Al-Ahednews
La poursuite de l’agression saoudienne
contre le Yémen: Obstination à sauter
dans le vide
Akil Cheikh Hussein
Photo:
D.R.
Vendredi 8 mai 2015
Même si l'annonce saoudienne de la fin
de l'opération «Tempête de la fermeté»
avait répandu l'impression que la guerre
contre le Yémen était terminée,
l'annonce, simultanée, du début de
l'opération «Restauration de l'espoir»
prouve que les cercles de l'Arrogance
internationale cherchent à atteindre,
par la brutalité du bombardement
saoudien, ce que le terrorisme n'a pas
pu atteindre au Yémen.
Il est maintenant probable que cette
guerre que gèrent les salles d'opération
américaines par l'intermédiaire de
l'instrument saoudien ne touchera pas à
sa fin à court terme que dans l'un de
ces deux cas :
Ou que le Royaume saoudite en arrive à
détruire le Yémen et à exterminer le
peuple yéménite, ce qui explique la
brutalité inouïe avec laquelle sont
ciblés, y compris par des armes
interdites par la loi internationale,
les infrastructures, les secteurs vitaux
et les populations civiles.
Ou que le régime saoudien s'effondre et
que la terre tremble sous ses appuis,
grands et petits, dès le moment où le
Yémen passe de la stratégie de la
patience à celle de la colère et des
frappes poignantes. C'est que la riposte
à l'agression touchera certainement le
pétrole du Golfe et entrainera des
répercussions catastrophiques au niveau
du Golfe et de tous les pays qui
soutiennent l'agression.
Une guerre d'extermination,
totale mais ratée
La première éventualité reste trop
éloignée de la réalité. Non parce que le
registre moral des deux Etats, américain
et saoudien, est pauvre en matière de
guerres ou de campagnes d'extermination
massive, mais parce que la destruction
du Yémen et l'éradication de son peuple
par l'intermédiaire du bombardement
aérien même avec l'usage d'armes
interdites reste impossible du point de
vue pratique. Le Liban et Gaza dont la
superficie est moins étendue que celle
d'un petit département yéménite, et qui
ont subi plus qu'une fois des agressions
israéliennes sur le modèle desquelles
s'effectue l'agression
américano-saoudienne contre le Yémen
étaient toujours sortis de la guerre
plus forts qu'ils ne l'étaient avant, et
ce malgré la grande envergure des
opérations meurtrières et destructrices.
Cela veut dire que l'agression contre le
Yémen n'atteindra ses objectifs même
avec l'établissement de ponts aériens à
même de transporter, pour les larguer
sur le Yémen, tout ce qui existe dans
l'arsenal des Etats-Unis et de l'Otan en
matière de projectiles.
Quant à la solution politique pour
laquelle des initiatives et des
médiations sont en cours dans les
coulisses, elle est voulue par le
Royaume saoudite sous le plafond de la
résolution du Conseil de sécurité et de
l'initiative des pays du Golfe. De ce
fait elle ne pourrait être qu'une
soumission refusée par les Yéménites qui
posent l'arrêt des opérations comme
condition préalable à toute négociation.
Mais l'arrêt des opérations sans
qu'aucun des objectifs fixés par les
Saoudiens ne soit réalisé (à l'exception
des massacres et des destructions)
équivaut à la reconnaissance d'une
défaite dont les conséquences ne
pourront que constituer une sérieuse
menace pour l'existence même du régime
saoudien. D'où, l'opération dite
«Restauration de l'espoir) devient
synonyme d'entêtement ou d'un certain
espoir de voir le bombardement conduire
au renforcement des positions d'al-Qaeda
qui est la seule force sur laquelle ils
pourraient miser afin de limiter le
grand progrès réalisé sur le terrain par
l'armée yéménite, les Comités populaires
et les Ansârullah.
La prétendue inquiétude américaine de
voir la poursuite des bombardements
conduire à renforcer les positions d'al-Qaeda
ne change en rien cette donne. Les
avions saoudiens dirigés par les
chambres d'opérations américaines
larguent quotidiennement des armes et
des équipements aux terroristes de cette
organisation. De plus, de hauts
responsables de ce que les cercles de
l'arrogance appellent la «Coalition
arabe» justifient l'agression en
affirmant que la «Tempête de la fermeté»
a empêché les Houthis d'atteindre les
frontières du sultanat d'Oman,
c'est-à-dire de libérer Hadramaout que
les terroristes d'al-Qaeda entendent
déclarer «émirat islamique».
Sauver les Takfiri
Certes, les Américains qui, depuis une
dizaine d'années, prétendent bombarder
les positions d'al-Qaeda au Yémen sans
que cela ne fasse que renforcer ces
positions ne peuvent que procéder à des
mises en scènes théâtrales pour donner
de la crédibilité à leur fausse guerre
qu'ils prétendent mener avec les
Saoudiens contre le terrorisme. Alors
que la guerre fait rage contre le Yémen
dans le but d'empêcher l'élimination du
terrorisme takfiri, il est probable que
les affirmations saoudiennes au sujet de
voitures piégées et de policiers
saoudiens tués par un terroriste qui a
prétendu avoir reçu des ordres venus de
Daech en Syrie, ne soient motivées que
par la volonté de répandre l'illusion
d'une guerre que mènerait contre le
terrorisme un Royaume saoudite impliqué
jusqu'au bout dans le soutien
idéologique et financier au terrorisme.
Loin de toutes les manipulations en
cours, la guerre saoudienne contre le
Yémen est une variante de la guerre
israélo-américaine contre les peuples de
la région : Après l'échec de la guerre
directe contre l'Afghanistan, l'Irak, le
Liban et Gaza, Washington, ses alliés et
ses instruments arabes ont opté pour la
guerre indirecte par l'intermédiaire du
terrorisme takfiri. Mais l'échec de ce
dernier dans le cas yéménite est ce qui
explique l'engagement du Royaume
saoudite dans le but de sauver les
takfiri et d'accomplir la tâche qu'ils
n'ont pas pu réaliser.
Source : Al-Ahednews
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