ALAHED
«Nato du Golfe» ou embourbement
supplémentaire des régimes du Golfe
suite aux politiques
israélo-étasuniennes ?
Akil Cheikh Hussein
Mardi 11 avril 2017
D’ici quelques années, ou même quelques
mois, et si tout se passera comme le
veulent les plans d’agression qu’on
concocte à Washington et «Tel-Aviv» et
qu’on met en application au prix du sang
et de l’argent arabes, on ne manquerait
pas d’entendre des voix qui, à propos
des monarchies du Golfe, diraient ce
qu’elles disaient depuis des années à
propos de l’Irak en matière de ce qu’on
appelle le renforcement dans ce pays de
l’influence iranienne.
En effet, il est certain -par ce que le
Royaume saoudien et ses alliés dans
l’Alliance arabe se réjouissent à
dessein de la destruction du monde
arabe, ou par ce qu’ils sont
foncièrement naïfs et ignorants au sujet
de la gestion des politiques et des
guerres- il est certain que les fantômes
d’une guerre semblable à la guerre
Iran-Irak voltigent au-dessus des pays
du Golfe.
Ce qui est stupéfiant est que -pensant
que la victoire sera de leur côté et
oubliant le néfaste impact de cette
guerre sur le régime de Saddam Hussein
aussi bien que sur leurs propres régimes
qui lui ont en vain fourni un soutien
illimité- les responsables de ces
pays du Golfe voient dans ces fantômes
un augure favorable.
Tout cela a eu lieu à un moment où
l’Iran vivait dans une difficile phase
intermédiaire et manquait de beaucoup de
moyens nécessaires pour faire face à une
guerre mondiale lancée contre sa jeune
révolution islamique sous la façade du
régime irakien armé jusqu’aux dents.
Comment donc une telle illusion a pu
envahir leur pensée alors que personne
n’ignore le grand progrès réalisé par
l’Iran, surtout sur le plan militaire,
durant une trentaine d’années de travail
conséquent et fructueux qui suscite
l’admiration des amis et l’exaspération
des ennemis ?
Cette illusion provient de la foi
absolue des responsables des régimes du
Golfe en les capacités de l’axe
israélo-étasunien, et plus
particulièrement en chaque mot ou geste
émanant de l’un ou l’autre des
représentants de cet axe : Evoquant le
besoin de créer un «Nato du Golfe» pour
faire face à l’Iran, l’ex-commandant des
forces de l’Alliance atlantique, le
Général James Jones, n’a pas exclu le
fait, pour les Etats-Unis, de «rejoindre
cette alliance».
Un «Nato du Golfe» qui s’ajoute à un
Nato «du Golfe et d’Israël», qui
lui-même s’ajoute au Nato originel,
atlantique, et aux Nato qui pourraient
être créés sous d’autres noms, ne sont
rien d’autre que tapage provoqué par
l’axe israélo-étasunien et ses
prolongements arabes dans le but de
sortir de l’impasse que représente le
progrès réalisé par l’axe de la
Résistance et la République Islamique
d’Iran.
Dans les dernières en date des guerres
étasuniennes (Afghanistan, Irak), il
n’était pas question de former des
alliances réunissant un très grand
nombre de pays comme c’est le cas de
l’Alliance internationale contre le
terrorisme, ou de l’Alliance Arabe dans
la guerre contre le Yémen. Cela
s’explique par le fait que les
Etats-Unis et, à un degré moindre, le
Royaume-Uni et la France, possédaient
encore le courage de recourir à des
interventions militaires directes et
massives. Mais il est certain que la
défaite des Etats-Unis et de leurs
alliés en Afghanistan et en Irak, aussi
bien que les défaites de l’entité
sioniste au Liban et à Gaza, sont à
l’origine de la stratégie de la guerre
«soft» privilégiée par Barack Obama dans
laquelle l’intervention militaire se
réduit au seul bombardement «de loin»
(missiles et drones). Quant aux
opérations terrestres elles sont
confiées à des forces locales ou à des
mercenaires importés de l’extérieur
(groupes terroristes et la Turquie, dans
l’exemple syrien).
On sait pertinemment maintenant que la
stratégie de la guerre «soft» fait
partie des options que les rivalités
entre Républicains et Démocrates exigent
qu’elle soit durement critiquée, en tant
qu’erreur, par Trump et sa direction.
C’est dans cet esprit que s’effectuent
actuellement l’installation de bases
militaires et le déploiement de troupes
étasuniennes en Syrie sous le prétexte
de la lutte contre «Daech».
Et c’est dans ce même esprit que prend
naissance l’idée du «Nato du Golf». En
des termes plus clairs, il s’agit de
l’idée d’une guerre par procuration à
lancer par les régimes du Golfe et, en
premier lieu, par le Royaume saoudien et
les Emirats unis contre l’Iran.
Il va de soi que les Etats-Unis et
l’entité sioniste misent sur la
possibilité, pour les régimes de Golfe,
d’affaiblir l’Iran dans la mesure du
possible, avant de trouver le même sort
que le régime de Saddam Hussein. On
espère ainsi qu’un tel affaiblissement
de l’Iran l’obligerait à faire des
concessions ou à s’incliner devant l’axe
israélo-étasunien.
Le «Nato du Golfe» est donc une
tentative de faire enliser les régimes
du Golfe dans une guerre perdue avec une
puissance comme l’Iran dans l’espoir de
cueillir les fruits de cette guerre.
On voit bien que l’axe israélo-étasunien
n’a point profité de son expérience
lorsqu’il a poussé l’Irak à s’engager
dans sa guerre injuste contre l’Iran,
sans pouvoir cueillir les fruits de
cette guerre. L’axe israélo-étasunien
n’a alors pas affaibli l’Iran, et n’a
pu, non plus, dominer l’Irak qui a fini
par se ranger du côté de l’Iran et qui
est devenu partie intégrante de l’axe de
la Résistance dans la région !
Source : French.alahednews
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