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Yediot Aharonot
Etude : les Israéliens ont eu
tendance à croire Nasrallah
davantage que leurs propres dirigeants
www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3299073,00.html
Yediot Aharonot, 3 septembre 2006
Depuis la fin de la guerre au Nord, deux sujets occupent
l¹opinion : la recherche des responsabilités de l¹échec de la
direction israélienne, et les critiques envers la presse et la
nature de ses informations. Mais selon une nouvelle étude, menée
par le Dr Uri Lebel, de l¹université Ben-Gourion de Beer Sheva,
un problème nouveau requiert un traitement urgent : la
communication d¹Israël.
Dans le cadre de cette enquête, intitulée "gestion de la
communication israélienne pendant la deuxième guerre du
Liban", on a demandé aux membres de six groupes de regarder
des enregistrements vidéo de la communication d¹Israël, en
Israël et à l¹étranger, et de répondre à des questions.
Résultat : la communication israélienne a été si déficiente
que dans de nombreux cas, le public a dû compter sur les
informations données par le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah.
Pour Uri Lebel, un bon leader communiquant se reconnaît à trois
points : il sait captiver le public, il est regardable, et il
dégage de la fiabilité.
On a demandé aux participants à l¹enquête de désigner celui
qui donnait une meilleure impression de fiabilité sur le
déroulement de la guerre, et qui était le plus sincère. Les
résultats ont été sans équivoque : dans les deux cas, le
public israélien a choisi les discours de Nasrallah. Et aucun
porte-parole israélien ne s¹est vu accorder une bonne note en
termes de sincérité.
"Nous en sommes arrivés à une situation véritablement
folle, dit Lebel, "une situation psychologique qui semble
inconcevable. Au lieu que le public israélien regarde notre
porte-parole national qui lui dit chaque jour ce qui se passe, qui
minimise le chaos et est perçu comme crédible, le jamais vu
s¹est produit : le public a perçu le leader ennemi, contre qui
nous
combattions, comme plus crédible et plus sincère, et a attendu
ses discours avec impatience. Plus d¹une fois, Nasrallah a
contredit les porte-parole israéliens, le ministre de la
défense, et a été le premier à annoncer la mort de soldats
israéliens et les tristes circonstances qui les ont
précédées."
Il ajoute : "ce n¹est pas la première fois qu¹une mère
endeuillée découvre la vérité sur la mort de son fils par les
enregistrements diffusés par le Hezbollah, qui montrent une image
bien différente de celle fournie par Tsahal." Pour lui, ces
chiffres indiquent une grave crise de leadership.
"Peu importe si, objectivement, le leadership a fait de son
mieux. Aujourd¹hui, l¹opinion le perçoit comme déconnecté de
la réalité, non professionnel et fanfaron. En cas de nouvelle
confrontation, elle ne le suivra plus." |