Opinion
Tunisie.
Hachmi Hamdi, le vendeur de rêves par
qui le scandale arrive
Zohra
Abid
Mercredi 26 octobre
2011
A la surprise
générale, les listes d’Al Aridha
Alchâbia (Pétition populaire) parrainées
par Hachmi Hamdi ont réalisé des
scores surprenants. Des points
d’interrogation sur les voix récoltées
par ce mystérieux aventurier de la
politique.
Par Zohra Abid
Homme d’affaires et patron de la
chaîne de télévision Al Moustaqilla qui
émet à partir de Londres, Hachmi Hamdi
est un ancien membre du mouvement
islamiste tunisien, exclu du parti de
Rached Ghannouchi en raison de ses
pratiques peu islamiques.
L’ancien
«copain» d’Al-Bachir et de Ben Laden ?
Ancien «copain» d’Omar Al Bachir, ce
journaliste a prénommé son fils aîné
Oussama, né au Soudan, dans les années
1990, du temps où le chef terroriste
d’Al-Qaïda avait encore pignon sur rue à
Khartoum. Etait-il copain avec le
Saoudien ? Beaucoup l’affirment, qui
ajoutent que M. Hamdi a du recourir à la
justice tunisienne pour faire changer le
prénom de son fils, honni après le
11-Septembre, avec l’aide de son autre
ami de toujours : Zine El Abidine Ben
Ali.
L’homme fait aujourd’hui l’objet
d’une vague de critiques. Tout le monde
ne parle que de ça. Sur Facebook, le
chef d’Al Âridha Alchâbia, qui a crée la
surprise en raflant des sièges «en
achetant des voix et en distribuant des
vivres et de l’argent à une population
démunie», accusent ses détracteurs.
Il est présenté comme journaliste,
homme d’affaires, militant islamiste et
opposant à Ben Ali avant de devenir l’un
de ses fervents alliés, ainsi que du
clan des Trabelsi. Des vidéos sont
diffusées sur le web pour dévoiler le
vrai visage de cet homme haut en
couleur, beau parleur et narcissique,
grand manœuvrier, véritable girouette,
qui a utilisé sa chaîne de télévision Al
Moustaqilla – dont il est pratiquement
l’unique présentateur et qui serait
financée par le pouvoir soudanais – pour
sa campagne électorale et qui a récolté
le plus de voix à Sidi Bouzid et même
dans plusieurs autres circonscriptions,
y compris dans le Grand Tunis.
Le président
autoproclamé
M. Hamdi aurait, selon Mohamed
Jellali, avocat à Sidi Bouzid (et
candidat indépendant à l’élection de la
Constituante) promis des salaires pour
près de 600.000 chômeurs. Et ce n’est
pas tout. L’homme qui se proclame déjà
sur sa page Facebook 'président du pays'
aurait eu le soutien tacite des anciens
du Rcd dissous.
«S’il s’avère qu’il a abusé de la
pauvreté des gens pour leur vendre des
promesses et des rêves ou qu’il a
transgressé la loi, la justice dira son
mot : soit d’invalider ou non ses
listes», a répondu, mercredi, lors d’un
point de presse, le leader du Congrès
pour la république (Cpr), en réponse à
une question sur ce fieffé joueur qui
s’est payé la tête de la classe
politique tunisienne, toutes tendances
confondues.
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Publié le 27 octobre 2011 avec l'aimable
autorisation de Kapitalis
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