Algérie en phase
avec le mouvement du monde
Dénoncer le sionisme en Palestine:
Pour l'Aipac et le Crif c'est de
l'antisémitisme
Chems Eddine Chitour
Le Pr
Chems Eddine Chitour
Lundi 3 avril 2017
«Thank God we have
Aipac, the greatest supporter and friend
we have in the whole world» «Merci mon
Dieu, nous avons l'Aipac notre plus
grand supporter et ami, dans le monde»
Ehud Olmert, Israel's Prime Minister
«Either I make policy
on the Middle East or AIPAC makes policy
on the Middle East.»
«Soit que
c'est moi qui fais (je m'occupe) la
politique au Moyen-Orient, soit c'est l'Aipac»
Zbigniew
Brzezinski, conseiller à la sécurité du
président Jimmy Carter
Il ne se passe pas
de semaine sans que l'on apprenne que
les Palestiniens se trouvent spoliés
dans leur dignité et même meurtris dans
leur chair. Cette semaine, trois
évènements: deux rituels, la mort de
jeunes Palestiniens, mais aussi et on ne
se lassera pas de les dénoncer, la
colonisation illégale et le grignotage
inexorable de ce qui reste aux
Palestiniens de la Palestine originelle.
Il fut une époque un peu plus morale où
les Nations unies dénonçaient le
sionisme et l'apartheid israélien, même
le président américain Jimmy Carter
l'avait déclaré - Résolution combattue
par Israël qui est arrivée à la faire
annuler- Le troisième fait est à la fois
la description du maillage planétaire
des lobbys israéliens notamment en
Europe (le Crif en France) mais aussi
aux Etats Unis (l'Aipac).
Le Crif en France: Un tribunal
dînatoire pour juger la République
On sait que
rituellement, la classe politique et la
majorité des médias attendent avec
impatience les cartons d'invitation pour
aller vite prêter allégeance au Crif et
être adoubés. Il faut alors jouer des
coudes pour faire assaut d'allégeance,
au besoin en piétinant les valeurs de la
République laïque censée être
équidistante des religions. Sur le site
20 minutes, nous lisons la contribution
suivante: «(...) Si nous étions de vrais
démocrates, d'authentiques hommes et
femmes de paix, de réels humanistes, et
sincèrement attachés à notre pays, nous
boycotterions cette organisation
extrémiste,[le Crif, Ndlr] malfaisante,
qui empoisonne la vie française (et en
même temps, elle ne représente pas
vraiment la Communauté juive) (...) Il
est temps, lit-on encore dans cette
contribution, de libérer la France
occupée.. Où sont les patriotes, les
Gaullistes, les hommes et les femmes
épris de liberté? Nos médias occupés,
les centres de pouvoir occupés, nos
valeurs piétinées - et pour commencer
notre laïcité, notre modèle social et
notre indépendance nationale... Ça
suffit! (...)» (1)
Le Crif est
l'équivalent de l'Aipac aux Etats-Unis.
C'est un lobby «faiseur de roi», qui, on
s'en souvient avait appelé en 2007 le
président Sarkozy pour s'opposer à la
nomination de Hubert Védrine, qu'il
voyait comme un casus belli. Résultat
des courses, c'est Kouchner qui sera
nommé. Selon le communiqué du Crif daté
du 30 janvier 2012, «François Hollande a
souligné que si Israël est l'objet de
tant de critiques c'est qu'il constitue
une grande démocratie»! Et pour rassurer
Richard Prasquier, M.Hollande a promis
d'être ferme «contre les actes
antisémites et antisionistes». (...) La
volonté de M.Hollande de combattre
l'antisionisme, en faisant délibérément
l'amalgame entre antisémitisme et
antisionisme, démontre une fois de plus
la totale soumission du socialisme au
lobby sioniste. Tout est donc bon pour
apitoyer, admirons le choix des mots:
«(...)La vérité d'Israël, c'est que les
mères de ce pays sont angoissées à
l'idée des trois ans que leurs fils
devront passer au service militaire, non
pas pour défendre des frontières, mais
pour défendre la survie de leur pays.»
(1)
En son temps, lors
d'une invitation-convocation, le
président Sarkozy a pris la parole et
paraissait rendre compte devant le
tribunal dînatoire pour reprendre
l'expression pour une fois appropriée
d'Alain Finkelkraut. «C'est une grande
émotion que Gilad Shalit soit sur le
territoire de la République française.
Nous l'espérions. C'est toute la France
qui s'est mobilisée. Pourquoi?(...)
Parce que Gilad a été persécuté,
maltraité, torturé. (...)» Pour la
vérité, Shalit a déclaré qu'il a été
traité par le Hamas comme un hôte! (1)
Manuel Valls lui,
annonce carrément son allégeance
biblique: «Je suis lié d'une manière
éternelle à la communauté juive et à
Israël, quand même!». En effet voici ces
paroles que rapporte Alain Gresh, en mai
2012, dans le Monde Diplomatique: «Par
ma femme, je suis lié de manière
éternelle à la communauté juive et à
Israël»(Imaginons un responsable
français ayant épousé une femme
d'origine algérienne ou marocaine et
disant «Par ma femme, je suis lié de
manière éternelle à la communauté
musulmane et à l'Algérie (ou au Maroc).»
«Quant au fond du problème, je pense que
Valls a le droit d'avoir des convictions
religieuses personnelles et privées,
comme n'importe quel citoyen.» (2)
C'est une fois de
plus un examen minutieux du comportement
de la République vis-à-vis d'une
communauté qui n'hésite pas à
sanctionner d'une façon visible ou
invisible au point que toute la classe
politique de droite comme de gauche
court à la réception et se bouscule pour
être vue, photographiée, filmée avec
toujours la même allégeance: «Je viens
chaque année. Je suis un ami
d'Israël...» (1)
Sans retenue
aucune, le Crif avoue être aussi
«intervenu lourdement» auprès de l'UMP
pour les convaincre de voter contre la
reconnaissance de l'État de Palestine.
«Il a été parfait»: tels sont les mots
formulés à l'antenne par Roger Cukierman
afin de féliciter la prise de position,
affichée par Nicolas Sarkozy. Roger
Cukierman déclare avoir des «contacts» à
«l'Élysée et Matignon» qui l'auraient
assuré - comme l'aurait également fait
Laurent Fabius, ministre des Affaires
étrangères - de l'absence de toute
volonté - «à court terme» - de François
Hollande et de Manuel Valls en faveur de
la reconnaissance de l'État de
Palestine. (3)
Le CRIF écrit-il
les discours de Hollande sur la
Palestine ?
C’est par ces mot
qu’Alain Gresh se pose la question
de l’indépendance de l’Elysée de la doxa
du Crif. Il note comment les discours de
l’Elysée ont une ressemblance troublante
avec ceux des dirigeants israéliens , il
expliquerait cela par les « rédacteurs »
de ces discours du président ,
rédacteurs sous influence du Crif . Il
écrit : « (…) Dans un article du 8
novembre de Marcelo Wesfreid, «
Paul Bernard, la plume de l’ombre de
François Hollande », on apprend en
quoi consiste le travail de Paul Bernard
: « De l’ouverture de la conférence
sociale à l’anniversaire de la
Libération de Paris, de la commémoration
du Vél’ d’Hiv à celle de la tuerie de
Toulouse, du discours sur l’école à
celui sur la mutualité française, il est
celui qui rédige les premières trames,
amendées ensuite par son supérieur
hiérarchique, le conseiller politique
Aquilino Morelle, puis remodelées par le
président lui-même. Paul Bernard planche
aussi sur les interviews télévisées et
les Légions d’honneur, quand il ne
s’occupe pas d’une préface de livre. »
« Les plumes ne ressemblent jamais aux
technocrates qui peuplent les cabinets.
Et Paul Bernard n’a pas le parcours type
d’une plume. En sortant de Normale-Sup,
un DEA sur la littérature de l’époque
napoléonienne en poche, il entre chez
Publicis comme chargé de mission auprès
du magnat de la publicité
Maurice Lévy. (…) Parallèlement, il
rejoint le Mouvement juif libéral de
France (MJLF), un courant du judaïsme
progressiste qui s’est notamment
illustré en menant campagne pour l’accès
des femmes aux fonctions du culte. Le
touche-à-tout a récemment intégré le
comité directeur du Conseil
représentatif des institutions juives de
France (CRIF). » » (4)
«
Rappelons poursuit Alain Gresh , que
parmi les objectifs du CRIF figure celui
de soutenir l’Etat d’Israël. Et que,
depuis des années, cette organisation a
toujours soutenu toutes les aventures
militaires israéliennes, de la guerre
contre le Liban en 2006 à celle contre
Gaza en 2012. (…) Imagine-t-on un
instant un citoyen français de
confession musulmane, engagé dans une
association de soutien au peuple
palestinien, chargé d’écrire les
discours du président de la République ?
Je ne sais pas si M. Bernard cherche ou
non à imposer ses propres idées sur le
conflit, mais comment ne pas remarquer
ce que le président français a dit lors
de la conférence de presse avec le
premier ministre Netanyahou : « Il y a
aussi la tentation pour l’Autorité
palestinienne d’aller chercher à
l’Assemblée générale de l’ONU ce qu’elle
n’obtient pas dans la négociation (…).
Seule la négociation pourra déboucher
sur une solution définitive à la
situation en Palestine. » (Lire, par
exemple, «
Sur la Palestine, Hollande conforte
Netanyahou », L’Humanité, 2
novembre.) Or c’est, au mot près, ce que
disent les dirigeants israéliens depuis
des mois («
Statements by Israeli leaders »,
ministère israélien des affaires
étrangères), et qui est repris par le
CRIF. On peut aussi se reporter à la
déclaration de M. Netanyahou l’an
dernier («
B. Netanyahu : “La vérité c’est que les
Palestiniens bloquent les négociations”
», RTBF, 18 septembre 2011) » (4)
« « Mon voyage [aux
Nations unies] a un double objectif :
faire en sorte que la tentative [des
Palestiniens] de contourner des
négociations directes échoue (...) La
vérité, c’est qu’Israël veut la paix et
que les Palestiniens font tout leur
possible pour bloquer des négociations
directes (...). Ils doivent comprendre
que la paix ne peut être obtenue que par
des négociations, et non en essayant de
les contourner par la voie de l’ONU. »
Une simple coïncidence ? Sans doute, et
le réalignement de la politique
française sur la Palestine dépasse, bien
évidemment, le travail de tel ou tel
homme de l’ombre ». « M. Bernard a aussi
rédigé, si l’on en croit L’Express,
le discours de Hollande du 1er novembre,
lors de la cérémonie d’hommage aux
victimes de l’attentat du 19 mars 2012
(Ecole Ohr Torah - Toulouse). La
cérémonie s’est tenue en présence de M.
Netanyahou. « Ces enfants de la France
reposent aujourd’hui à Jérusalem. Nos
deux pays, nos deux peuples, sont réunis
autour de leur souvenir. Monsieur le
Premier Ministre, vous représentez un
pays créé, au lendemain de la Shoah,
pour servir de refuge aux juifs. C’est
pourquoi chaque fois qu’un juif est pris
pour cible parce que juif, Israël est
concerné. C’est le sens de votre
présence. Je la comprends, je la salue,
je vous accueille. » (4)
« Il est donc
normal qu’Israël soit concerné par la
situation des juifs de France ? A-t-on
demandé leur avis aux juifs de France
qui ne veulent rien avoir à faire avec
Israël et qui ne se reconnaissent pas
dans cet Etat ? A-t-on demandé leur avis
aux juifs de France qui ne se
reconnaissent pas dans un premier
ministre qui mène une politique
d’oppression des Palestiniens ? Il est
paradoxal que ceux-là même qui dénoncent
l’importation du conflit
israélo-palestinien en France invitent
le premier ministre d’Israël à une telle
cérémonie, favorisant les amalgames
nauséabonds entre juifs, sionistes et
Israël. Les mêmes qui dénoncent la
mobilisation des banlieues ou des
musulmans de France en faveur des
Palestiniens soutiennent celle des juifs
de France (ou de certains d’entre eux)
en faveur d’Israël » (4).
Alain Gresh conclut
en écrivant :Ce « deux poids deux
mesures » encouragent la montée d’un
antisémitisme stupide, qui veut faire
croire que les juifs de France disposent
d’un statut différent de celui des
autres citoyens. Dans une déclaration du
22 novembre, l’Union française juive
pour la paix (UJFP) s’interrogeait aussi
pour savoir
« Qui représente les Juifs et la
“communauté juive” en France ? » et
s’inquiétait du soutien inconditionnel
du Crif à l’Etat d’Israël dans son
attaque contre Gaza. Cette prise de
position contribue davantage à la lutte
contre l’antisémitisme en France que
toutes les déclarations du Crif ou de
certains de nos responsables politiques
(lire
aussi la lettre du grand rabbin à
l’organisation et la réponse de
celle-ci) » (4)
Le délitement de la cause
palestinienne
Jacques-Marie
Bourget faisant une analyse sans
concession nous informe du long
délitement des valeurs et de la gangrène
qui fait que l'air est irrespirable en
France, car l'amalgame entre
anti-sionisme et anti-sémitisme comme
l'a fait Manuel Vals expose le
«contrevenant» à écoper d'une peine
d'après la loi Gayssot Il écrit:
«Derrière des hommes comme Stéphane
Hessel et Maxime Rodinson nous avons été
des militants anticolonialistes qu'il
fallait être, luttant pour un monde qui
se libère, donc une Palestine libre.
Aujourd'hui, avec les mêmes idées en
têtes, nous sommes devenus des
«antisémites», des criminels....(...)
Car, au pays dit des «Droits de
l'homme», le processus d'interdiction de
manifester toute forme de soutien au
peuple colonisé par Israël est en
marche.» (5)
«Que nous est-il
arrivé? Qu'est-il arrivé à une cause
historiquement et juridiquement
irréfutable devenue interdite? Tout a
basculé à la chute du Mur. (...)
L'attentat newyorkais du «11 Septembre»
a été le coup de grâce de la «cause»
palestinienne. Désormais tout citoyen né
dans un monde dit «arabe» est un
terroriste, comment le défendre même
s'il a des droits. (..) C'est écrit:
protester contre le phosphore quand il
tombe sur Gaza, c'est être antisémite.
Parfois c'est l'étranger qui se mobilise
contre les amis français de la liberté.
Ainsi, convaincue d'être un ministre de
la France, Aliza Bin-Nun, ambassadrice
d'Israël à Paris, début mars, écrit à
neuf maires tricolores, afin de les
sommer d'interdire toute manifestation
ayant pour cadre «La semaine contre
l'apartheid israélien (...) » (5)
« Ne rêvons plus,
poursuit Jacques-Marie Bourget, il est
advenu. Un rapport publié, sous le sigle
de l'ONU, présenté par la Commission
économique et sociale pour l'Asie, écrit
«Israël est coupable de politique et de
pratiques constitutives du crime
d'apartheid»... Un «crime antisémite», à
mettre au compte de musulmans puisque 18
pays arabes figurent dans le groupe qui
a émis le rapport. Aussi sec Antonio
Gutteres, le nouveau pantin nommé à la
tête des Nations unies, s'insurge contre
l'offense. Rima Khalaf, l'économiste
jordanienne qui préside la Commission,
est priée de retirer l'insupportable
rapport. Courageuse, la dame refuse.
Gardant intact son honneur, elle quitte
l'ONU: «Je démissionne parce qu'il est
de mon devoir de ne pas dissimuler un
crime, je soutiens toutes les
conclusions du rapport.» (...) Si, pour
conclure et montrer le chemin parcouru à
reculons, j'évoque Sabra et Chatila et
rappelle aux amnésiques qu'en décembre
1982 l'Assemblée de l'ONU a qualifié ce
massacre «d'acte de génocide», je risque
fort, si des NKM s'en mêlent, de me
retrouver devant un tribunal
correctionnel pour propos «antisémites».
Alors? Ressuscitons Maxime Rodinson et
Hannah Arendt!» (5)
La tentation de l'irréversibilité par
la colonisation
«Tout est fait,
pour qu'il n'y ait pas de continuité
territoriale pour un hypothétique
banthoustan palestinien. Ainsi, on
apprend que la Knesset a voté, dans la
nuit du 6 au 7 février 2017, une loi
autorisant l'Etat israélien à
s'approprier, contre compensation, des
terrains privés palestiniens en
Cisjordanie sur lesquels des Israéliens
ont construit sans autorisation des
colonies sauvages, ou avant-postes» (6)
Rien n'y fait, sûr
de son impunité, Israël judaïse d'une
façon irréversible, Ainsi il y a deux
jours. Nétanyahou a validé la création
d'une nouvelle colonie, une première
depuis vingt-cinq ans: «Planifiée dans
la vallée de Shilo, en Cisjordanie. Pour
la première fois depuis les accords
d'Oslo, signés en 1993, le gouvernement
israélien a décidé d'autoriser
l'établissement d'une nouvelle colonie
en Cisjordanie, dans la vallée de Shilo.
(...) En recevant M. Nétanyahou à la
Maison-Blanche le 15 février, le
président des Etats-Unis, Donald Trump,
avait demandé à Israël de la «retenue»
dans le développement des colonies.
Selon l'ONG La Paix maintenant, la
nouvelle colonie serait «stratégique
pour la fragmentation de la Cisjordanie»
en étendant encore les implantations
entre la «ligne verte» de 1948 et la
vallée du Jourdain, qui compromettent un
Etat palestinien (7).
On aurait cru que
la résolution de décembre suite au
non-véto américain aurait du être un
tournant donnant un coup d’arrêt à l’hubris
israélien . Il n'en n'est rien !
L'Administration Trump a choisi son
camp: «David Friedman, un avocat juif
proche de Donald Trump et connu pour son
fervent soutien à la colonisation
israélienne, a prêté serment hier,
mercredi 29 mars, en tant que nouvel
ambassadeur des États-Unis en Palestine
occupée. Le président américain, qui a à
maintes reprises exprimé son soutien à
Israël durant sa campagne à la
présidentielle, a ainsi désigné en
décembre dernier cet avocat juif,
défenseur de la colonisation et de
l'annexion de la Cisjordanie occupée par
Israël, en tant que nouvel ambassadeur
des États-Unis à Tel-Aviv. Friedman est
également l'un de ceux qui soutiennent
le transfert de l'ambassade américaine à
la ville occupée de Qods.» (8)
Un espoir: la prise de conscience des
jeunes juifs américains
Pourtant dans cette
chape de plomb qui parait durer mille
ans , un espoir provient non pas des
politiciens, mais des hommes et des
femmes et particulièrement des Jeunes ..
Il ne faut pas croire, en effet, que
tous les Israéliens sont d'accord avec
la politique actuelle. En plus des
intellectuels bien connus et qui font
autorité à l'instar de Schlomo Sand, Uri
Averni, Norman Fielkenstien, des
organisations comme celle de la paix,
celle de Briser le silence, travaillent
pour le rapprochement des deux peuples.
Un autre espoir nous vient des
Etats-Unis: «Plus de 1 000 jeunes
manifestants encerclent, et certains
d'eux envahissent, le bâtiment de l'Aipac,
pour dénoncer son rôle dans le soutien
inconditionnel des États-Unis à Israël
et à la colonisation israélienne des
territoires palestiniens occupés. Et
tout ça à l'ouverture du congrès annuel
de l'Aipac, auquel assiste la fine fleur
de l'établissement politique et
économique américain, en commençant par
le président et le vice-président du
pays, le président du Sénat, Paul Ryan,
et le chef de file des députés
Démocrates... sans oublier l'inévitable
Premier ministre israélien, Mr.
Netanyahou. Cependant, ce qui fait
sensation et fait l'histoire est
l'origine des manifestants/es: ils sont
tous et toutes de jeunes juifs et juives
du mouvement If Not Now et leur
mot d'ordre principal est très éloquent:
Les Juifs ne seront pas libres tant que
les Palestiniens ne le seront aussi -À
bas Aipac, À bas l'occupation des
territoires occupés! En réalité, la
manifestation historique du 25 mars n'a
été que l'aboutissement de profonds
changements qui ont eu lieu à
l'intérieur de la communauté juive
américaine, et qui sont devenus visibles
à l'occasion et durant la campagne
électorale du sénateur socialiste
radical -et juif aussi- Bernie Sanders.
(...) » (9)
« C'est ainsi
qu'après avoir vu des milliers -surtout-
jeunes juifs manifester dans les
aéroports du pays contre l'interdiction
imposée aux musulmans d'immigrer aux
États-Unis, juste après on a assisté à
la multiplication des actes de
fraternisation active et de soutien
mutuel entre juifs et musulmans à
l'occasion des -également innombrables-
actes de désacralisation de leurs
cimetières, des incendies criminels de
leurs synagogues et mosquées, ainsi que
de la vague d'actes antisémites et
islamophobes qui balaye les États-Unis
de Trump et de Bannon. Une mosquée
brûlait-elle? La synagogue d'à côté
donnait hospitalité à l'imam et ses
fidèles, mais on n'a jamais vu une
église chrétienne faire de même. Un
cimetière juif était-il désacralisé? Les
musulmans des alentours organisaient
tout de suite une collecte et réparaient
les dégâts avec leurs propres mains! Et
aussi, des rabbins progressistes
manifestaient en faveur de leurs frères
musulmans et étaient conduits menottés
aux commissariats tandis que des hommes
de foi musulmans se mettaient à la tête
des manifestations contre le racisme et
l'antisémitisme renaissants! Et tout ça,
et bien d'autres, pas une ou deux, mais
des dizaines de fois, et tous les jours
depuis 4-5 mois!» (9).
Peut-on dire que
l'addiction forcée à la politique
d'apartheid d'Israël ne concerne que les
politiques? Il n'en est malheureusement
rien, les banques françaises sans état
d'âme et sans garde-fous éthiques ,
participent à la colonisation de la
Cis-Jordanie. En effet, un rapport du
cabinet de conseil néerlandais Profundo,
en 2016, souligne les liens financiers
de BNP, Paribas, Axa, Société Générale,
Crédit agricole avec des groupes
israéliens actifs et des entreprises
israéliennes actives en Cisjordanie et
soutiennent ainsi la colonisation: «Nos
gouvernants écrivent Veronique Chokron
et Piotr Smolar, sont tellement soumis
au sionisme qu'ils laissent le champ
libre à toutes les violations des
banques et des industriels des
résolutions de l'ONU concernant la
question palestinienne. Israël grâce à
la bienveillance de l'Occident peut
détruire le peuple palestinien en toute
quiétude et poursuivre son rêve
expansionniste du Grand Israël (de
l'Euphrate au Nil) dans la plus grande
monstruosité». En fait, les masques
tombent, toutes les grandes envolées
lyriques de la doxa occidentale et
notamment française volent en éclats
devant le profit ou la terreur d'être
mal vu politiquement. Cela nous rappelle
la société Lafarge qui coopère en Syrie
avec l'Etat islamique et avec
l'administration Trump pour construire
un mur de la honte entre les Etats-Unis
et le Mexique.» (10)
Est-ce pour autant,
que la cause du peuple palestinien -qui
fête dans la douleur cent ans de
solitude, de vols de massacres de
spoliations de tentatives d’éradication
identitaire – est pliée ? Nous ne le
croyons pas. La Palestine est une
Terre qui a vu l’avènement des religions
révélées seules repères identitaires
pour la condition humaine, qui
permettraient de moraliser ce monde de
brutes . Il y aura de ce fait aussi un
sursaut éthique combien même la
colonisation durerait 132 ans comme elle
le fut en Algérie comme nous le rappelle
un chef de grande tente ,au moment de
l’invasion coloniale interpellant ses
bourreaux : « Dussiez vous rester mille
ans, vous n’avez pas le droit
d’envahir notre pays, vous n’êtes pas
chez vous, il arrivera un moment où vous
partirez » Tout est dit
1.
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-crif-en-france-un-tribunal-110086
2.
https://blogs.mediapart.fr/antoine-montpellier/blog/160215/dumasvalls-lantisemitisme-et-son-instrumentalisation-politicienne-et-communautariste-pro-is
3.
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Non-a-la-Palestine-le-Crif-avoue-etre-intervenu-lourdement-aupres-de-l-UMP-29385.html
4.
http://blog.mondediplo.net/2012-11-27-Le-CRIF-ecrit-il-les-discours-de-Hollande-sur-la
5.
https://www.legrandsoir.info/hollande-en-partant-n-oublie-pas-d-eteindre-la-lumiere-et-d-interdire-a-vie-toute-soutien-a-la-palestine.html
6.
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/02/08/colonies-israeliennes-en-cisjordanie-la-nouvelle-loi-est-une-rupture-historique_5076752_3218.html#JUiApJOwt3eyCUxh.99
7. http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/03/30/netanyahou-valide-la-creation-d-une-nouvelle-colonie-une-premiere-depuis-25
ans_5103549_3218.html#7Lw5kfKeb9pK1sVo.99
8.
http://www.presstv.ir/DetailFr/2017/03/30/516157/Lambassadeur-amricain-en-Palestine-occupe
9.
http://reseauinternational.net/une-nouvelle-generation-de-juifs-americains-contre-trump-et-netanyahou-et-assaille-laipac/#2FIMeOpo6Vaz3oM6.99
10. Piotr Smolar
http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/03/29/israel-des-banques-francaises-soutiendraient-la-colonisation_5102561_3234.html
Article de
reference:
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur
_chitour/263821-pour-l-aipac-et-le-crif-c-est-de-l-antisemitisme.html
Professeur Chems
Eddine Chitour
Ecole Polytechnique
enp-edu.dz
Publié le 9 avril 2017 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
Le sommaire du Pr Chems Eddine Chitour
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