Tunisie
La France est plus
que jamais engagée
avec le peuple tunisien
Zohra Abid
Mercredi 27 février
2013
En cette période
de turbulences économique, sociale et
politique, la France, un partenaire
privilégié de la Tunisie, a senti le
besoin de rendre public la panoplie de
ses accords de coopération avec notre
pays.
Par Zohra
Abid
Lors d'une conférence de presse
donnée mardi au siège de l'ambassade de
France en Tunisie, l'ambassadeur de
France, François Gouyette a déclaré que
son pays doit préserver sa position en
tant que premier investisseur étranger
dans notre pays.
«Nous ne contestons pas le fait
que la Tunisie puisse chercher à
diversifier ses partenaires. Mais c'est
à nous de conserver notre première place
pour pouvoir aider le peuple tunisien à
réussir la transition», a-t-il
lancé.
François
Gouyette: "La France doit préserver sa
position en tant que premier
investisseur étranger en Tunisie".
Les
revendications du peuple au cœur des
accords
M. Gouyette a, notamment, rappelé
qu'avec 1.300 entreprises françaises
implantées en Tunisie et faisant
travailler 115.000 personnes, la France
ne va pas s'arrêter là. Au contraire,
elle est en train de multiplier les
partenariats dans divers secteurs et
différentes régions.
Selon le diplomate, la France «a
placé les revendications du peuple au
cœur des accords. La Tunisie a plus que
jamais besoin de ses partenaires et la
France ne peut que renforcer sa présence
notamment dans la formation des jeunes
et les régions. Notre partenariat est
d'égal à égal», a-t-il tenu à
préciser.
François Gouyette a également rappelé
qu'entre janvier 2011 et janvier 2013,
la France a mis un budget de coopération
de 18 millions d'euros (plus de 36
millions de dinars) pour aider la
Tunisie à s'en sortir. Il s'agit du plus
gros budget octroyé à ses partenaires
rapporté au nombre d'habitants.
«Nous
cherchons à former les Tunisiens»
Selon M. Gouyette, la France cherche
à consolider la société civile à travers
notamment les aides financières pour des
projets ciblés, comme le financement des
associations d'insertion professionnelle
et sociale, ou encore la Maison des
associations (à Tunis, Sfax et bientôt à
Gafsa), ainsi que le jumelage de
certaines villes françaises avec
d'autres tunisiennes, une manière de
créer des synergies horizontales à long
terme.
Depuis 2011, la France a conçu un
appui financier à des projets portés par
des promoteurs tunisiens : 93 au total,
générant plus de 100 emplois et des
subventions totales de 400.000 euros
(plus de 800.000 dinars), soit une
moyenne de 4.300 euros (plus de 8.600
dinars) par projet.
La France cherche aussi à consolider
l'Etat de droit (lutte contre la
corruption, formation des juges, etc.).
Ainsi que le renforcement des droits de
l'homme, une valeur commune. Elle est
aussi fière d'avoir, en Tunisie, un
réseau scolaire de 7.500 élèves, sans
oublier les bourses d'études accordées à
2.000 étudiants (1000 bourses d'études
et 1000 bourses de stage), la
contribution à la formation de 500
journalistes et blogueurs, l'appui ou
l'organisation de plus de 460 évènements
culturels sur l'ensemble du territoire
(spectacles, conférences, etc.).
«Nous faisons de la formation,
pas pour les fuites des cerveaux mais
nous formons des Tunisiens», a
insisté l'ambassadeur.
Plusieurs
chantiers sont ouverts en Tunisie et la
France est disposée à y participer.
«Pour une
croissance verte»
En 2012, la France a préparé un
nouveau programme de réhabilitation de
119 grands quartiers populaires sur tout
le territoire et qui touche 500.000
habitants : installation
d'infrastructures de base comme l'eau,
l'assainissement, l'éclairage, les
voiries...
Elle contribue à d'autres chantiers
en cours, et qui devraient s'achever en
2014. Notamment l'extension des lignes
ouest et sud du Métro léger de Tunis,
ainsi que les travaux de réhabilitation
de la ligne Tunis-Goulette-Marsa (TGM),
les lignes du Réseau ferré rapide du
Grand Tunis, dont le trafic est estimé à
350.000 passagers par jour.
Pour aider à la réalisation de ces
travaux d'infrastructure, la France a
accordé un prêt de 250 millions d'euros
(plus de 500 millions de dinars), à
travers les instruments financiers de l'Agence
française de développement (AFD).
Les énergies renouvelables,
l'agro-alimentaire, l'aide aux
agriculteurs et aux éleveurs pour
l'achat du bétail, la culture
maraîchère, la dépollution du site de
Gabès... sont autant de domaines et de
chantiers ouverts où la France est
disposée à participer, une manière de
contribuer à la promotion de «la
croissance verte» en Tunisie.
Que la
Tunisie serve de modèle à la région!
L'intérêt de la France, selon
l'ambassadeur, est que la Tunisie
réussisse sa transition et serve de
modèle à toute la région. La France n'a,
cependant, aucune envie de se mêler des
affaires internes du pays. «La
France aime aider la société civile –
qui est une force vive – à se
structurer, renforcer l'Etat de droit,
intensifier le programme de coopération
dans l'information, la justice, les
droits de l'Homme, la dynamisation de
l'économie», a-t-il dit.
Interrogé sur les propos du ministre
français de l'Intérieur Manuel Valls sur
les menaces de l'extrémisme islamiste en
Afrique du Nord et sur leurs
conséquences sur les relations entre les
deux pays, M. Gouyette s'est contenté de
dire que les liens entre la Tunisie et
la France sont très forts et que la
déclaration de M. Valls a été faite sous
l'effet de l'émotion suscitée par
l'assassinat de Chokri Belaïd, un grand
homme politique. Aussi a-t-il préféré ne
pas s'attarder sur ce sujet.
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Publié le 27 février 2013 avec l'aimable
autorisation de Kapitalis
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