Tunisie
Tunisie : La
violence politique arrêtera-t-elle Nida
Tounes ?
Zohra Abid
Dimanche 23 décembre 2012
L'attaque, dont le meeting du parti Nida
Tounes a été la cible, samedi après-midi
à Djerba, par des milices proches d'Ennahdha
(au pouvoir) confirme le recours de ce
parti à la violence pour intimider ses
adversaires.
Par Zohra
Abid
Le ministre de l'Intérieur Ali
Lârayedh ne répondant pas au téléphone,
les dirigeants de Nida Tounes, encerclés
dans une salle d'hôtel à Djerba par des
foules hostiles, ont dû appeler au
secours la présidence de la république.
C'est sur l'intervention du président
de la république Moncef Marzouki que des
renforts sécuritaires sont venus, deux
heures et demie après le début de
l'attaque, au secours des dirigeants de
Nida Tounes (Béji Caïd Essebsi, Ridha
Belhaj, Khemaïes Ksila, Bochra Bel Haj
Hmida...) et leurs invités (Nejib Chebbi
et Saïd Aïdi du Parti républicain,
l'ex-gouverneur de la Banque Centrale
Mustapha Kamel Ennabli, ainsi que les
militants du parti à Djerba et dans
toute la région du sud-est), qui étaient
enfermés dans la salle du meeting. Ils
sont actuellement en train d'être
évacués par petits groupes sous la
protection des forces de sécurité venues
en renfort.
Qui veut arrêter Nida Tounes?
Le meeting a démarré vers 15 heures,
un groupe d'individus appartenant aux
soi-disant «Ligues de la protection
de la révolution», en fait des
milices du parti islamiste Ennahdha (au
pouvoir), ont investi la salle, coupé la
lumière et saccagé les équipements de
sonorisation avant de s'attaquer avec
des bâtons et des barres de fer les
participants au meeting.
La police, informée de cette
mobilisation hostile, était censée
garder les lieux où allait se dérouler
le meeting. Elle a finalement laissé
faire les assaillants, avant de faire
semblant d'intervenir pour essayer de
les tenir à distance de l'hôtel.
La «séquestration», car il
s'agit bien de cela, a duré près de 2H30
avant l'arrivée des renforts.
Dans une première réaction, l'ancien
Premier ministre et leader de Nida
Tounes, Béji Caïd Essebsi, a déclaré:
«Dans ma longue carrière politique,
je n'ai jamais vécu une chose pareille.
Ennahdha est devenu vraiment dangereux».
Caïd Essebsi, l'homme à
abattre?
Tous les dirigeants présents à
Djerba, joints par téléphone par
Kapitalis, sont unanimes: «Cette
attaque a été menée par quelques
centaines d'individus membres des Ligues
de la protection de la révolution amenés
par bus entiers de plusieurs régions du
pays à l'instigation des dirigeants d'Ennahdha».
Cette attaque intervient le jour même
de la publication d'un sondage Sigma,
qui met Nida Tounes en seconde position
en terme d'intention de vote derrière
Ennahdha, avec respectivement, 36% et
41,4%, et Béji Caïd Essebsi, en tête des
personnalités politiques les plus
populaires en Tunisie, avec 24,2%
d'intention de vote, loin devant le chef
du gouvernement, le Nahdhaoui Hamadi
Jebali (13,9%).
Ceci explique-t-il cela?
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Publié le 23 décembre 2012 avec
l'aimable autorisation de Kapitalis
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