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MOUAMMAR KADHAFI. Merci qui ?
La Libye s’enfonce peu à peu dans
le chaos
Allain Jules
rat
republique
Vendredi 7 novembre 2014
Les mamamouchis de la rectitude
morale, surtout au ras des pâquerettes
sont aux abonnés absents. Après
l’assassinat macabre du frère Guide
Mouammar Kadhafi, les maîtres chanteurs
et menteurs médiatiques ont fait
disparaître la Libye des radars
médiatiques. Le Parlement libyen a été
invalidé par la Cour suprême, surprenant
les observateurs et prouvant que le pays
est au plus mal. Merci qui ? Ambiance.
La Cour suprême libyenne a invalidé
jeudi le parlement reconnu par la
« communauté internationale » ainsi que
toutes les décisions qu’il a prises
depuis… juin. Est-ce une surprise ? Que
nenni. Cette décision, rejetée par
l’assemblée, aggrave encore la crise
dans ce pays rongé par les
violences provoquées par la même
« communauté
internationale ». L’annonce, qui a
surpris les observateurs, illustre
l’extrême désordre régnant en Libye,
dont la capitale Tripoli est contrôlée
par une coalition de milices, Fajr Libya,
et où de violents combats secouent la
deuxième ville du pays, Benghazi.
La Chambre des représentants a estimé
que cette décision avait été prise «sous
la menace des armes». Elle «refuse le
verdict prononcé dans ces conditions et
affirme qu’elle continue ses travaux, de
même pour le gouvernement qui en est
issu», a-t-elle indiqué dans une
déclaration officielle diffusée en
direct sur la chaîne Libya Awalan.
Le Parlement, qui siège loin de la
capitale à Tobrouk -nouvelle capitale
libyenne ?-, dans l’Est du pays, estime
aussi que la Cour suprême «statue sur
les lois et non sur la Constitution
elle-même» et affirme qu’il est «arrivé
au pouvoir grâce à des élections libres
et crédibles qui traduisent la volonté
du peuple libyen».
Klaxon et tirs
La Cour suprême s’est prononcée sur un
recours d’Abderraouf al-Manai, qui
boycotte comme d’autres élus le
parlement. Il avait argué que celui-ci
n’avait pas respecté la Constitution
encore et encore provisoire, 3 ans après
les Tomahawk de Barack Obama sur la
Libye, qui stipule que la Chambre doit
siéger à Benghazi, à 1 000 km à l’est de
Tripoli. Le député remet ainsi en cause
la constitutionnalité des décisions du
parlement. Dans son arrêt, lu par son
président Kamal Al-Dahan, la Cour s’est
également prononcée, contre toute
attente, sur un autre recours contestant
un amendement de la Constitution ayant
conduit aux élections du 25 juin et, de
ce fait, a annulé ce scrutin ainsi que
toutes les décisions qui en ont découlé.
Cette décision s’avère définitive, son
effet immédiat et aucun recours n’est
possible.
Dès l’annonce de la Cour suprême, des
concerts de klaxons et des tirs de joie
ont résonné à Tripoli où les miliciens
de Fajr Libya fêtaient leur «victoire».
Selon l’analyste Fraj Najm, cette
décision donne la «légitimité» au
parlement sortant, le Congrès général
national (CGN), dominé par les
islamistes, qui avait déjà repris du
service sous l’impulsion de Fajr Libya.
En mars, le CGN avait été contraint
d’amender la constitution pour organiser
des élections législatives, sous la
pression de la rue qui contestait sa
«légitimité», dans la mesure où son
mandat devait se terminer en février.
Faut-il rappeler ici, que ces mouvements
islamistes vont se réunir bientôt pour
rallier l’Etat islamique (EI) ? Ah,
belle histoire de la démocratie s’il en
est !
Deux gouvernements, deux parlements
Dominée par les anti-islamistes, le
parlement, issu des élections du 25 juin
et largement contesté par Fajr Libya,
était obligé de se réunir, depuis son
élection, à Tobrouk, dans l’extrême est
de la Libye, territoire dominé par les
Libyens noirs. Les députés estimant que
leur sécurité ne pouvait être assurée à
Benghazi, théâtre de violences
quotidiennes. C’est sur ces
considérations géographiques que le
député islamiste Abderraouf al-Manai
avait fondé son recours. Il accusait par
ailleurs, avec d’autres députés
islamistes, le parlement d’avoir
outrepassé ses prérogatives en appelant
en août à une intervention étrangère en
Libye. Or, ces mêmes islamistes avaient
accepté l’intervention de l’OTAN pour
tuer Kadhafi. Selon les anti-islamistes,
cette opération avait pour but de
protéger les civils, suite à la prise de
la capitale par Fajr Libya.
La Libye est donc dotée depuis début
septembre de deux gouvernements et deux
parlements, ce qui va rendre très
complexe l’organisation d’un nouveau
scrutin législatif. Malgré cette
réalité, le chef du gouvernement
parallèle, Omar al-Hassi, avait appelé
dimanche à de nouvelles élections
législatives, indispensables selon lui
pour mettre fin à l’anarchie…mon oeil !
La décision de la Cour met dans
l’embarras la « communauté
internationale », qui avait reconnu le
parlement désormais invalidé et le
gouvernement qui en était issu, tout en
refusant toute relation avec le CGN et
le gouvernement parallèle établi à
Tripoli.
Les mêmes clowns sont toujours à la
manœuvre ici ou là. C’est le cas de la
Syrie. N’est-il pas ? Dans quel monde
vivons-nous ? Aujourd’hui donc, c’est
Al-Qaïda qui dirige la Libye…Et pendant
ce temps, les grandes puissance se
servent bien sûr, en pétrole et en gaz…
Publié le 7 novembre 2014 avec
l'aimable autorisation d'Allain Jules
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