition de tordre le bras à la loi El
Khomri. Il vient que la démocratie a
déjà cessé d'être une réalité. «Ceux qui
ont le pouvoir réel ne sont pas élus, et
le public n'est pas informé de leurs
décisions. Une suspension proclamée de
la démocratie n'aurait pas manqué de
provoquer une révolution. C'est pourquoi
il a été décidé de maintenir une
démocratie de façade (...) Les citoyens
continuent à voter, mais leur vote a été
vidé de tout contenu. Ils votent pour
des responsables qui n'ont plus de
pouvoir réel. Et c'est bien parce qu'il
n'y a plus rien à décider que les
programmes politiques de «droite» et de
«gauche» en sont venus à tant se
ressembler dans tous les pays
occidentaux. Pour résumer, nous n'avons
pas le choix du plat, mais nous avons le
choix de la sauce. Le plat s'appelle
«nouvel esclavage», avec sauce de droite
pimentée ou sauce de gauche
aigre-douce». (8)
La conclusion
suivante tirée d’une publication du site
« Résistance » nous explique en
définitive les enjeux ; A savoir qu’ «
on propose » aux électeurs et
électrices de choisir entre la « peste
Le Pen et le choléra Macron
. Nous lisons : «On ne peut pas voter
pour Marine Le Pen pour des raisons
évidentes, Mais ceux qui pensent voter
Macron avec la bonne conscience de
s’opposer à un quelconque « fascisme »
se trompent lourdement. Ce ne sont pas
les rêveries pseudo révolutionnaires qui
font le fascisme, c’est la volonté de
l’oligarchie financière de commander
sans partage. Le représentant,
aujourd’hui, sous nos yeux, de cette
oligarchie financière s’appelle Emmanuel
Macron. (9)
Comment peut-on
s’apercevoir qu’il est l’homme de
l’oligarchie ? Simplement en ouvrant les
yeux sur ceux qui le soutiennent. La
presse, qui est gérée par l’oligarchie,
et ses principaux éditorialistes, n’ont
que des mots d’amour à son égard tout en
listant soigneusement ses ralliements.
Pis, ils s’offusquent de ce que
certains, tels Jean-Luc Mélenchon, osent
ne pas se soumettre. (9)
Macron se voit
entouré de tout ce que la politique anti
populaire, depuis cinquante ans, a pu
créer comme dirigeants réactionnaires,
c’est-à-dire toute la droite, toute la
gauche, tout le centre ! Vous avez
sans doute remarqué que notre petit
banquier gère les ralliements sur le
mode psychorigide : il n’envisage aucune
négociation programmatique. Mieux, il
nous a expliqué qu’il gouvernerait par
ordonnances. Tous ceux qui s’apprêtent à
voter pour lui en se réservant pour les
élections législatives peuvent déjà
commencer à pleurer. (9)
« Macron représente
non seulement l’oligarchie en France
mais aussi l’oligarchie mondialisée : il
a été faire allégeance à Berlin, à
New-York, à Tel-Aviv, à l’Otan. Il a
aussi déclaré qu’il interviendrait en
Syrie, même sans mandat de l’ONU, tout
en affirmant son hostilité à la Russie.
Évidemment, il s’enthousiasme pour
l’Union Européenne, qui est précisément
le syndicat de l’oligarchie, et il
soutient la mondialisation, les deux
mâchoires à broyer les intérêts
populaires » (9).
Rien de nouveau
sous le soleil. C'est un combat de
titans entre des nationalismes chauvins
mais sans grand rayon d'action et le
néo-libéralisme laminoir. Nous l'avons
vu avec la montée du fascisme en
Allemagne. Hitler élu démocratiquement
fut dit -on adoubé par les banquiers
quand ils pensaient qu'ils le tenaient;
sauf qu'Hitler ne respecta le deal . Le
"monde" se retourna contre lui. Pourtant
les peuples harassés sont dans l'attente
du Grand Soir qui tarde à venir.
Les paroles de Saint Augustin dont Le
Pen doit savoir que c’est un « bougnoule
» qui prononça ces phrases vers l’an 400
à une époque où la France n’existait
pas, résonneront longtemps à nos
oreilles. Elles nous mettent en garde
contre les dangers des « accommodements
raisonnables » sans garde-fous. Nous
sommes avertis.
1.
https://blogs.mediapart.fr/semcheddine/blog/200417/les-elections-en-fr...
2.Théophraste R.
https://www.legrandsoir.info/spip.
php?page=forum&id_breve=5421
3.Edwy Plenel https://www.mediapart.fr/journal/france/010517/dire-non-au-desastre
4.Bruno Guigue
http://www.mondialisation.ca/la-double-imposture/5587557
5.
http://reseauinternational.net/elections-presidentielles-malaise-general-sans-precedent-en-france/#lRCqB8dVVWWVJJ8u.99
6.
https://www.challenges.fr/election-presidentielle-2017/presidentielle-2017-face-a-marine-le-pen-le-grand-reclassement-d-emmanuel-macron_470292
7.
https://www.challenges.fr/election-presidentielle-2017/le-mauvais-calcul-des-fillonistes-ces-arbitres-du-second-tour-qui-revent-de-cohabitation_470300
8.http://www.20minutes.fr/television/2061867-20170504-debat-presidentiel-journalistes-pu-mieux-gerer-candidats
9.
http://www.resistance-politique.fr/archives/3050
Article de
référence
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur
_chitour/265985-la-realite-du-pouvoir-est-ailleurs.html
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
Alger
Publié le 5 mai 2017 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
Le
dossier élections présidentielles
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