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Gaza
Assez de division
Un appel aux palestiniens et aux solidaires internationaux
à propos de la marche internationale vers Gaza
Ziad Medoukh
Ziad Medoukh
Mercredi 6 janvier 2010
Mon
objectif en écrivant cet article est de montrer l’importance de
l’unité dans le travail des Palestiniens dans leur lutte pour la
liberté et la paix et également dans le travail des solidaires
internationaux dans leurs actions et les mobilisations pour
soutenir la cause palestinienne.
Les
échos de la marche internationale pour Gaza et les premiers
bilans effectués par les différents groupes venus de 43 pays
montrent l’importance de la coordination entre ces groupes afin
d’atteindre l’objectif de cette marche qui est de briser le
blocus imposé à la population civile dans la bande de Gaza.
Mon
intention dans cet article n’est pas de critiquer qui que ce
soit , tant au niveau des associations que des individus, mais
de souligner l’impact négatif des divisions et du manque de
coordination entre les organisateurs de la marche internationale
de la liberté pour Gaza d’une part, et entre les différents
comités palestiniens d’accueil de cette marche dans la bande de
Gaza.
Je suis
un simple citoyen palestinien de Gaza , universitaire engagé
dans la lutte non violente contre l’occupation israélienne dans
les territoires palestiniens, un habitant qui vit dans la bande
de Gaza qui connaît le blocus , l’enfermement et l’isolement et
qui a choisi de résister sur sa terre à travers son
travail dans le domaine de l’éducation et surtout, qui apprécie
au plus haut point la solidarité internationale avec notre cause
juste , la cause palestinienne .
A
travers mes contactes avec beaucoup d’associations et
d’organisations notamment francophones, j’ai pu découvrir les
différentes actions de solidarité menées en France , en Europe
et partout dans le monde . J’ai déjà écrit beaucoup d’article
sur le rôle irremplaçable de la solidarité internationale pour
faire connaître la souffrance et la résistance des Palestiniens
au monde extérieur et j’ai toujours insisté et insiste toujours,
sur le fait que notre cause est une cause internationale.
J’ai eu
l’occasion lors de mon dernier séjour en France de faire plus de
48 conférences , rencontres et débats publics en France et en
Europe, invité par des organisations , des collectifs et
d’associations de solidarité avec
la Palestine et j’ai essayé de répondre à
toutes les invitations sans faire la distinction entre ces
différentes associations qui militent pour la paix et la justice
dans notre région, même si elles pouvaient avoir des stratégies
et méthodes divergentes .
Lors de
mes différentes conférences, j’ai essayé d’être objectif en
parlant de la situation actuelle en Palestine en général, et
dans la bande de Gaza en particulier, en insistant sur le rôle
de la société civile et des universités qui luttent contre
toutes les mesures de l’occupation et aussi sur les conséquences
préjudiciables de la division dans la société palestinienne .
La
marche internationale de la liberté pour Gaza qui a réussi à
regrouper plus de 1400 personnes de 43 pays a été une initiative
extraordinaire, pas seulement pour essayer de briser le blocus
inhumain imposé contre un million et demi de palestiniens de
Gaza depuis plus de 3 ans, mais surtout, comme témoignage
puissant d’une solidarité internationale déterminée à manifester
son soutien à la population civile dans la prison à ciel ouvert
de Gaza, et cela malgré les conditions très difficiles pour ces
marcheurs .
Je
pense à l’échec de leur tentative d’entrer à Gaza et à leur
grande déception devant le refus égyptien de leur permettre
d’arriver jusqu’à la frontière de la bande de Gaza . Pour nous
les habitant de Gaza le geste était plus que symbolique
Après
le retour de ces solidaires dans leur pays et au vu des divers
communiqués et rapports des différentes organisations sur le
déroulement des péripéties rencontrées par
les marcheurs bloqués au
Caire, je persiste à penser , en conclusion de tout cela, que le
seul véritable perdant
de l’impossibilité de l’arrivée des solidaires internationaux
à Gaza est l’habitant
gazaouis. Cet habitant qui attendait avec impatience la venue
des marcheurs pour qu’ils comprennent leur réalité, qu’ils
constatent sur place l’inhumanité de la vie quotidienne des
Palestiniens de Gaza, mais aussi et surtout, qu’ils témoignent
des leçons de courage , de résistance et d’espoir que donnent
notre peuple .
Et
j’ajoute, que la division entre les différentes associations et
organisations de la marche d’une part, et entre les différentes
composantes de la société civile, des partis politiques et des
syndicats de la bande de Gaza d’autre part, a été à mon avis
plus grave que la déception de l’annulation de cette marche .
Personnellement, c’était le cas du département de français et de
mon université , nous étions prêts à accueillir les marcheurs,
nous réjouissons à l’avance qu’il y ait parmi eux plus de 400
français et francophones.
Pendant
la semaine du 27 décembre au 2 janvier, j’ai reçu beaucoup
d’appels de différents groupes, collectifs et amis impliqués
dans cette marche qui m’ont donné des nouvelles sur les
différentes stratégies, actions et tentatives vaines de rentrer
à Gaza . La division et la divergence entre les différents
groupes français, et l’absence quasi-total de coordination, je
dois le dire, m’ont consterné, et ont, je le pense, participé à
affaiblir cette initiative de solidarité .
C’est
pourquoi mon appel est simple et précis : un appel à l’unité et
à la coordination ; le contraire est l’affaiblissement de notre
cause.
Assez
de divisions, de récupérations, voire, de manipulations de la
cause palestinienne et de la souffrance des Palestiniens pour
des fins politiques et personnelles, que ce soit en
en Palestine ou à
l’extérieur, parfois, chacun semble œuvrer en priorité
pour sa propre
association, sa propre publicité, et en fonction de ses propres
objectifs, sans réelle coordination avec les autres.
La
coordination, côté palestinien et côté international, est
indispensable , et toutes les organisations doivent se sentir
concernées par cette question.
L’objectif, c’est le renforcement de la solidarité et du soutien
et non son affaiblissement, au travers de plusieurs stratégies
contradictoires qui s’opposent.
Tous les solidaires internationaux sont toujours les
bienvenus à Gaza pour
découvrir la réalité, la vie quotidienne et la souffrance de la
population mais surtout le travail remarquable de la société
civile, des universités et de toute la population, pour relever
le défi que leur impose la situation et garder l’espoir
d’un
lendemain meilleur, un lendemain de paix et de liberté.
Après
la marche, même non aboutie dans son objectif final, le moment
est venu pour cordonner nos actions et nos initiatives nous les
Palestiniens et vous les solidaires, pour réaliser notre
objectif commun : la liberté pour les Palestiniens, la justice
et la paix dans notre région. Et dans l’immédiat pour Gaza :
la levée du blocus.
Tous ensemble pour que les portes
de la prison s'ouvrent.
Avec l'application de la justice internationale envers les
crimes commis contre les Palestiniens de Gaza, un seul mot
d'ordre, un seul objectif : Ouvrez les portes !
Les
analyses et poèmes de Ziad Medoukh
Le dossier de la marche internationale pour Gaza
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