Opinion
La chronique du blédard : En défense de
BDS
Akram Belkaïd
Samedi 12 mars 2016
C'est une question de liberté
d'opinion, de droit à l'expression et de
droit à l'engagement citoyen. C'est
aussi l'illustration de la médiocrité
pour ne pas dire plus qui caractérise le
discours politique officiel dans
l'Hexagone.
Depuis plusieurs mois, le Premier
ministre français Manuel Valls ne cesse
de fustiger celles et ceux qui
s'opposent à la politique coloniale de
l'Etat israélien. Tel une girouette,
celui qui, il y a quelques années
encore, réclamait avec vigueur une
remise en cause des accords entre
l'Union européenne et Israël afin de
protester contre le sort fait aux
Palestiniens, a donc changé totalement
de registre... Pour lui désormais, se
revendiquer antisioniste revient à faire
preuve d'antisémitisme.
Ce genre de propos n'est pas neutre.
Il vise d'abord à empêcher toute
critique de l'Etat israélien. La ficelle
est grosse et ancienne. Cela fait des
décennies qu'elle est utilisée par la
propagande de l'état hébreu et par ses
nombreux soutiens dans les pays
occidentaux. Faire peser le soupçon
d'antisémitisme sur les voix
pro-palestiniennes vise à disqualifier
une solidarité dont la vigueur ne se
dément pas.
Dans un pays où les fantômes de
la Seconde Guerre mondiale et du
régime de Vichy continuent de hanter
la vie politique, cela contribue à
placer les amis des Palestiniens
dans une position défensive, obligés
qu'ils sont à toujours se justifier
et à expliquer qu'ils ne sont ni
antisémites ni judéophobes mais
qu'ils mènent un combat honorable.
Un combat qui consiste à revendiquer
pour les Palestiniens, toujours
privés d'Etat, les droits que leur
dénie Israël.
Ensuite, il faut bien relever que la
déclaration de Manuel Valls intervient
dans un contexte de contre-offensive
menée par le gouvernement israélien et
ses soutiens à l'égard du mouvement BDS.
/...
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