AUX SOURCES DU CHAOS MONDIAL ACTUEL
Les coulisses de
la Déclaration Rothschild-Balfour (2)
Aline de Diéguez
L'empire
ottoman, ses acquisitions successives
Samedi 23 juin 2018
"Ne pas se
moquer, ne pas déplorer, ne pas détester
mais comprendre".
Baruch Spinoza
Où l'on
découvre que le complot vient de loin et
qu'une meute de loups s'est déguisée en
agneaux pour entrer dans la bergerie.
Dépeçage de
l'empire ottoman
En 1917, la
Palestine, faisait toujours partie de
l'empire ottoman. Ni Balfour, ni tel ou
tel membre de la tribu Rothschild n'en
étaient donc propriétaires. Le
gouvernement anglais n'avait aucune
légitimité à en disposer ni pour le
présent, ni pour l'avenir.
La date de la
lettre Rothschild-Balfour (2 novembre
1917) correspond à celle de la victoire
de l'armée britannique contre les forces
ottomanes à Gaza. Cette victoire,
décisive pour la réalisation du projet
sioniste, a été obtenue grâce à l'appui
des troupes arabes du chérif Hussein, de
la Mecque.
Cette "Déclaration"
et ses conséquences ne sont
intelligibles que dans le cadre de la
géopolitique de la région. Nous sommes,
en effet, dans une de ces périodes
charnières qui déterminent l'avenir du
monde. La première guerre mondiale bat
son plein. L'Allemagne et son allié,
l'empire ottoman qui avait été puissant
et glorieux jusqu'à la fin du 17e
siècle, sortiront en lambeaux de la
confrontation avec les alliés
occidentaux, la France, l'Angleterre et
les Etats-Unis. La défaite des Allemands
et des Ottomans ouvrait alors la boîte
de Pandore du démantèlement de ce
gigantesque ensemble de nations trop
diverses pour survivre éternellement
dans un ensemble politique cohérent.
En effet, l'empire
ottoman a été le plus vaste qui ait
jamais existé et il est miraculeux qu'il
ait duré un peu plus de six cents ans
(1299-1923). La Turquie, son centre,
pratiquement tout le pourtour sud de la
Méditerranée, de la péninsule arabique
jusqu'à l'Afrique du Nord - le Maroc
excepté - mais aussi une partie de
l'Europe centrale de la Bulgarie à la
Grèce en passant par les Balkans, sans
compter l'actuelle Arménie,
l'Azerbaidjan et les territoires kurdes
étaient sous sa domination.
Cet empire, dont
les réseaux commerciaux et militaires
s'étendaient jusqu'à la Chine, avait été
une puissance politique et commerciale
redoutable et prospère pendant des
siècles. Mais au début du XXe, étranglé
par les prêts accordés par la France et
l'Angleterre et devenu "l'homme
malade" de la région, il
s'affaiblissait et pourrissait sur pied.
Les territoires séparatistes de la
périphérie en profitaient pour tenter de
retrouver leur indépendance.
L'ouvrage du
Professeur, peintre et poète Chérif
Abdedaïm: Constantine, la saga
des Beys (éditions Anep, 2015)
offre une multitude d'exemples concrets
qui permettent de comprendre les raisons
internes de la décadence de l'empire
ottoman. L'auteur analyse in vivo
et avec une minutie quasiment
chirurgicale à partir d'archives
locales, comment une lutte acharnée pour
le pouvoir entre des petits notables
locaux corrompus, préoccupés par des
babioles vestimentaires, des questions
de préséance et de protocole, mais
totalement indifférents au développement
de la région dont ils ont la charge, fut
le ver dans le fruit qui a conduit à la
décadence, puis à la désintégration d'un
empire trop vaste, mal géré et d'un
pouvoir central décadent et trop
lointain.
Profitant du chaos,
la France et surtout l'Angleterre sont
secrètement intervenues dans le jeu dès
1915 afin de tirer des avantages de ce
chaos dans un Moyen Orient entré dans la
zone de turbulence dont il n'est
toujours pas sorti. C'est précisément à
ce moment-là que la "question
palestinienne", c'est-à-dire, en
réalité, la colonisation de la terre
palestinienne par des groupes de plus en
plus nombreux de juifs sionistes venus
d'Europe centrale, a pris la tournure
dramatique qu'elle n'a plus quittée
depuis un siècle. A ce stade le rôle du
clan Rothschild, tant de la branche
française - Edmond de Rothschild
- que de la branche anglaise - Lionel
Walter Rothschild - a été
déterminant, sans oublier l'homme de
l'ombre, la cheville ouvrière dans les
coulisses, Chaïm Weizmann (voir
texte précédent).
C'est alors que
deux diplomates, l'anglais Mark Sykes
et le Français François Georges-Picot
sont entrés dans la danse. Ils
travaillaient dans le plus grand secret
depuis des mois à un projet de partage
de l'ensemble du Moyen-Orient. Après un
abondant échange de lettres durant toute
l'année 1915 entre ces deux diplomates,
les accords secrets dits "de
Sykes-Picot" furent signés le 16 mai
1916.
Les deux
négociateurs-comploteurs tablaient sur
l'effondrement définitif de l'Empire
ottoman et, au nom de leurs
gouvernements respectifs, ils se
partageaient secrètement le coeur du
Moyen-Orient en dessinant à la règle sur
une carte une ligne droite qui
délimitait deux zones d'influence. Le
nord, c'est-à-dire la Syrie actuelle et
le Liban, seraient sous domination
française, alors que l'Angleterre se
réservait l'Irak et ses puits de
pétrole. Une troisième zone était prévue
pour la création - en principe - d'un
futur grand Etat national arabe à partir
de la péninsule arabique.
La promesse de la
création de cet Etat national était la
condition qui avait décidé le 5 juin
2016, le chérif de la Mecque de confier
ses troupes à son fils Fayçal. Pour les
Arabes, il s'agissait d'une guerre
d'indépendance contre la Sublime Porte
ottomane. La saga épique de ce qui fut
connu sous le nom de "grande révolte
arabe" a donné lieu à la rédaction
d'un célèbre récit autobiographique
fascinant et cruel, intitulé " Les
sept piliers de la sagesse"
. Son auteur, Edward Lawrence - dit
Lawrence d'Arabie - membre des
services de renseignements britanniques,
donc au service de sa patrie, s'était
néanmoins personnellement investi dans
le mirage de restaurer l'empire arabe de
Damas, disparu plus de mille ans
auparavant et après cinq cents ans
d'occupation turque.
Conformément à la
réputation de perfidie d'Albion,
Lawrence avait deviné que le souhait des
Britanniques était simplement d'utiliser
l'armée arabe sur le terrain. Cependant
il a continué à s'investir pleinement
dans le feu de l'action guerrière contre
les Turcs aux côtés des troupes
commandées par Fayçal - dont il goûtait
la fougue et les séductions privées. Les
Anglais combattraient les Ottomans au
nord, alors que l'armée arabe de Fayçal
les combattrait au sud . Ce dispositif
permettait à l'Angleterre de contrôler
le désir d'indépendance des Arabes, mais
il était clair aux yeux de Lawrence - et
la réalité le confirma - qu'elle n'avait
nullement l'intention d'honorer ses
promesses à Hussein, conformément au bon
vieux dicton : les promesses n'engagent
que ceux qui y croient. D'ailleurs
pendant tout ce temps, le Cabinet
britannique négociait l'envoi des juifs
en Palestine avec les principaux
responsables du mouvement sioniste
international et son représentant
anglais, Sir Lionel Walter Rothschild,
Il faut dire que
l'Angleterre avait en face d'elle un
interlocuteur particulièrement médiocre.
Comme l'écrivait le consul britannique à
Djeddah, Ryder Pollard, cité dans le
site madaniya.info, le cheikh qui
prétendait lancer une "Grande
Révolution Arabe" était un homme "
âgé, ambitieux, menteur, insignifiant,
têtu, schizophrène, cupide et
prétentieux, propulsé soudainement à un
poste d'où il doit gérer des problèmes
qu'il ne maîtrise pas ". La totalité
du portrait savoureux de Jaafar Al
Bakli est à déguster.
La victoire
acquise, n'ayant donc plus besoin des
Arabes, les Anglais se sont tournés vers
les sionistes. C'est à ce moment-là que
fut concocté entre le gouvernement
anglais et le mouvement sioniste le
message ambigu et aussi perfide à
l'égard des Palestiniens que l'était à
l'égard des Arabes la promesse de créer
un grand royaume arabe. "Quand
les armes se seront tues, vous pourrez
obtenir votre Jérusalem ",
aurait déclaré le ministre Arthur
Balfour à Chaïm Weizmann .
Le 24 juillet 1923,
était signé le Traité de Lausanne
qui mettait définitivement fin à
l’Empire ottoman et donnait naissance à
la République de Turquie réduite à son
territoire actuel, pendant que les
autres provinces devenaient des Etats
indépendants. Le dépeçage récent de feu
la Yougoslavie est une réplique du
tremblement de terre du Traité de
Lausanne. Cette fois, c'étaient les
Etats-Unis qui étaient à la manoeuvre.
Pendant que les Européens babillaient
sur les droits de l'homme qu'un
dictateur serbe était censé bafouer
vilainement, les Américains écrasaient
Belgrade sous les bombes et se
taillaient au Kosovo un petit pseudo
Etat mafieux, non viable, mais en
réalité constitué par la gigantesque
base américaine de Camp Bondsteel
opportunément édifiée à l'arrivée du
gigantesque pipeline en provenance des
champs pétrolifères de la mer Caspienne.
Les ancêtres de
la Déclaration Balfour
D'innombrables
études sur le sionisme situent sa
naissance en 1897. Ne croirait-on pas
que cette idéologie coloniale a surgi,
armée et casquée, du génial cerveau de
Theodor Herzl, telle Athéna la guerrière
du crâne de Zeus? Le théoricien
austro-hongrois, antisémite dans sa
jeunesse et si virulent que le Führer
allemand n'avait eu qu'à puiser dans ses
formules-choc, aurait poussé, dans son
non moins génial ouvrage inaugural,
Der Judenstaat ("L'État
des Juifs"), le célèbre cri de
guerre de la déesse jaillissant du crâne
de Zeus ouvert d'un coup de hache du
dieu forgeron Héphaïstos. C'est ne rien
connaître du contexte politique des
événements et ne rien comprendre à la
psychologie des peuples et à l'évolution
des grands mouvements de l'histoire, qui
toujours serpentent longuement dans les
souterrains des psychismes et du temps
avant d'apparaître à la lumière.
L'ouvrage de Herzl
est venu au jour au moment où un
sionisme d'essence principalement
religieuse existait déjà puissamment
depuis les temps les plus reculés dans
certaines couches de la société et dans
certaines régions du globe. Mais, entre
le sionisme messianique des prophètes et
le sionisme politique tardif de Herzl,
des personnalités comme le médecin
polonais Léon Pinsker (1821-1891)
auteur en 1882 de la brochure
Auto-émancipation et président
des "Amis de Sion" ou le
fondateur du sionisme social, Moshe
Hess (1812-1885) ainsi que des
rabbins influents comme le Prussien
Tsvi Hirsh Kalisher (1795-1874) qui
prônait un retour à Sion dans une
perspective messianique, ou le Serbe
Alkalaï Yehouda (1795-1874) ont
préparé les esprits et labouré le
terrain sur lequel Théodor Herzl
a pu semer.
Un puissant
mouvement sioniste d'essence talmudiste,
héritier des grandes conversions au
judaïsme des Kazars entre le VIIIe et le
Xe siècle, existait donc depuis des
décennies dans les zones d'expansion de
ces populations après la disparition du
royaume Kazar , c'est-à-dire en Europe
centrale, en Pologne, en Russie ainsi
que dans les marches des provinces
asiatiques. Ces pays comptaient de
puissantes communautés de fidèles du
dieu biblique solidement encadrées par
des rabbins, qui puisaient tout leur
enseignement dans le Talmud.
Le rôle du
Talmud
Cependant, ce
sionisme-là n'était pas armé pour la
récolte. Sans l'efficace action
politique de Chaim Weizman auprès
du gouvernement britannique et l'appui
décisif des financiers de la City et de
Wall Street, notamment de Bernard
Baruch, ainsi que celui de
l'influente loge maçonnique B'nai
B'rith (Les fils de l'Alliance)
fondée en 1843 à New-York - réservée aux
seuls membres juifs -, sur les
gouvernements américains successifs
depuis la création de la FED, à partir
de 1913, l'ouvrage de Theodor Herzl se
serait couvert de poussière, oublié sur
un obscur rayon de bibliothèque.
Je développerai
dans un prochain texte par quels canaux
politiques et psychologiques
s'était opérée l'unification des
communautés juives dispersées dans le
monde entier et comment elles se
nourrissaient des mêmes commentaires sur
des commentaires de la fiction
originelle, dans lesquels leurs notables
religieux avaient déversé toute la haine
et tout le mépris qu'ils éprouvaient à
l'encontre des tenants d'autres dieux -
notamment des chrétiens et des
musulmans. Le concentré de détestation à
l'égard de tous les goys - c'est-à-dire
des non-israélites, le mot juif étant
une création récente - et appelé
Talmud, imprégnait profondément
les cervelles.
Dans son courageux
ouvrage l'historien Bernard Lazare
- L'Antisémitisme -
l'historien Bernard Lazare écrivait que
"Le Juif qui suivait ces préceptes
(ceux du Talmud) s'isolait
du reste des hommes ; il se retranchait
derrière les haies qu'avaient élevées
autour de la Torah Esdras et les
premiers scribes, puis les Pharisiens et
les Talmudistes héritiers d'Esdras,
déformateurs du mosaïsme primitif et
ennemis des prophètes. Il ne s'isola pas
seulement en refusant de se soumettre
aux coutumes qui établissaient des liens
entre les habitants des contrées où il
était établi, mais aussi en repoussant
toute relation avec ces habitants
eux-mêmes. À son insociabilité, le Juif
ajouta l'exclusivisme. "
Le triomphe du
talmudisme dans les communautés juives
est européennes constituait pour les
rabbins et autres notables une manière
d'unifier les esprits et de sauvegarder
une identité nationale juive forte et
autonome face au christianisme qui
régnait alors en maître dans l'Europe
occidentale et modelait les sociétés des
différents Etats de cette région. Dans
cet environnement social et politique,
les juifs représentaient un groupe
allogène, inassimilable et donc objet de
rejet et de persécutions, ce qui ne
manqua pas de se produire sporadiquement
au fil des siècles.
A cette situation
politique défavorable, les notables des
communautés répondirent par
l'auto-exclusion. A partir du XIIe
siècle environ, un nouveau parti de
zélotes bigots, bornés et ignorants,
ennemi des sciences profanes qui avaient
rayonné du temps de l'Espagne arabe,
posa un lourd couvercle sur les
cervelles et les enferma avec une
férocité incroyable dans l'espace
ratatiné du seul Talmud
devenu l'alpha et l'omega de la vie des
membres de la dispersion.
La tyrannie des
Talmudistes
Les punitions à
l'encontre des déviants étaient
terribles. "Les Juifs (...)
persécutèrent leurs coreligionnaires
plus âprement, plus durement qu'on ne
les avait jamais persécutés. Ceux qu'ils
accusaient d'indifférence étaient voués
aux pires supplices; les blasphémateurs
avaient la langue coupée ; les femmes
juives qui avaient des relations avec
des chrétiens étaient condamnées à être
défigurées : on leur faisait l'ablation
du nez. " (Bernard
Lazare, L'Antisémitisme)
Une des des
victimes les plus célèbres de
l'obscurantisme et de la tyrannie des
talmudistes hollandais fut le philosophe
Baruch Spinoza qui s'était permis
de penser par lui-même alors que le
Talmud est censé avoir tout
prévu et tout décrit. En effet, le 27
juillet 1656, le philosophe fut
ostracisé et frappé de l'infamie et de
la malédiction du Herem,
autrement dit, d'une mort sociale et
religieuse.
Le
jugement des talmudistes
hollandais contre Baruch
Spinoza:
le
HEREM
Le
terme " herem "
signifie beaucoup plus
qu'une exclusion de la
communauté, équivalente à
une excommunion dans le
christianisme. Il induit la
"destruction",
l'"anéantissement" du
renégat, au point que le
philosophe a été réellement
frappé d'un coup de
poignard.
"
Les messieurs du Mahamad
vous font savoir qu'ayant eu
connaissance depuis quelques
temps des mauvaises opinions
et de la conduite de Baruch
de Spinoza, ils
s'efforcèrent par différents
moyens et promesses de le
détourner de sa mauvaise
voie. Ne pouvant porter
remède à cela, recevant par
contre chaque jour de plus
amples informations sur les
horribles hérésies qu'il
pratiquait et enseignait et
sur les actes monstrueux
qu'il commettait et ayant de
cela de nombreux témoins
dignes de foi qui déposèrent
et témoignèrent surtout en
présence dudit Spinoza qui a
été reconnu coupable ; tout
cela ayant été examiné en
présence de messieurs les
Rabbins, les messieurs du
Mahamad décidèrent avec
l'accord des rabbins que
ledit Spinoza serait exclu
et retranché de la Nation
d'Israël à la suite du
herem que nous prononçons
maintenant en ces termes:
A
l'aide du jugement des
saints et des anges, nous
excluons, chassons,
maudissons et exécrons
Baruch de Spinoza avec le
consentement de toute la
sainte communauté d'Israël
en présence de nos saints
livres et des 613
commandements qui y sont
enfermés.
Nous
formulons ce herem comme
Josué le formula à
l'encontre de Jéricho. Nous
le maudissons comme Elie
maudit les enfants et avec
toutes les malédictions que
l'on trouve dans la Torah.
Qu'il soit maudit le jour,
qu'il soit maudit la nuit,
qu'il soit maudit pendant
son sommeil et pendant qu'il
veille. Qu'il soit maudit à
son entrée et qu'il soit
maudit à sa sortie.
Que
les fièvres et les
purulences les plus malignes
infestent son corps. Que son
âme soit saisie de la plus
vive angoisse au moment où
elle quittera son corps, et
qu'elle soit égarée dans les
ténèbres et le néant.
Que
Dieu lui ferme à jamais
l'entrée de Sa maison.
Veuille l'Eternel ne jamais
lui pardonner. Veuille
l'Eternel allumer contre cet
homme toute Sa colère et
déverser sur lui tous les
maux mentionnés dans le
livre de la Torah.
Que
son NOM soit effacé dans ce
monde et à tout jamais et
qu'il plaise à Dieu de le
séparer pour sa ruine de
toutes les tribus d'Israël
en l'affligeant de toutes
les malédictions que
contient la Torah.
Et
vous qui restez attachés à
l'Eternel , votre Dieu,
qu'Il vous conserve en vie.
Ce
texte a été affiché dans
tous les lieux d'Amsterdam
où vivaient des juifs et
envoyé dans les principales
villes d'Europe où il y
avait d'importantes
communautés juives.
En 1948 Ben Gourion a tenté
de faire lever ce " herem ",
mais les rabbins de l'Israel
actuel refusèrent.
|
Un fanatique juif
issu des fidèles de la grande synagogue
d'Amsterdam, située sur le quai du
Houtgrach, a tenté de l'assassiner.
Blessé, heureusement superficiellement,
il a conservé durant de longues années
son manteau troué par le poignard afin
de garder sous les yeux les preuves des
méfaits de tous les fanatismes, y
compris et surtout de celui de ses
co-religionnaires.
Près de trois
siècles après la condamnation du
philosophe, David Grün, alias Ben
Gourion a tenté, en 1948, de faire lever
ce "Herem", qui maudit le philosophe, y
compris post mortem, mais les
rabbins de l'Israel actuel s'y
opposèrent. Le philosophe
Baruch Spinoza demeure donc, depuis 362
ans, frappé de pestifération dans tout
le monde juif par les rabbins
contemporains.
Mais même cette
sorte de police interne n'aurait pas été
suffisante s'il n'avait existé durant
des siècles un gouvernement central
secret et puissant qui, grâce à une
toile d'araignée d'envoyés, sorte de
missi dominici expédiés dans le
monde entier, contrôlait et dirigeait
tous les détails la vie quotidien de
chacune des communautés dispersées dans
le monde entier qui ensemble
constituaient la "Nation d'Israël",
comme il est dit en toutes lettres dans
le texte du Herem.
Les sionistes
célèbres en action
Il a donc suffi
qu'un médiocre journaliste et homme de
Lettres, aigri par ses échecs
professionnels d'intégration en France
et en Allemagne, ainsi que par un
mariage raté et tumultueux - Theodor
Herzl, ci-devant antisémite notoire,
pire que les antisémites nazis - qu'un
très efficace et remuant homme
d'influence auprès du gouvernement
anglais - Chaim Weizmann - que
le richissime banquier à la tête du
sionisme anglais - Lord Lionel Walter
Rothschild - que des hommes
d'influence - notamment le rabbin
Stephen S. Wise, premier président
du congrès juif américain, puis mondial
- et de richissimes banquiers capables
de corrompre le Congrès et le
gouvernement américain tout entier -
notamment le banquier Bernard Baruch
- il a donc suffi, dis-je, que ces
puissantes personnalités juives unissent
leurs efforts corrompent ou influencent
leurs gouvernements respectifs, qu'elles
se concertent, poussent toutes dans le
même sens et y associent une pluie de
richissimes acolytes pour que le
sionisme pût efficacement être planté au
coeur de la Palestine.
Or, les juifs de
l'Ouest de l'Europe avaient été
longtemps vent debout contre la solution
d'un regroupement des juifs en
Palestine. A cette époque, largement
intégrés dans les sociétés dans
lesquelles ils vivaient et y
prospéraient librement, comme le prouve
la famille Rothschild elle-même, dont
les fils du fondateur né dans un ghetto
de Francfort-sur- le- Main, sont devenus
richissimes et anoblis dès la première
génération, tant en Angleterre qu'en
France, tandis que la troisième
génération, celle du Français baron
Edmond de Rothschild et de l'Anglais
Lord Lionel Rothschild,
pouvaient, selon le scenario classique
des héritiers, se livrer à de coûteux et
baroques passe-temps. Devenus des
notables, la philanthropie et
d'onéreuses fantaisies leur permettaient
de manifester ostensiblement une
intégration si réussie qu'elle frisait
la provocation.
Les juifs européens
, particulièrement bien intégrés en
Allemagne, n'avaient donc nullement
envie d'aller exploiter un lopin aride
et microscopique qui n'offrait aucune
perspective d'enrichissement. Ainsi, aux
révolutionnaires sionistes de Russie qui
le pressaient de rejoindre la "terre
promise", le juif allemand
Gabriel Rieser répondait: " Nous
n'avons pas immigré ici, nous sommes nés
ici, et parce que nous sommes nés ici,
nous n'émettons aucune revendication à
un foyer quelque part ailleurs ; soit
nous sommes des Allemands, soit nous
sommes sans foyer." Il en était de
même des juifs français ou américains. A
l'époque, seuls les talmudistes d'Europe
centrale poussaient le projet sioniste.
C'est bien la
raison pour laquelle les juifs du IVe
siècle avaient en leur temps refusé la
proposition de l'empereur romain
Julien dit l'Apostat (330-363), qui
leur offrait son aide afin de
reconstruire le Temple détruit par Titus
en 70. Installés dans l'empire de longue
date - notamment à Rome même - et malgré
des bouffées d'un antisémitisme
populaire sporadique, ils y jouissaient
de conditions qu'ils jugeaient
préférables à la rudesse naturelle de la
vie dans un pays économiquement peu
développé.
A l'intérieur même
du gouvernement anglais des voix
nombreuses se faisaient entendre contre
le projet Balfour-Rothschild, mais
lorsque la formulation de Lord Lionel
Rothschild - "l'établissement
de la Palestine comme foyer
nationale des juifs" - a été
modifiée par le Foreign Office en "l'établissement
en Palestine d'un foyer national
pour le peuple juif", le projet a
été jugé suffisamment vague pour prendre
officiellement corps.
Paradoxalement,
l'antisémitisme du chrétien sioniste
Arthur Balfour, ainsi que celui du
premier ministre de l'époque Lloyd
George, joints au sionisme chrétien
ambiant issu de la Réforme, avaient créé
le terreau sur lequel s'est greffé le
soutien de la presse anglaise à la cause
sioniste. Pour les chrétiens sionistes,
le retour des juifs en "terre sainte"
était censé ramener le Messie - Jésus -
sur la terre. Il devait précipiter
l'apocalypse et assurer le triomphe du
christianisme sur le judaïsme - tous les
juifs devraient alors s'être convertis
au christianisme - mais il n'est jamais
précisé par quel miracle s'opèrerait
cette conversion. Ce messianisme
sioniste persiste dans les pays
anglo-saxons et explique le soutien
indéfectible des millions de sionistes
chrétiens américains à l'actuel Etat
d'Israël en dépit des exactions des
gouvernements successifs et d'une
politique barbare et sadique à
l'encontre des Palestiniens.
Arthur James
Balfour et l'expansion du sionisme
Député conservateur
et membre du parti unioniste Arthur
Balfour est un de ces politiciens
anglais dont personne ne se souviendrait
plus aujourd'hui s'il n'avait été le
signataire officiel de la missive de
1917 qui porte son nom et qui crucifiait
les Palestiniens.
Une carrière
politique classique lui avait permis
d'occuper divers postes ministériels au
trésor, à la défense, à l'enseignement
ou aux douanes. Ses faits d'armes furent
la signature de l'Entente cordiale
entre la France et l'Angleterre en 1904
et une loi de 1905 sur les étrangers qui
visait précisément à restreindre
l'entrée dans le Royaume de Sa Majesté
les nombreux juifs en provenance de
l'Est de l'Europe qui se pressaient à
ses frontières. Lorsque David Lloyd
George devint Premier ministre en
décembre 1916, Balfour fut nommé au
ministère des Affaires étrangères. En
conservateur anglais classique , il
manifestait, comme tous ses pairs
chrétiens sionistes, un antisémitisme
militant qui le poussait à souhaiter non
seulement empêcher les juifs d'immigrer,
mais même vider l'Angleterre des juifs
qui y étaient installés depuis Cromwell.
Il faut dire qu'à
la fin du XIXe siècle, plus de deux
millions de juifs avaient quitté la
misère et les pogroms de la Russie
tsariste pour le Nouveau Monde
principalement, mais cent cinquante
mille d'entre eux avaient réussi à
s'installer au Royaume Uni. Des vagues
d'antisémitisme avaient alors secoué
l'Angleterre au début du XXe siècle.
Bouter les juifs hors du pays et les
expédier en Palestine, tel était le rêve
des chrétiens sionistes qui, de plus,
aurait permis de calmer l'opinion
publique.
Pourquoi pousser
l'installation en Palestine, alors que
des projets d'établissement dans des
terres vierges et riches de promesses
économiques - Ouganda, Argentine -
avaient été élaborés par des
responsables du mouvement sioniste? .
D'abord parce que le sionisme chrétien
était présent dans les pays protestants
de l'Europe du Nord, en Allemagne et en
Angleterre qui poussaient l'installation
en Palestine. L'idée d'une germanisation
de la Palestine par des populations
parlant un yiddish germanisant avait un
temps séduit les Allemands et présentait
l'avantage d'atténuer l'antisémisme
allemand. Après les accords Sykes-Picot,
les Français s'étaient également mis sur
les rangs. Ils se souvenaient que
Napoléon avait, dans un premier temps,
caressé ce projet - avant d'avoir
effectué un virage à 180° et prôné
l'assimilation des juifs de France. Une
Lettre-Déclaration du 4 juin 1917
du secrétaire général du ministère des
affaires étrangères, Jules Cambon,
au dirigeant sioniste Nahum Sokolov
exprimait le soutien de la France à
l'idée de l'installation des juifs en
Palestine. Je n'ai pas réussi à trouver
une copie de cette lettre.
Mais tout ce
remue-ménage diplomatique prouve que le
projet était largement partagé par les
chancelleries occidentales. Cela ne
faisait pas les affaires des Anglais.
Aiguillonnés par les démarches
françaises, ils accélérèrent la
concrétisation de leur projet et
répliquèrent par la Déclaration
Rothschild-Balfour. Le rédacteur et le
destinataire de la Déclaration anglaise
étant autrement importants que ceux de
la Déclaration française, celle-ci est
tombée dans les oubliettes.
Mais les Anglais
avaient une autre raison capitale de
doubler les Français. Il s'agissait de
contrecarrer les conséquences de
l'accord Sykes-Picot qui pérennisait la
présence de la France sur les rives du
Canal de Suez. Dès 1915 , un membre
sioniste du Cabinet anglais, Sir Herbert
Samuel, écrivait que "L'établissement
d'une grande puissance [la
France ] si près du Canal de Suez
serait une permanente et formidable
menace pour les lignes de communication
essentielles de l'Empire [
britannique" ].
Le principal
négociateur et chef de file du mouvement
sioniste en Angleterre, Chaïm
Weizmann, a su habilement jouer de
la rivalité entre Français et Anglais
dans la région. Dès 1914, il avait
mobilisé les gouvernements de Sa Majesté
et tenté de hâter la publication de la
lettre Balfour. "Si la Palestine
tombe dans la sphère de l'influence
britannique (...) nous pourrons avoir
d'ici vingt-cinq ou trente ans un
million de Juifs ou davantage ; ils
formeront une garde effective pour le
canal de Suez " qui, il
faut le rappeler, avait été conçu et
réalisé sous la direction du Français
Ferdinand de Lesseps.
Après de longues
années de tractations entre les deux
nations, l'Angleterre obtint le droit
d'exercer un mandat sur la Palestine et
l'Irak pendant que la France obtenait
les mandats sur la Syrie et le Liban,
mais sans que les limites territoriales
fussent clairement déterminées, ce qui
sera la source d'interminables conflits
dont les guerres actuelles sont les
lointaines répliques.
Fin de la 2è
Partie
Suivront:
Balfour3: Où
l'on comprend que l'entrée en guerre des
Etats-Unis en 1917 est le fruit des
efforts conjugués des banquiers
anglo-saxons et du mouvement sioniste
international.
Balfour4: Où
l'on découvrira que Messieurs Weizmann,
Balfour, Rothschild , and C° sont les
dignes successeurs d'Esdras et de
Néhémie.
Balfour5:
"Nihil sine ratione", Leibniz avait
raison. Où l'on découvrira que la
dispersion est une illusion d'optique et
qu'un gouvernement central puissant, qui
a existé durant des siècles, est
aujourd'hui localisé aux Etats-Unis.
Biliographie
Ralph Schoenman,
L'histoire cachée du sionisme,
Selio 1988
Israël Shahak,
Le Racisme de l'Etat d'Israël
, Guy Authier, 1975
Karl Marx, Sur la question juive
SUN TZU,
L'art de la guerre
Claude Klein,
La démocratie d'Israël,1997
Jacques Attali:
Les Juifs, le monde et l'argent,
Histoire économique du peuple juif.
Fayard, 2002
Le 24 juin 2018
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