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Planète non violence
Conférence
de Paix. Pourquoi Annapolis ?
Editorial d'Al Ahram

Abbas, Rice et Olmert - Photo CPI
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» Si les américains ne prennent pas au sérieux le conflit
palestino israélien, et que les israéliens, les palestiniens, et
les gouvernements arabes impliqués sont sceptiques sur les résultats
de la conférence, pourquoi les américains l'organisent –elle
?... »
24 octobre 2007
La conférence de paix sponsorisée par les US à Annapolis
Maryland, n'est pas quelque chose que les arabes devraient
attendre avec impatience. A en juger par les discours récents des
parties concernées par la conférence – s'il elle a finalement
lieu – aucun progrès ne sera réalisé. Cela a en grande partie
été clarifié lors de plusieurs déclarations révélatrices
faites lors de la visite de la secrétaire d'état US Condoleezza
Rice dans la région cette semaine.
Commentant les discussions palestino israéliennes qui ont
actuellement lieu à Jérusalem, Rice a rapidement refroidit les
esprits. C'est peu probable, a –t-elle dit, qu'il y aura une
quelconque « percée » lors des discussions de Jérusalem. Un
document conjoint palestino israélien déterminant préalablement
les objectifs de la conférence, a –t-elle ajouté, n'a jamais
été une « condition » pour la tenue de la conférence en
novembre.
Rice a fait ses déclarations après s'être entretenue avec le
premier ministre israélien Erud Olmert le 14 octobre. Le jour
suivant, elle a rencontré le président de l'autorité
palestinienne Mahmoud Abbas, après quoi elle a dit lors d'une
conférence de presse que le président US George W. Bush, s'est
« engagé » à « mettre fin » à ce qu'elle a appelé le «
problème Palestinien ». Elle s'est ensuite rendue au Caire où
son homologue égyptien a exprimé son inquiétude concernant le
flou et l'objectif de la conférence d'Annapolis, et suggéré
qu'elle soit repoussée. Rice a répliqué qu'il n'y avait pas de
date de fixée pour qu'elle soit repoussée.
Donc, qu'est ce que Rice nous dit exactement ? Elle dit que la
conférence aura lieu, même si celle ci n'a pas d'agenda, et
malgré le fait qu'elle pense que les gouvernements palestinien et
israélien sont incapables d'avancer vers une résolution d'un
conflit vieux de plusieurs décennies. En fait, elle décrit 59
ans d'occupation israélienne, d'Apartheid, de violation du droit
international, de démolition de maisons palestiniennes, et 5
millions de réfugiés palestiniens comme « le problème
Palestinien ». Rice n'est pas la seule à mettre en garde contre
l'espoir que la conférence aura des résultats positifs. La
ministre des affaires étrangères d'Israël Tzipi Livni, qui
dirigera l'équipe de négociation israélienne à Annapolis, a déjà
prévenu les arabes de ne pas venir à la conférence avec trop
d'espoir.
Donc si les américains ne prennent pas au sérieux le conflit
palestino israélien, et que les israéliens, les palestiniens, et
les gouvernements arabes impliqués sont sceptiques sur les résultats
de la conférence, pourquoi les américains l'organisent –elle ?
Une réponse à cette question réside dans le moment choisi pour
la conférence. Comme Rice parcourt la région pour soi disant
ressusciter un processus de paix défunt, son principal problème,
et celui d'Israël, se trouve ailleurs, en Iran et en Irak. L'échec
américain en Irak a finalement obligé Bush à accepter de considérer
que le retrait des troupes US est inévitable. Mais cela ne peut
se produire avant que la scène régionale n'ai été préparée,
en affaiblissant encore plus l'Irak en le divisant, et plus
important, en s'occupant de la « menace » iranienne. Annapolis
n'a jamais été conçu sur un engagement américain à mettre fin
au « problème Palestinien ». C'est une tentative naïve de
promouvoir l'actuelle administration US comme étant à la
recherche de la paix au moment où son seul objectif c'est de
commencer une autre guerre.
Editorial d'Al Ahram weekly on line – 18-24 octobre 2007 N° 867
Le Caire
http://weekly.ahram.org.eg/2007/867/ed.htm - copyright Al Ahram
weekly on line
Traduction Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org

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