Opinion
Agression de Jacky Sigaux, le régisseur
de Dieudonné
Avic
Dimanche 25 décembre 2013
Insidieusement, à
travers les gesticulations et la folie
furieuse autour de Dieudonné et la
quenelle, disons dieudonnesque, on est
en train d’assister à un hold-up en
bonne et due forme. Tout ce qui concerne
la guerre de 39-45, Hitler, les nazis,
la Gestapo, les camps de concentration,
est en train d’être récupéré au profit
d’une seule communauté. Rappelons tout
de même qu’il s’agissait d’une guerre,
et non d’une opération de police, dans
laquelle plusieurs pays étaient engagés,
avec des combats meurtriers qui ont fait
près de 65 millions de morts dans le
monde dont 20 millions de chinois et 21
millions de soviétiques, une guerre qui
a vu utiliser, pour la première fois
l’arme atomique, une guerre où la France
a été occupée et meurtrie pendant
presque 5 ans pour la première fois de
son Histoire depuis César, où également
plus de 140 000 français ont été
déportés dont 75 000 pour raisons
raciales.
Vouloir tout
ramener à quelques signes est
volontairement réducteur, surtout si on
ne s’en sert que pour rappeler les
souffrances d’une seule et unique
communauté. Ces rappels exclusifs
permanents sont non seulement d’un
égoïsme inouï, mais surtout une
tentative manifeste de falsifier
l’Histoire et une escroquerie vis-à-vis
de tous ceux qui ont souffert dans ce
cataclysme mondial.
S’il n’y avait pas
occultation des faits concernant cette
période sombre, on se rappellerait qu’à
la veille de la guerre, en Allemagne, il
y avait tabassage et agressions en tout
genre par des miliciens avec la
bénédiction du pouvoir, des expéditions
punitives et des saccages de magasins
toujours par ces mêmes miliciens,
dirigés contre des citoyens allemands
qui ont eu le malheur d’avoir été
désignés par les élites comme source de
problèmes.
Nous assistons à la
même chose aujourd’hui, mais cette
fois-ci en France. Pour ceux qui, outrés
diront : comment peut-on (ose-t-on)
comparer une victime juive allemande des
années 30 à une victime non juive
d’aujourd’hui ? Je répondrai : en quoi
la victime d’hier est-elle supérieure à
celle d’aujourd’hui ? Si c’est parce
qu’elle est juive, qu’on le dise une
bonne fois pour toute, chacun saura à
quoi s’en tenir. On ne peut pas faire
appel à l’Humain en tant qu’un et
indivisible tout en racialisant chaque
évènement à chaque occasion.
Un lynchage reste
un lynchage. Si un état ne fait pas ce
qu’il faut pour l’empêcher c’est qu’il y
consent ou n’y est pas vraiment opposé,
donc complice dans les deux cas. Un tel
état rappelle fatalement le régime
allemand des années 30, le régime nazi
dont les pratiques, par une sorte
d’inversion du sens des mots, sont sans
cesse invoquées pour des actes ou
paroles d’individus ou groupe
d’individus isolés.
Les falsificateurs
vont encore plus loin. Satisfait de leur
inversion simpliste du sens des mots,
ils se donnent pour mission de faire de
la « prévention » en cherchant à
éradiquer tout ce qu’ils ont étiqueté
comme étant nazi, refaisant exactement
ce que firent les vrais nazis en leur
temps, avec un certain sentiment
d’impunité dû au discours officiel.
Quand un ministre de l’intérieur jure de
casser du Dieudonné et tout ce qui le
touche, comment peuvent réagir les
policiers sous ses ordres lorsqu’ils
appréhendent des casseurs de Dieudonné ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est
qu’il n’y aura pas beaucoup de zèle mal
placé, même en cas de très haut sens du
devoir.
Avec le discours
officiel comme feuille de route, les
lyncheurs sortent du bois. Après les
quenelleurs de Lyon, c’est au tour de
ceux qui travaillent avec Dieudonné.
Jacky Sigaux, son régisseur a été la
dernière victime de ces miliciens.
Pendant que Manuel Valls cherche un
moyen juridique de classer les
spectacles de Dieudonné comme des
réunions publiques, que le maire du 11ème
arrondissement cherche une astuce pour
fermer le théâtre de la Main d’Or, que
certains cabinets de juristes épluchent
les dernières déclarations de
l’humoriste à la recherche de quelque
chose qui puisse justifier une plainte,
eux ils cognent. Mais chaque coup donné
ne fera que renforcer Dieudonné, car
chacun, en France, qu’il apprécie ou non
son humour, sait qu’il est une victime.
Et cela, aucune loi ne pourra le gommer.
En bonus, voici une vision parallèle
du philosophe Francis Cousin
de ce que représente Dieudonné et de la
nature de cette guerre qui lui est
livrée.
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